Pendant que la France pointe du doigt les détenteurs de double nationalité, l'Algérie s'enfonce dans la même logique du complot étranger. Loi en projet, ceux qui sont détenteurs de double nationalité ne pourront exercer certaines fonctions. Ce qui semble logique, en ces temps d'agences doubles, il faudrait être de nationalité algérienne exclusive pour prendre part à la gestion du pays. Sauf que dans cette loi, la nationalité unique et algérienne n'est exigée que pour les maires et les élus. Pourquoi, sur ce principe de l'unicité, n'y a-t-on pas inclus les ministres, les hauts fonctionnaires et les walis ? C'est que nombre d'entre eux ont déjà une double nationalité, mais il n'est pas question de les toucher. On l'aura compris, il y a simplement de l'effet d'annonce. Pour la France, ce n'est pas la double nationalité franco-israélienne par exemple qui pose problème, mais la double nationalité franco-maghrébine, particulièrement algérienne, qui dérange les champions étriqués de l'intégration par la méthode du chausse-pied. Et pour l'Algérie, il ne s'agit pas de traquer les binationaux algéro-américains ou algéro-marocains, mais bien les Algéro-Français, genre de post-harkis à l'appartenance occulte, qui visent à préparer la prochaine invasion. Justement, exemple d'actualité, pour les 500 Touareg libyens qui sont venus se réfugier en Algérie, il y aurait eu beaucoup d'autres Touareg ayant la double nationalité algéro-libyenne qui sont entrés en Algérie, le plus normalement du monde. Sont-ils des renégats, des Libyens ou des Algériens ? Ce sont des Touareg vivant dans ces régions bien avant la création de la frontière libyenne et algérienne, qui ont de la famille et des papiers partout. Où est le problème ? En réalité, il n'y en a pas, il y a juste une question : si Marine Le Pen épouse Abdelaziz Belkhadem, quelle nationalité et quelle idéologie auront leurs enfants ?