Le bilan s'alourdit à 57.882 martyrs et 138.095 blessés    Sedjati 3e au 800 m, Moula 6e    Nécessité de veiller au strict respect des mesures de prévention face à la hausse des températures    Le Premier ministre visite les pavillons de plusieurs pays frères et amis    Agression sioniste à Ghaza : l'UNRWA appelle à mettre fin aux atrocités et au cycle de l'impunité    Exposition au soleil en été: nécessité de prendre les mesures nécessaires pour éviter ses effets néfastes    L'opération "commando" de juillet 1957 à Mascara: une épopée dans l'histoire de la lutte armée contre le colonisateur français    Ooredoo accompagne la cérémonie de sortie de promotion    «Nous sommes sur le bon chemin»    L'Algérie à un point de la qualification    Ligue de Diamant/Etape de Monaco (800 m): Sedjati troisième, Moula sixième    La communication au sein de l'association    Sortie de promotions de l'Académie militaire de Cherchell    Opportunités et défis    Les dattes primeurs entre abondance de l'offre et chute des prix    La CPI redouble d'efforts    Le rôle du documentaire historique dans la dénonciation des crimes coloniaux souligné    Mosquée Essayida, la dame mystère    24e édition du SITEV: une opportunité pour promouvoir la destination touristique Algérie    Karaté / Championnat National : Participation record de 627 athlètes à la Coupole du complexe olympique (Alger)    Formation professionnelle: publication d'une note encadrant la rentrée d'octobre 2025    Immatriculation des véhicules importés de "moins de 3 ans": calendrier spécial pour la réception des dossiers    Handball /Jeux africains scolaires 2025 : les sélections nationales U16 (filles) et U17 (garçons) engagées dans la compétition    L'Algérie insiste sur la justice et la reddition de comptes en vue d'une résolution globale du conflit au Soudan    Sahara occidental: décès de la conseillère à la présidence de la République Khadidja Hamdi    Le moudjahid Mohamed Lahouas inhumé à Oran    Expo Osaka 2025: le Premier ministre visite les pavillons de plusieurs pays frères et amis    AAPI: publication de 75 assiettes foncières destinées à l'investissement dans la nouvelle ville de Boughezoul    Ouverture des travaux de la 47e session du Conseil exécutif de l'UA à Malabo    Installation du comité scientifique du Musée national de la civilisation islamique    Ouverture des inscriptions en vue de participer à la deuxième édition du Salon national du livre pour enfants    Académie militaire de Cherchell: le président de la République préside la cérémonie annuelle de sortie de promotions    Décès de l'ancien ministre péruvien des Relations extérieures Garcia Belaunde: Chaib signe le registre de condoléances à l'ambassade du Pérou    Le Général d'Armée Saïd Chanegriha en visite à l'Académie militaire de Cherchell    Confiance totale en nos capacités et en nos ressources    A peine installée, la commission d'enquête à pied d'œuvre    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



50 ans de litterature feminine : la frontière du silence
Arts et lettres : les autres articles
Publié dans El Watan le 23 - 02 - 2013

Dès la fin des années quarante paraissent les premières œuvres de femmes.
La quatrième table ronde organisée dans le cadre de la 19e édition du Maghreb des livres, animée par Djilali Bencheikh, était consacrée à «Cinquante ans d'écriture au féminin».Selon Bouba Tabti, universitaire, la production littéraire féminine algérienne dans son expression romanesque est en plein essor depuis 1947, période des «pionnières». Les premières œuvres sont pétries de préoccupations liées à la colonisation (Djamila Debêche) et aux problématiques de l'exil, de la marginalité, du déchirement, de l'attachement à la terre natale et à la culture orale (Fadhma Aït Mansour, Marguerite Taos Amrouche). En 1957, Assia Djebar, figure de proue de la littérature algérienne, publie son premier roman, La Soif.
La littérature des années 1970 s'inspire, pour l'essentiel, des thèmes puisés de la société et l'histoire algériennes. La production romanesque des années 1980 est marquée par le retour d'Assia Djebbar avec Femmes d'Alger dans leur appartement qui «inaugure le cycle de l'écriture de la maturité». Puis apparaît Cow Boy de Lachmet Djanet (1983). Narré à la première personne, le récit nous immerge dans l'intimité d'une enfant et de sa relation avec sa mère dans le contexte de la période coloniale. Durant les années 1990, la situation de violence qui prévaut en Algérie et la volonté de rendre compte d'un passé et d'un présent marqués par le désenchantement, incitent à l'écriture.
Des femmes écrivent. Parmi elles Malika Mokkedem, Ghania Hamadou, Nina Bouraoui, Maïssa Bey... La production littéraire de cette période a été qualifiée d'«écriture de l'urgence». Les années 2000 se caractérisent par une évolution sur le plan thématique, stylistique et métaphorique. De nos jours, de plus en plus de femmes écrivent. Beaucoup privilégient les récits courts : nouvelles, contes, romans de jeunesse... Ces femmes expriment «le besoin de dire, de se faire entendre dans un pays où la parole des femmes a longtemps été plus proche du chuchotement». L'écriture revêt pour elles «une fonction thérapeutique», explique B. Tabti.
Cette analyse vient faire écho à l'intervention de Christine Détrez, chercheuse en sociologie de la culture et du genre. Son essai, Femmes du Maghreb, une écriture à soi, repose sur une enquête qualitative réalisée en Algérie, au Maroc et en Tunisie auprès d'écrivaines qui publient dans leur pays et en France. Selon cette étude, la plupart des romancières algériennes appartiennent à des milieux assez aisés. Beaucoup travaillent, publient sous des pseudonymes et, pour une bonne partie, à compte d'auteur. L'écriture est un moyen de s'affirmer, d'exister en tant qu'individu différencié. Ecrire revêt une dimension essentiellement identitaire et exprime la volonté de s'approprier «soi».
Cette table ronde a mis en exergue le phénomène de la pluralité linguistique qui a tendance à caractériser l'acte d'écriture des écrivaines de la nouvelle génération. Cette donne, qui caractérise également l'écriture masculine, montre que les langues, le français et l'arabe littéraire, sont appréhendées comme des moyens d'expression, d'extériorisation et, pour beaucoup, dans un registre libéré des carcans et des tabous.
Par ailleurs, l'intervention de l'écrivaine Maïssa Bey a mis en exergue deux points cruciaux : la nécessité de pérenniser la production littéraire féminine et celle de décloisonner cette littérature qui a tendance à être définie comme une écriture liée au «tragique». Selon elle, ce constat ne s'est jamais posé à l'égard de l'écriture masculine : «Un homme qui écrit a quelque chose à dire», explique-t-elle ; une femme qui écrit «a toujours quelque chose à dénoncer». Et à l'auteure de conclure sur le ton de la révélation : «Il faut beaucoup de courage pour franchir la frontière du silence.»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.