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«Le consommateur algérien est trop attaché à l'épicier traditionnel»
Abdennour Nouiri, professeur à Hec Alger (ex-INC)
Publié dans El Watan le 08 - 04 - 2013

Abdennour Nouiri est professeur à Hec Alger (ex-INC) où il dirige le laboratoire Marketic. Il est l'auteur de plusieurs écrits sur la grande distribution en Algérie à laquelle il a consacré sa thèse de doctorat en 1986 à l'université de Montpellier 1. Dans cet entretien, il revient sur la situation de la grande distribution en Algérie, ses blocages et les recommandations pour un éventuel essor.
-Près de deux ans après la tenue des assises nationales sur le commerce, les recommandations portant sur le développement de la grande distribution tardent à donner des résultats. Comment expliquez-vous la situation?
Les recommandations sont une chose, la réalité du terrain en est une autre. Quelle est cette réalité ? Dans un article à paraître sur les freins à l'implantation des enseignes nationales et internationales, nous avons posé trois hypothèses : le consommateur algérien n'est pas acquis à l'idée de la grande distribution (supermarchés, hypermarchés et centres commerciaux), les facteurs environnementaux représentent une contrainte majeure à l'implantation de la grande distribution et enfin le fonctionnement des grandes surfaces existantes influe négativement sur la perception qu'ont les consommateurs de la grande distribution (niveau de prix, merchandising, enseignes associées, localisation).
-Quels sont les facteurs de blocage, selon vous ?
Tout d'abord, pour implanter des supermarchés, voire des hypers, il faut disposer de grandes ou très grandes superficies à l'intérieur du tissu urbain, aux abords des villes ou à proximité des autoroutes. Il y a très peu d'offre de terrain et quand elle s'exprime, les prix de cession sont prohibitifs. Si on y ajoute une offre logistique très insuffisante (la Banque mondiale classe l'Algérie à la 140e place sur 150 pays) et une production locale de biens manufacturés en deçà des attentes des distributeurs, on comprendra que les grandes enseignes ne se bousculent pas au portillon.
D'ailleurs si pour le Global Retail Development Index (GRDI), élaboré par le cabinet de consultants américains A.T. Kearney en 2010, le Maghreb est fort attractif pour les investissements dans le domaine de la grande distribution, il n'en est rien pour l'Algérie qui a enregistré un classement décevant (perte de 10 places entre 2009 et 2010). La faiblesse des IDE n'explique pas tout, la concurrence déloyale du commerce informel agit comme un répulsif sur les investisseurs potentiels. Sur un autre plan, le consommateur algérien est par trop attaché à l'épicier traditionnel et si peu attiré par ce libre-service, trop loin de son lieu de vie, dont les prix qui y sont pratiqués ne sont guère attractifs et où on ne trouve que peu de produits vendus en vrac. Toutes ces raisons entravent le développement de la grande distribution. Nous aurions pu aussi citer la faiblesse de la bancarisation, un merchandising non maîtrisé par les infrastructures déjà en fonctionnement, une formation inadéquate…
-Justement, pouvez-vous développer un peu plus ces deux derniers points. Vous voulez dire que les magasins ouverts ces derniers temps sont mal gérés ?
Le merchandising est pratiquement inconnu au niveau des supérettes qui disposent les produits sur les rayonnages sans tenir compte des règles en la matière (produits au niveau des yeux dégageant la plus forte marge). L'entrée est rarement située sur le côté droit du magasin comme le préconise la théorie. Tout ceci est dû au manque de formation en la matière des gestionnaires. Nous avons même observé, avec nos étudiants de l'Ecole supérieure algérienne des affaires ( ESAA), qu'un hypermarché situé à Alger ne tenait pas plus compte de ces règles au point où les produits sont carrément stockés dans les allées de circulation. Une enseigne internationale aurait du mal à trouver du personnel bien formé si elle venait à s'implanter en Algérie. Il aura fallu attendre cette rentrée universitaire pour voir HEC Alger ouvrir une filière dans le domaine de la distribution et de la supply chain. Le retard dans ce domaine est très important par rapport à nos voisins immédiats qui attirent eux les grandes enseignes.
-Qu' y a-t-il lieu de faire dans ce cadre, selon vous?
Tout d'abord il y a lieu de s'interroger si le modèle supérettes-supermarchés-hypermarchés correspond aux attentes du consommateur algérien. Certes le niveau de vie s'accroît au fil des années. La famille élargie cède la place peu à peu à la famille restreinte et le couple voiture-congélateur tend à se répandre dans les foyers algériens. Ceci, ajouté au travail féminin tendrait à faire accroire que les magasins en libre-service auront un bel avenir devant eux. Cependant, le mode de consommation urbain ne s'est pas imposé partout, même si la Télévision par satellite l'a vulgarisé au sein de la majorité des familles. Il nous semble qu'à ce stade-ci, des magasins en hard discount seraient plus appropriés. Leur investissement de départ et leurs frais de gestion moindres en feraient des magasins courus et bien achalandés. Il ne faut toutefois pas occulter la faiblesse de la production nationale.
-Qu'en est-il en effet de l'impact de la faiblesse de la production agricole sur la grande distribution ?
L'agriculture est loin de fournir en abondance des produits à transformer par des PME qui font défaut à l'Algérie. Une réflexion intégrant la prise en compte de l'urbanisme commercial devrait être lancée et ses résultats seront révélateurs du gap qui sépare les désirs de modernisation de la distribution en Algérie et la réalité du terrain.


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