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Avant-première mondiale de Enemy Way à Alger début 2014
Dernier film du cinéaste algérien Rachid Bouchareb
Publié dans El Watan le 11 - 09 - 2013

Enemy Way (La voie de l'ennemi), dernier film du cinéaste algérien Rachid Bouchareb, sera projeté en avant-première mondiale à Alger. Coécrit avec le romancier algérien Yasmina Khadra et le scénariste Olivier Lorelle, ce film policier est produit par l'Algérie, les Etats-Unis, la France et la Belgique.
J'avais envie de retourner en Amérique et de parler de l'islamophobie et de l'immigration. Dans ma progression cinématographique, j'avais envie de faire appel à de grands acteurs d'Hollywood comme Forest Whitaker, Harvey Keitel ou Brenda Blethyn. J'avais envie d'amener ces stars à partager ma culture, mon histoire… envie de ne pas laisser le monopole de l'image sur l'Islam et sur l'immigration. Des thèmes racontés toujours d'un seul côté, à partir de la vision occidentale. L'image n'est pas tout à fait réelle, elle est tout le temps négative, souvent liée au terrorisme avec au fond l'Islam. Il faut faire des dizaines de longs métrages sur le sujet. Aux Etats-Unis, la pression sur la communauté musulmane a été très forte à un moment donné. Le sujet de mon film a intéressé les acteurs. Il existe des américains qui ont une autre vision, sont plus ouverts», a soutenu Rachid Bouchareb lors d'une conférence de presse organisée hier à Dar Abdellatif, à Alger, en présence de Mustapha Orif, directeur de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC).
Selon le cinéaste, il existe aujourd'hui dans le monde un déficit d'images par rapport à l'Islam. «Il était important pour moi de faire ce film sur place. Je ne sais pas qu'elle sera la réaction à sa sortie aux Etats-Unis fin 2014. On verra», a-t-il appuyé. Rachid Bouchareb a précisé que l'avant-première mondiale du film se fera en présence des acteurs américains à Alger. La programmation de la projection algérienne de Enemy Way se fera selon le planning des acteurs. «J'ai rencontré Forest Whitaker il y a deux ans. Il avait vu mes films et avait entendu parler du tollé soulevé par hors-la-loi à Cannes. Il a eu envie qu'on travaille ensemble. Aux Etats-Unis, les acteurs cherchent toujours à voir votre travail, puis de se décider après sur le plan professionnel. Forest Whitaker m'a toujours dit qu'il veut découvrir l'Afrique. Il aime énormément ce continent. Il est pressé pour faire le voyage (vers l'Algérie). Il y a donc une cette curiosité par rapport à un cinéaste algérien», a-t-il noté. Dans Enemy Way, Forest Whitaker interprète le rôle d'un prisonnier afro-américain en détention pendant dix-huit ans, qui pour redonner un sens à sa vie se convertit à l'Islam au sortir du pénitencier. «Il veut essayer de trouver une voie différente. Avec l'Islam, il essaie d'en faire une force pour réintégrer la société, mais il a des difficultés avec un sheriff dont le rôle est interprété par Harvey Keitel», a souligné le cinéaste. Forest Whitaker, pour les besoins du rôle, a appris quelque peu l'arabe chez un imam à New York.
CLIN D'ŒIL à ARTHUR PENN
Le tournage de Enemy Way, qui s'est déroulé au Nouveau Mexique, au sud-ouest des Etats-Unis, s'est terminé en juillet dernier. Rachid
Bouchareb a comparé l'histoire de son nouveau film à La poursuite impitoyable d'Arthur Penn (1966). Il a évoqué l'existence d'autres projets avec Yasmina Khadra. «Un écrivain algérien de talent. J'aime beaucoup son écriture qui est cinématographique. Nous nous rencontrons au niveau des idées. Nous avons décidé de travailler ensemble. Il vient de terminer pour moi, tout récemment, le scénario d'un film que je vais tourner à Cuba. Le début du tournage est prévu au début 2014. Il est intéressant pour moi de voyager dans le monde, même si j'ai en projet de revenir en Algérie faire des films», a annoncé Rachid Bouchareb. Mustapha Orif, directeur de l'Agence algérienne pour la rayonnement culturel (AARC), a remarqué que Rachid Bouchareb n'anime pas de conférence de presse avant la sortie de ses films. «Là, il a fait exception parce qu'il a une attention particulière pour l'Algérie et la presse algérienne. Il veut expliquer ce qui le motive en tant que cinéaste algérien», a-t-il dit. «Enemy Way, un film qui s'inscrit en droite ligne des préoccupations cinématographiques de Rachid Bouchareb, à savoir l'immigration, la double culture et le déracinement. Nous avons toujours accompagné Rachid Bouchreb qui est pour nous un cinéaste de talent. C'est un devoir et un plaisir de le faire. Auparavant, nous avons accompagné Hors-la-loi avec tous les remous que ce film avait suscités à sa sortie à Cannes au niveau de la presse française», a-t-il appuyé.
