Le procureur auprès du tribunal de Sidi M'hamed, dans son requisitoire, a demandé ce dimanche 30 septembre une année de prison ferme et 10 000 DA d'amendes à l'encontre de Said Lamrani, directeur de la chaîne de télévision publique amazighe, TV4 accusé d'harcèlement sexuel contre des fonctionnaires de la même chaîne. Le verdict sera connu le 14 octobre prochain. Dans une déclaration à El Watan.com, Me Bennissad, avocat de la défense a affirmé que la peine demandée par le procureur est la peine maximale dans ce genre d'affaire mais i faut toutefois attendre le 14 octobre pour savoir si oui ou non elle sera retenue. La défense a été assurée par Me Benissad, président de la Laddh, Me Debouz, Me Aissani, Me Mouslem et ce aux cotés de Me Dilem, avocats des plaignantes. Ce procès devait se tenir initialement le 16 septembre avant d'être renvoyé une seconde fois. Dans le hall de la salle d'audience, depuis la première heure de la journée, des femmes mais aussi des hommes étaient en ébullition et réclamaient la condamnation du mis en cause qu'ils qualifient de tous les noms. Des journalistes, des avocats, des militants des droits de l'homme ont répondu présents à cet appel de solidarité avec « des femmes victimes d'un abus de pouvoir de la part de leur supérieur », dira une militante associative. Mustapah Kessasi, ancien journaliste à TV4 raconte avoir subit diverses pressions de la part du directeur après avoir dénoncé dans une AG du syndicat de la télévision les dépassements que commet Lamrani à l'égard de ses collègues. Pour sa part, Wahiba Tamer, fondatrice d'une association pour l'enfance abandonnée juge curieux que Lamrani continue à occuper son poste en dépit des accusations et de son âge avancé (76ans) alors que les journalistes sont mises à l'écart. « Cela dit qu'il y a une connivence avec le pouvoir », estime-t-elle. Et d'ajouter que le premier pas pour combattre les fléaux sociaux et d'en parler et de les dénoncer sans tabou.
