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Un civilisé reconnaissant
Publié dans El Watan le 31 - 12 - 2005

Oui ! Je sais gré à la France de pouvoir lui écrire aujourd'hui, et dans sa belle langue, cette lettre de profonde reconnaissance pour ce qu'elle a apporté à mon continent, à ma région, à mon pays et, enfin, à ma famille.
Nous n'étions que tribus à moitié sauvage, presque nues ou ridiculement vêtues de gandouras et de boubous, s'entre-déchirant pour un are, une mule, un chameau ou un rien par pur instinct animal. Nous ne partagions pas un même « idiome » barbare entre nous tous. Nos manières étaient frustres. Nous mangions avec les doigts, assis par terre. Nous ne savions ni lire ni écrire. Nous battions nos nombreuses femmes et vivions dans des grottes, des cases, sous des tentes ou dans une promiscuité étouffante dans de sinistres Casbahs. Nous avions une multitude de dieux ou adorions des serpents, et quand nous n'en avions qu'un seul, il était sanguinaire, à notre image...La France m'a appris tout cela à l'école de Jules Ferry. D'innombrables choses sur mes ancêtres et moi-même... y compris mon père (« évadé ») qui était un terroriste rattrapé par son atavisme. Je l'ai lu et vérifié dans mes manuels d'histoire où je voyais bien Jughurta dans une cage et Abdelkader se rendant aux Français, Carthage en flammes comme Alger autour de moi... On ne va pas contre le sens de l'histoire ! L'empire de Rome, hier, comme la République française, aujourd'hui, étaient missionnés par le courant irrépressible de la civilisation. Ceux qui ne pouvaient le comprendre s'éliminaient d'eux-mêmes. Ma mère me chuchotait autre chose à la maison. Tout à l'opposé... Depuis la mort de mon père, elle n'a plus dit un mot de français. C'était « la langue des Bigeard et des Lacoste ». Quant à Voltaire, elle n'en avait jamais entendu prononcer le nom, restant obstinément analphabète en dépit de l'œuvre civilisatrice de la France. Encore une fois l'atavisme, sans doute... Elle me parlait de soldats-déserteurs, d'un médecin juif de la rue Bab Azzoun qui soignait gratuitement et secrètement les indigènes-indigents, d'un certain abbé Scotto et d'infiniment de Français en France qui aidaient les Algériens. Je n'y comprenais rien et la suivais en fonction de sa sympathie ou de son aversion pour les uns ou les autres. Plus tard et déterminé à y voir plus clair, je sus qu'il a existé un Gautier et un Ageron, un Liechti ou un Crauchet et un Degueldre ou un Salan, un Teitgen et un Mitterrand, et tant et tant d'hommes qui ont illuminé ou assombri l'Histoire. Mon fils qui ne parle pas un mot d'arabe est scolarisé au Collège Jules Ferry. Je lui en ai toujours parlé comme d'un homme méritant et admirable, mais peut-être me déciderais-je, un jour, à lui chuchoter, comme hier ma mère, la déclaration qu'il fit à la Chambre en 1885 : « Il faut le dire nettement : Oui, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Comment justifier, sinon, notre présence aux colonies : elles ne nous demandent pas ! »

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