UNE BONNE PUBLICITE
Y a-t-il une vie après Hors-la-loi et le tollé qu'il a soulevé en France ? «A Cannes, le film a rencontré une opposition d'une minorité de gens. Ce qui est formidable, c'est que cela avait permis de faire connaître le film et Sétif à travers le monde. Des dizaines d'articles ont été écrits aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne… A chaque fois que je fais la tournée avec mes films dans le monde, on me parle de Hors-la-loi, que ce soit au fin fond de la Suède ou aux Etats-Unis. Cela a permis au film d'être choisi aux oscars pour représenter l'Algérie. A l'arrivée, c'était une très bonne publicité. Malgré les réticences exprimées en France, je continue à faire des films. C'est là où le rôle de l'Algérie est important, celui de me soutenir pour faire encore des films», a souhaité Rachid Bouchareb. D'après lui, le cinéma lui permet d'être en relation avec l'Algérie. «Si l'Algérie n'entrait pas dans mes projets ambitieux, ça serait difficile pour moi pour les faire, affronter des enjeux comme pour ce dernier long métrage aux Etats-Unis. Le fait que l'Algérie soit à mes côtés me donne des forces pour réaliser mes projets. J'espère continuer mon aventure cinématographique avec l'Algérie», a-t-il confié. Il a rappelé que l'Algérie a produit trois de ses œuvres. «J'ai toujours tenu à ce que mes films soient présentés sous le drapeau algérien aux festivals comme à Berlin, à Cannes ou aux Oscars à Hollywood. L'Algérie n'a pas coproduit Indigènes (2006) et pourtant ce film a représenté l'Algérie au festival de Cannes.
C'est comme cela que je trouve un sens à mon travail. Le fait que l'Algérie soit avec moi me donne une liberté totale. Cet apport économique me permet d'être libre dans le contenu, éviter d'avoir une production encadrée et censurée par le cinéma hollywoodien et avoir des stars», a-t-il appuyé. Il s'est souvenu du tournage de Bâton rouge, son premier film tourné en Louisiane aux Etats-Unis. «Les acteurs principaux de ce film étaient algériens (Mourad Bounaâs, Nozha Khouadra, ndlr). Pourquoi des algériens au fin fond de l'Amérique ? Parce que j'arrive à me représenter plus facilement à travers les gens qui ont la même histoire que moi, qui me ressemblent. Comme Larbi Zekal qui a été un acteur dans un film que j'ai tourné en 1985. La production de mes films a été tout le temps soutenue par l'Algérie, que ce soit à travers les acteurs ou des techniciens depuis 1990. Cheb, par exemple, a été coproduit par l'ENPA, à l'époque de Lamine Merbah. Lors du tournage à Djanet, j'avais rencontré un chef opérateur formidable, Youcef Sahraoui avec qui j'ai tourné d'autres films. J'aimais beaucoup son enthousiasme et son algérianité, même si on tournait en Asie ou en Afrique», a-t-il relevé. Youcef Sahraoui, qui est décédé en juillet 2000, a tourné avec Rachid Bouchareb dans Cheb (1991), Poussières de vie (1994) et Little Senegal (2000).
CONSTRUIRE DES STUDIOS EN ALGERIE
Rachid Bouchareb a salué l'actrice Chafia Boudraâ qui interprété un rôle dans son avant-dernier téléfilm, Just like a woman (tourné à Chicago, aux Etats-Unis). Rachid Bouchareb a évoqué l'écriture d'un scénario pour un long métrage sur l'immigration en France. L'histoire du film s'étale de 1910 à 2000. «Cette production nécessitera beaucoup de moyens, puisqu'il s'agira de construire des décors. C'est un projet ambitieux à 40 millions de dollars. Il faut que je trouve beaucoup de partenaires à travers le monde», a-t-il prévu. Ce prochain film complétera Indigènes et Hors-la-loi. Selon le cinéaste, le cinéma algérien doit s'emparer de toutes les préoccupations exprimées à travers le monde et pas uniquement locales. Il a invité les réalisateurs algériens à se mêler à la dynamique mondiale du combat des images. «Aller en Syrie et tourner un film selon le regard d'un cinéaste algérien, c'est formidable. Cela va contribuer à enrichir le débat», a-t-il dit. Mustapha Orif a relevé que le ministère de la Culture, à travers l'AARC, aide tous les cinéastes algériens vivant en Algérie ou l'étranger. Il a cité l'exemple du dernier film de Merzak Allouache, Les Terrasses, sélectionné à la dernière Mostra de Venise. «Toute l'équipe du film a été prise en charge par le ministère de la culture. Cela fait partie de notre mission de faire de la promotion des films algériens à l'étranger (…).
Si vous voulez vous imposer en termes de diffusion, que ce soit pour le cinéma, les arts plastiques ou la musique, vous devez être présents en amont, c'est-à-dire dans la production. C'est à ce niveau que vous pouvez fixer les conditions de la diffusion de vos produits. Si on arrive en fin de parcours, on ne peut pas imposer le pavillon algérien pour un film de Rachid Bouchareb, par exemple», a-t-il relevé. La coproduction permet, selon lui, de donner plus de visibilité aux artistes algériens à l'internationale. Il a estimé qu'il est important de reconstruire l'industrie cinématographique mise à mal par la crise politique des années 1990. Il a plaidé pour l'amélioration de la distribution des films à travers la concertation des efforts de tous les intervenants dans le domaine culturel, la remise à niveau des salles existantes et la construction de nouvelles salles. «Pour la projection en numérique (DCP), il faut prendre des décisions. On ne se croise pas les bras. On réfléchit à des solutions pour que le cinéma algérien soit le mieux diffusé », a-t-il déclaré.
Rachid Bouchareb a souhaité, pour sa part, une large diffusion des films algériens à travers le pays et à l'organisation de débats avec le public. «Il est important d'ouvrir toutes les salles qui ne sont pas exploitées en Algérie. La sanction du public par rapport à la qualité est nécessaire. Le cinéma peut être l'oreille de la société. Les recettes des salles sont importantes également sur le plan économique pour le cinéma et pour produire plus. Le Maroc et la Tunisie ont des studios que l'Algérie n'a pas. Ces deux pays ont formé des constructeurs de décors, des peintres, des sculpteurs. Il faut construire des studios et former des centaines de techniciens. Aujourd'hui, nous n'avons plus de décorateurs en Algérie. Et pourtant, ils existaient dans les années 1990», a regretté Rachid Bouchareb.


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