Après le référendum de 1958, la Constitution mauritanienne adoptée l'année suivante instaure un régime parlementaire. L'indépendance est proclamée le 28 novembre 1960. Le pays est reconnu officiellement par l'Organisation des Nations unies (ONU) le 27 octobre 1961 et devient membre fondateur de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en 1963. -Mokhtar Ould Daddah (1960-1978) Reprendre l'œuvre inachevée de l'unification des diverses ethnies est l'objectif de Mokhtar Ould Daddah, premier président de la jeune république. En août 1966, il est réélu à la présidence. Le partage du Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie va néanmoins générer de graves crises pour le pays. Le conflit avec le front Polisario plonge la Mauritanie dans une misère noire. Malgré le soutien de l'armée française basée à Dakar en décembre 1977, les attaques de villes dans le nord et même de la capitale Nouakchott par le Front Polisario finissent par pousser les militaires mauritaniens à déposer le président Mokhtar Ould Daddah en 1978. -Moustapha Ould Mohamed Saleck, Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Louly et Mohamed Khouna Ould Haidalla (1978-1984) Le 10 juillet 1978, le lieutenant-colonel Moustapha Ould Mohamed Saleck accède au pouvoir. Le Comité militaire de redressement national signe un cessez-le-feu avec le front Polisario. A la suite de la mort du premier ministre Ahmed Ould Bouceif dans un accident d'avion le 2 juin 1979, une nouvelle direction est mise en place, Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Louly devient chef de l'Etat et Mohamed Khouna Ould Haidalla premier ministre. Celui-ci deviendra à son tour chef de l'Etat en 1980. -Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya (1984-2005) Le 12 décembre 1984, le colonel Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya, chef d'état-major des armées - Premier ministre (1981-1984) et ministre de la Défense - accède au pouvoir par un coup d'Etat avec l'aide du Comité militaire de salut national dont il est président. Il libéralise l'économie, permet l'organisation des élections au niveau régional et départemental. En 1991, il proclame une nouvelle Constitution, instaure le multipartisme et crée le Parti républicain démocratique et social (PRDS). En 1992, il est élu président de la République, puis réélu en 1997, malgré de fortes contestations sur l'état des libertés dans le pays. -Ely Ould Mohamed Vall (2005-2007) Le 3 août 2005, l'armée, au travers du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), prend le pouvoir pour, officiellement, «mettre fin au régime totalitaire du président Taya et mettre en place de véritables institutions démocratiques». Le nouvel homme fort du pays, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, a été l'un des plus fidèles compagnons de route du président déchu. Conformément à ses engagements formulés lors de sa prise de pouvoir, Ely Ould Mohamed Vall ne se présente pas à l'élection présidentielle de mars 2007, ainsi que tous les militaires qui avaient participé au coup d'Etat. -Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi (2007-2008) Le nouveau président de la République élu lors de cette élection de 2007 est Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Il prête serment le 19 avril 2007. C'est le premier civil, depuis près de 30 ans, élu démocratiquement sans fraude massive depuis l'indépendance de la Mauritanie. Un vent d'espoir souffle sur le pays : les médias sont plus libres et de nouvelles organisations politiques sont acceptées, dont un parti islamiste. Mais des émeutes à cause de la baisse du pouvoir d'achat et l'augmentation de l'insécurité dans le pays affaiblissent le pouvoir du président. -Le général Mohamed Ould AbdelAziz (depuis 2008) Lors du coup d'Etat militaire du 6 août 2008, le président de la République et le Premier ministre sont arrêtés et déposés suite au renvoi de quatre des plus importants officiers militaires du pays. Le nouveau maître du pays est le général Mohamed Ould Abdelaziz qui préside un Haut Conseil d'Etat et promet d'organiser une rapide élection présidentielle. Après avoir démissionné de l'armée, il abandonne la charge de chef de l'Etat le 15 avril 2009 au président du Sénat, Ba Mamadou, afin de pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, prévue en juin, qui se tient finalement le 18 juillet. Elu avec 52,5% des voix, il entre officiellement en fonction le 5 août.