La formation dans le domaine de la psychologie et de la psychopédagogie a été abandonnée progressivement. Quant aux programmes nouveaux adoptés en Algérie, ils n'ont pas été élaborés par des spécialistes. Ce sont là quelques-unes des raisons qui ont accentué le désintérêt pour l'école. Le laboratoire de psychologie et des sciences de la pédagogie de la faculté des sciences humaines de l'université d'Oran a organisé, mardi et mercredi, à l'IGMO, son 5ème colloque national sur le désintérêt scolaire, un phénomène qui prend de l'ampleur et qui suscite de plus en plus de craintes dans le secteur de l'Education. «Le but de la rencontre est de chercher les facteurs qui sont à l'origine de ce phénomène mais aussi de proposer des solutions qui peuvent motiver les élèves à ne pas déserter les bancs de l'école», indique Mme Y. Amina, chargée de l'organisation de l'événement qui a réuni une vingtaine d'universitaires. «Le phénomène, explique Ali Taouinet de l'université Alger II, est dû à la démission de la famille, de l'école et de l'enseignant. Ce dernier n'est pas fautif mais il n'est malheureusement pas formé pour faire face à ce genre de situation». Selon lui, la formation dans le domaine de la psychologie et de la psychopédagogie a été abandonnée progressivement et les programmes nouveaux adoptés en Algérie n'ont pas été élaborés par des spécialistes, sous-entendant que les universitaires n'ont pas été sollicités pour donner leur avis sur la question. «Le soutien à la maison n'existe pratiquement plus car les parents ne sont plus en mesure de suivre la scolarité de leurs enfants», indique-t-il pour suggérer un rapprochement entre enseignants et parents d'élèves. Une concertation qui peut s'avérer salutaire même si de plus amples efforts sont demandés pour atténuer ce phénomène dont les effets les plus visibles sont l'absentéisme (traité dans le colloque) et l'échec scolaire, mais pas seulement. Faire appel aux universitaires et aux spécialistes est le message essentiel qui a été retenu à l'issue des débats.
