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Un pan de mémoire s'en va
Disparition du plasticien Mostefa Ben Debbagh
Publié dans El Watan le 24 - 01 - 2006

Dans sa douéra n°16, sise rue Mohamed Azzouzi (ex-rue des Maghrébins) dans La Haute Casbah, où nous lui rendîmes visite, vendredi dernier, l'artiste affable, qui a gagné l'estime de tous ceux qui l'ont connu et approché, était fatigué.
Alité, il avait peine à nous parler. Le nom de cet artiste émérite restera gravé à jamais à l'Ecole supérieure des beaux-arts où il enseignait jusqu'à la fin des années 1980. Ses élèves retiendront pour toujours sa large contribution et sa persévérance dans la perpétuation de l'art arabo-musulman que résument principalement l'enluminure, la miniature et la décoration, obéissant à des principes d'un programme ornemental aussi stylisé que raffiné. Ce natif de La Casbah (né le 5 septembre 1906), dont le père était ciseleur, entra à l'école Sarrouy avant d'émigrer pour un temps avec ses parents en Tunisie. De retour à Alger, le grand maître Abderrahmane Dalachi le prend à l'essai avant de découvrir ses aptitudes artistiques. Mostefa Ben Debbagh poursuit sa formation à l'Ecole des beaux-arts située au quartier de la Marine. Les professeurs Soupireau et Langlois lui apprirent la fabrication de la céramique et le style persan, duquel il puisait plus tard sa philosophie. A 20 ans, il s'installa dans un atelier à la rue Yacef (ex-rue d'Anfreville) et put s'attirer une clientèle inestimable, à l'image des artisans tels que Omar Racim, Cherrad dit Sefti, Mohamed Kechkoul qui enseignèrent plus tard à l'école des beaux arts, respectivement la calligraphie, la reliure et l'art de la décoration. Les œuvres de Mostefa Ben Debbagh regroupent dans leurs formes et leur contexte une philosophie basée sur le symbolisme. Cela signifie que l'artiste ne se limite pas à décliner dans ses œuvres les éléments abstraits dans le seul but esthétique, sinon de leur conférer une acception tels le sens de la flore et de la faune en sus du choix des couleurs qui servaient d'aplat aux entrelacs floraux et autres inscriptions épigraphiques. Une liberté imaginative qui nourrissait ses thèmes, et ce à travers le travail de décoration sur des supports comme le bois et le verre, particulièrement. Lors d'une de nos rencontres avec ammi Mustapha, l'artiste tenait à nous égrener des bribes de souvenance et les conditions de travail dans lesquelles il évoluait. « Nous étions accrochés à cette activité artisanale par besoin, mais au fil du temps, nous cultivions la passion et l'amour pour cet art ». De maîtres artisans, ils étaient passés artistes peintres au même titre d'ailleurs que Mohamed Kechkoul, Omar Benghemad, Ahmed Hamimoumna, Mohamed Bouakkaz dit Sfaksi et bien d'autres qui s'illustraient dans l'art de la petite facture à savoir la miniature. A l'époque, dans les années 1920, les artisans foisonnaient dans l'ancienne médina, mais l'administration coloniale tenait à se débarrasser de cette corporation d'artisans disposés en enfilade à travers le dédale de La Casbah. Refusant de baisser les bras, il conjugua ses efforts à ceux des Ben Jelloul, Tamzali, Hadj Zouaoui et Mostefa Ben Debbagh dans le but de créer dans les années 1930, l'Association nord-africaine des arts artisanaux, dénomination que l'administration remplaça plus tard, par l'Association des artisans musulmans algériens. Cet engouement pour l'art musulman, que l'administration coloniale affublait d'art indigène, constituait une forme d'expression culturelle et identitaire plus proche des Algériens. Outre les expositions internationales auxquelles il prit part dans les années 1920, 1930, 1940, 1950 et 1960, notamment à Marseille, Chicago, New Castle, Budapest, Mostefa Ben Debbagh fut nommé officier à l'Académie française en 1947. Membre de l'Association des artistes algériens et orientalistes, ammi Mostefa ne s'arrêta pas là. Il donna un souffle nouveau aux activités artisanales qui tendaient de disparaître et réussit à ouvrir des ateliers destinés aux métiers manuels pour femmes. Après la Seconde Guerre mondiale, l'artiste acharné continua à perpétuer ce legs ancestral des arts appliqués, dans l'Ecole des beaux-arts, assurant ainsi la relève pour la génération des Fateh Chergou, Ali Kerbouche, Mustapha Belkahla, Abderrazak Mezouane et Adjaout pour ne citer que ceux-là. Une carrière bien remplie pour le centenaire qui vient de rejoindre ses maîtres. Repose en paix l'artiste.

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