Le dernier sommet maghrébin remonte à 1994. L'UMA, qui regroupe le Maroc, la Tunisie, la Libye, l'Algérie et la Mauritanie, vise notamment à créer une zone de libre-échange. Le sommet de l'Union du Maghreb arabe (UMA), prévu avant la fin de 2012 en Tunisie, «sera de pure forme», en raison de la persistance de la fermeture de la frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie, a estimé jeudi le chef du gouvernement marocain. «Les conditions de la tenue d'un sommet ne sont pas encore mûres et tant que la frontière entre le Maroc et l'Algérie n'est pas rouverte», une telle réunion «serait seulement de pure forme», a déclaré Abdelillah Benkirane dans une interview parue jeudi dans le quotidien Attajdid, l'organe de son parti islamiste, Justice et développement (PJD). «Notre politique vis-à-vis de nos frères algériens est basée sur l'histoire, les deux peuples sont liés par des relations d'amour et de fraternité. Malheureusement, la direction algérienne a un autre avis (...), mais nous parions sur l'avenir», a-t-il ajouté. «Il est impensable que la France et l'Allemagne se soient réconciliées et que l'Algérie soit en situation d'adversité envers le Maroc», a encore martelé M. Benkirane. La Tunisie doit, en principe, accueillir le prochain sommet maghrébin en octobre 2012, qui devra relancer l'UMA, une institution quasiment moribonde depuis sa création en 1989. La réactivation de l'UMA est intervenue au lendemain du Printemps arabe, grâce au rapprochement entre les capitales de cette entité, y compris entre Rabat et Alger malgré la persistance du contentieux. Le dernier sommet maghrébin remonte à 1994. L'UMA, qui regroupe le Maroc, la Tunisie, la Libye, l'Algérie et la Mauritanie, vise notamment à créer une zone de libre-échange. Ses objectifs sont toutefois restés lettre morte en raison de différends entre ses membres. Annoncé en grande pompe par le président tunisien intérimaire lors de sa première tournée maghrébine, ce sommet pourrait cependant ne pas avoir lieu durant l'automne prochain. Le porte-parole de la présidence tunisienne, Adnan Mansar, n'a pas exclu, en effet, le report du prochain sommet des pays du Maghreb, dont la date a été initialement fixée au 10 octobre prohain dans la petite ville côtière de Tabarka (175 km à l'ouest de Tunis). «Laisser plus de temps aux pays membres pour approfondir le dialogue entre eux et afin d'assurer la réussite de ce sommet», affirme le responsable tunisien, rapporte le site leaders.com. Le collaborateur du président Moncef Marzouki ajoute que «la proposition tunisienne concernant la libre circulation des personnes entre les pays maghrébins sera débattue au cours du sommet». Le 1er juillet , la Tunisie avait décidé unilatéralement de laisser passer les ressortissants algériens, uniquement munis d'une pièce d'identité. L'Algérie a refusé de suivre le même procédé. A rappeler que le dernier sommet des chefs d'Etat maghrébin remonte à 1994.
