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Comment remplacer la souveraineté divine par la souveraineté populaire
Débats sur «L'islamisme en devenir»
Publié dans El Watan le 30 - 01 - 2012

Révolutions arabes obligent, les islamistes, plus envahissants que jamais, tiennent le haut de l'affiche. Thème fétiche des médias, «L'islamisme en devenir» (ou comme avenir) a été, ce samedi, au cœur des rencontres hebdomadaires des Mille et une News du quotidien Algérie News.
Antienne ou effet de mode, qu'importe, le sujet est d'une brûlante actualité. Pour appréhender le thème sous toutes ses coutures, les organisateurs des débats ont invité des spécialistes de la question. Il s'agit d'un politologue, ancien officier du DRS, Mohamed Chafik Mesbah en l'occurrence ; d'un sociologue, chercheur au Cread, Zoubir Arrous ; d'un écrivain, Mohamed Baghdad.
Face à un public jeune, féru de questions d'actualité, les débatteurs ont d'emblée déploré l'inexistence de «structures de recherche spécialisées», de «fonds documentaires» et du peu d'intérêt qu'accordent les institutions officielles à l'étude et à la compréhension de ce phénomène. M. Baghdad trouve ainsi paradoxal que l'Algérie, qui a eu à éprouver la déferlante islamiste, ne dispose toujours pas d'un centre de recherche sur l'islamisme.
«En la matière, dit-il, nous sommes un des Etats les moins outillés pour l'appréhender. Nous naviguons à vue.» Un déficit qui, selon lui, fausse toute ébauche d'analyse et prive les centres de décision d'outils scientifiques indispensables dans le processus de prise de décision stratégique. Un des plus grands mérites des révolutions arabes, note encore M. Baghdad, est d'avoir crevé l'abcès islamiste : «L'accession des partis islamistes au pouvoir a eu raison du discours stigmatisant ce courant, discours entretenu à dessein aussi bien par les régimes arabes que par les puissances occidentales.»
Le sociologue Zoubir Arrous fait, lui, mine d'être excédé par le choix du thème retenu, regrettant presque qu'on ait cédé à la «facilité», sacrifiant à «l'effet de mode» : «Pourquoi devrions-nous se focaliser uniquement sur le courant islamiste ? Pourquoi ne pas débattre des autres courants, des libéraux, de la gauche... ?», se questionne-t-il, penaud. M. Arrous appelle à démystifier le courant islamiste, à sortir des grilles d'analyse des années 1990, à transcender le traumatisme et les peurs accumulés, à reconsidérer le phénomène islamiste à la lumière des expériences nouvelles, notamment celle en cours en Egypte où Frères musulmans et salafistes viennent de s'offrir, au Parlement, une majorité confortable. Les révolutions arabes ont fait tomber bien des masques, observe-t-il.
«Aujourd'hui, les islamistes marocains, égyptiens et tunisiens sont à Davos (Forum économique mondial), complètement décomplexés. Qui l'aurait cru ? Ghannouchi (président d'Ennahda) affirme n'avoir aucun problème ni avec la démocratie ni avec l'économie de marché». Les «cas» algérien et égyptien sont édifiants à plus d'un titre et méritent, selon le chercheur, une «deuxième lecture», qu'on jette un «regard nouveau» pour en tirer les «bons» enseignements. «L'Egypte offre une nouvelle donne : les cinq partis salafistes ayant concouru récemment aux élections et raflé 90 sièges au Parlement avaient auparavant déclaré ‘kofr' la démocratie et même la révolution égyptienne.»
Il s'agit d'une évolution capitale, selon lui, susceptible de faire jurisprudence, notamment chez les salafistes algériens, la «salafia dormante» qui se présente comme apolitique. Pour le prochain rendez-vous électoral, Z. Arrous s'attend à ce que les islamistes soient «associés au gouvernement mais pas au pouvoir».
Un intervenant fait remarquer par ailleurs que si le modèle d'islamisme turc a réussi, c'est d'abord parce qu'il a su «remplacer la souveraineté divine par la souveraineté populaire».
Abordant le «cas» algérien, Mohamed Chafik Mesbah dit ne pas croire à l'«exception algérienne». L'Algérie n'est pas à l'abri d'une explosion sociale ; en témoigne, selon lui, l'état d'exaspération populaire, à vif. «La rente pétrolière sert à différer l'échéance mais ne l'annule pas pour autant.» D'après M. C. Mesbah, le président Bouteflika a comme «feuille de route de faire émerger un parti islamiste sur le modèle de l'AKP turc. Mais pour ce faire, il n'a pas les moyens de sa politique ni les élites indispensables à son projet», béni par les puissances occidentales. «De toute façon, si les islamistes sont plébiscités, souligne le politologue, l'armée respectera pleinement le choix du peuple.» M. Mesbah ne concède toutefois au prochain scrutin (législatif) aucun crédit. «Un scrutin dont la seule finalité est d'achopper d'une recomposition artificielle de la scène», dit-il.
Nos islamistes seront-ils vraiment plébiscités ? H'mida Layachi, directeur d'Algérie News, spécialiste de l'islamisme, se fait un zeste provocateur : «Il leur faudrait plus qu'un miracle. Le pouvoir algérien sera certainement amené à frauder pour faire gagner ses islamistes modérés tant ces derniers sont décrédibilisés car ils sont partie prenante de la crise, partie intégrante du système de corruption.»
«Islamistes modérés, c'est quoi au juste ? Qu'on doit faire aujourd'hui l'impasse sur les 100 000 morts de la tragédie nationale ?», s'interroge Saïda Benhabyles, ancien ministre de la Solidarité dans le gouvernement Abdeslam (octobre 1992) et présidente par ailleurs de l'Association de solidarité avec la femme rurale.


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