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la pluvieuse géographie des sentiments
Le passé d'Ashgar Farhadi
Publié dans El Watan le 19 - 05 - 2013

Le passé est un film qui ressemble à un thriller familial où se mêlent le mensonge, l'amour, la haine et l'hypocrisie.
Il pleut beaucoup sur la ville qu'Asghar Farhadi filme dans Le passé, une nouvelle fiction présentée, vendredi, au 66e Festival international du cinéma de Cannes. C'est que le cinéaste iranien continue d'explorer les complexités contemporaines liées au rapport entre l'homme et la femme. Deux ans après Une séparation, sacré Ours d'or au Festival de Berlin en 2011, le cinéaste iranien va plus loin dans son analyse sociale pointue de la famille et de l'univers qui la libère ou qui l'enchaîne. Comme dans le précédent long métrage, qui a valu à Asghar Farhadi une renommée mondiale, le cinéaste aborde le phénomène du divorce sous d'autres angles.
Ahmad (Ali Mosaffa) revient de Téhéran, après quatre ans, pour officialiser son divorce d'Anne Maria (Bérénice Béjo) à Paris. Il découvre que la famille se décompose. Raison apparente : la présence de Samir (Tahar Rahim) nouvel amant de Anne Marie. Sa fille aînée, Lucie (Pauline Burlet) est contre l'union de sa mère avec Samir, un blanchisseur. L'épouse de Samir a tenté de se suicider. Son fils unique, Fouad (Elyes Aguis) vit chez Anne Marie. Ahmad va tenter de recoller les morceaux, réconcilier Lucie et sa mère.
De fil en aiguille, il découvre les drames cachés. Dehors, il continue de pleuvoir. Pas de soleil dans le film d'Asghar Farhadi. On ne sait pas qui est victime et qui est coupable? C'est d'ailleurs à ce niveau-là que réside la puissance du scénario. Les histoires, les destins et les désespoirs s'emboîtent, se superposent, s'enchaînent et s'entremêlent. L'amour prend un coup par-là, la fierté par-ci et au milieu l'innocence des enfants. Fouad et Léa (Jeanne Jestin), petite-fille de Anne Marie, continuent à jouer dans le jardin, comme si de rien n'était. Ils n'ont pas besoin de conflits.
C'est le domaine réservé des adultes ! Les enfants adorent jouer avec Ahmad, qui, par son calme, leur a donné de l'assurance.
Dans une lecture extensive de ce long métrage de deux heures, on peut supposer qu'Asghar Farhadi a choisi sciemment le parti de l'avenir, programme plutôt philosophique et réaliste que politique. Au début du film, l'essuie-glace de la voiture, conduite par Anne Marie et transportant de l'aéroport Ahmad, efface dans un mouvement poétique le titre du film, Le passé. Pas la peine de se retourner pour retrouver les sensations de douleurs ? Pas la peine de regarder dans le rétroviseur pour raviver les blessures ? Regarder vers l'avant, vers le chemin qui mène à l'espoir, à la vie ? Début du film toujours, Anne Marie est à l'aéroport et voit Ahmad. Elle l'appelle, il ne l'entend pas. Ils sont séparés par la vitre. On se voit, mais on ne s'entend pas. N'est-on pas là devant une variante de la difficulté du dialogue entre Orient et Occident ? Le divorce d'Anne Marie d'avec Ahmad n'est-il pas l'expression de l'échec momentané de ce dialogue ? Mais Anne Marie continue d'aimer, malgré les apparences, Ahmad. Donc...
La maison où se déroule l'histoire est située à côté d'une voie ferrée. Le train symbolise autant le passé que le futur puisqu'il exprime le passage du temps (dans son film Les enfants de belle ville, sorti en 2004, Asghar Farhadi montrait une maison située à côté des rails aussi)... Le passé est un film intense, étonnant et expressif de tout l'art frais d'Asghar Farhadi.
Donner un prix à cette fiction débordante d'humanisme, ne serait que justice, surtout pour un cinéaste longtemps et injustement boudé par le Festival de Cannes. «La façon de travailler d' Asghar Farhadi est particulière, précise. Je découvre cela pour la première fois. Rien n'est laissé au hasard, millimétré. Pourtant, on a l'impression d'être libre au milieu de tout cela», a témoigné Tahar Rahim, lors de la conférence de presse. «Les répétitions ont duré deux mois et le tournage quatre. Cela nous a permis d'apprendre à nous connaître, d'accepter un traducteur, ça n'a pas été une barrière. Asghar est comme un chorégraphe. Il arrive, il prend le scénario, prend chaque personnage de la séquence, va nous donner nos places, le texte qu'on va dire à chaque endroit».


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