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«La création des aswak ne répondait à aucune logique économique» Abdenour nouiri. Directeur d'une équipe de recherche sur la grande distribution à HEC (ex-INC)
Publié dans El Watan le 19 - 08 - 2010


-L'expérience des souks el fellah et des Galeries algériennes, espaces plusieurs fois restructurés avant d'être finalement dissous en 1997, a été un échec patent. Quelles en ont été les causes ? Il faut se rappeler dans quel contexte et avec quels objectifs a été créée la société gérant les supermarchés puis, plus tard, celle ayant eu la tutelle des souks el fellah. Au départ des Français d'Algérie, la situation était la suivante : des Monoprix et des grands magasins dans quelques grandes villes d'Algérie, fréquentés essentiellement durant la colonisation par les Européens, et une multitude de petites épiceries qui répondaient tant bien que mal aux besoins des autochtones. A l'Indépendance, il y eut un fort exode rural et les villes s'emplirent de citoyens, indépendants certes, mais qui, pour beaucoup, découvraient la citadinité. Les premières mesures du nouvel Etat furent en leur faveur avec la création des Magasins pilotes socialistes. L'expérience prendra fin en 1964 car elle avait été mal pensée et son application sur le terrain avait entraîné nombre de dysfonctionnements, notamment des détournements de recettes. Dans la foulée de l'indépendance recouvrée, l'Etat algérien va procéder à une série de nationalisations, notamment en ce qui concerne les Monoprix, Prisunic (appelés magasins populaires) et les grands magasins qui furent affectés au patrimoine d'une société dénommée Société nationale des nouvelles galeries algériennes (SNNGA, héritière elle-même de la SNGA). En créant la SNNGA, les pouvoirs publics étaient désireux de doter l'économie algérienne d'un instrument dynamique d'intervention dans les circuits de distribution de détail. La première cause de ce que vous avez appelé un «échec» trouve sa source dans la faiblesse de la planification algérienne et surtout dans l'anachronisme qui a empreint la réalisation des supermarchés. On avait opté, à l'époque pour la construction de bâtiments en dur ce qui, au vu des faibles capacités de construction du pays, était un non-sens. D'un autre côté, la création des souks el fellah ne répondait à aucune logique économique. Au départ, c'est une décision du ministre de l'Agriculture qui, en 1974, transforme un stand de son département ministériel au niveau de la foire d'Alger en magasin dit «marché du paysan» censé écouler les produits issus de l'agriculture. -Cette expérience a été adoptée ailleurs… Le succès remporté par cette opération va inciter le ministère de l'Agriculture (MARA) à l'étendre à plusieurs quartiers d'Alger, puis à d'autres villes : le souk el fellah (SEF) était né. Gérés au départ par l'un ou l'autre office sous tutelle du MARA, les souks el fellah devaient permettre aux citoyens de s'approvisionner à moindre prix en fruits, légumes et autres produits d'origine agricole. Leur mode de réalisation était beaucoup plus simplifié que celui des supermarchés car ne faisant appel qu'à la charpente métallique. La conséquence en fut des délais de réalisation beaucoup plus courts, parfois moins de six mois. L'Office des fruits et légumes d'Algérie (OFLA) va être chargé de réaliser, sur fonds propres, ces unités et de les gérer. Pour des raisons de rentabilité financière, ces magasins vont se mettre à écouler les mêmes marchandises que le supermarché (équipements électroménagers, vêtements, droguerie, etc.), la commercialisation des fruits et légumes demeurant toutefois de leur ressort. -Ces SEF seront confrontés à plusieurs difficultés… Tant les SEF que les supermarchés vont se trouver confrontés à des problèmes d'approvisionnement pratiquement insolubles. Ainsi on relevait, en 1980, 40% de déficit dans l'approvisionnement d'un SEF modèle comme celui de Châteauneuf ; les livraisons étaient de 150 cartons d'huile pour des besoins de 400, de 300 kg de café au lieu des 10 tonnes demandées, de 120 cartons d'œufs alors qu'il en aurait fallu trois fois plus... Ne pouvant s'approvisionner là où il l'entend — car étant obligé d'acheter uniquement sur facture — le SEF ne peut en général rivaliser, dans le domaine des fruits et légumes, avec le privé. Ce dernier achète sur pied tandis que souvent le SEF ne doit se contenter que de produits de 3e choix. Le plus étonnant est l'absence, parfois inexpliquée, de produits relevant d'entreprises étatiques alors qu'on pouvait les trouver en abondance chez l'épicier du coin, il est vrai, souvent, à des prix prohibitifs. La restructuration des entreprises a entraîné, en 1983, le morcellement de la SNNGA en 12 EDG à vocation régionale tandis que les SEF prenaient le nom de Aswak relevant désormais d'entreprise de wilaya. C'est dans un souci évident de décentralisation qu'ont été prises ces mesures, le magasin public devant se rapprocher le plus possible du consommateur pour répondre à ses besoins spécifiques. Toutefois, il semble bien que les difficultés d'approvisionnement ne se soient guère estompées avec le temps. Ajoutez à toutes ces difficultés le manque de formation des gestionnaires de ces magasins d'Etat et vous comprendrez pourquoi le fiasco était inévitable. -Des enseignes privées ont fait leur apparition, mais elles ont vite disparu. C'est le cas de Blanky ou encore de Carrefour. Pourquoi un tel «gâchis» ? La libéralisation du commerce extérieur et la disparition forcée des magasins d'Etat, tels les SEF ou les supermarchés, a laissé le champ libre aux détaillants privés. Ainsi a-t-on vu naître une myriade de supérettes qui proposent en majorité des produits importés. Installées un peu partout à l'intérieur du tissu urbain des principales villes d'Algérie, ces magasins ne répondent que rarement aux normes d'implantation, de sécurité ou de merchandising. L'Assemblée nationale n'a toujours pas débattu du projet de loi sur l'urbanisme commercial élaboré par les services du ministère du Commerce. Blanky avait racheté quelques supermarchés de l'ex-SNNGA. Après quelques années de fonctionnement, ils ont tous fermé. Les dirigeants de Blanky n'ont semble-t-il pas bien mesuré la difficulté de la tâche qui les attendait. On ne peut être en même temps producteur et distributeur car ce sont des métiers qui demandent une grande spécialisation.Vous me direz que Numidis appartient bien à un groupe où l'on produit huile, sucre, etc., mais Rebrab a bien pris soin de séparer ses entreprises qui sont indépendantes les unes des autres même si, au final, elles sont chapeautées par un même conseil d'administration. Le succès de Uno (Garidi) tient au fait que l'état-major de Numidis a été «importé» de l'étranger. Plusieurs cadres ayant fait leurs classes au sein de Carrefour sont venus travailler au sein de cette filiale de Cevital.

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