Les visiteurs du cimetière, situé face à la mer, sont exaspérés par l'absence d'eau potable. Le cimetière de Miramar, à Raïs Hamidou, est sans eau. Les familles qui viennent se recueillir sur les tombes de leurs disparus sont pénalisées. «Le cimetière doit disposer d'un robinet pour remplir les récipients pour se nettoyer ou même remplir une bouteille d'eau pour la verser sur la tombe de nos morts. Nous sommes obligés à chaque fois de ramener des bouteilles. Il y a une tonne de bouteilles vides dans un coin du cimetière, un peu plus en bas. La direction de l'Etablissement de gestion des pompes funèbres et cimetières (Egpfc) de Bologhine ne fait rien pour prendre en charge ce problème. On nous dit que c'est la Seaal qui bloquerait l'installation d'un réseau de quelques mètres. Je n'y crois pas trop. J'ai entendu dire aussi que ce même établissement aurait décidé de construire une grande citerne à l'entrée. Le directeur s'est même déplacé pour choisir l'endroit, et depuis on ne voit rien. Il en existe, certes, une à l'entrée, mais elle est petite et n'est jamais parfaitement exploitée. Elle est remplie de sachets en plastique», s'indigne une septuagénaire. Habitant le quartier Bains Romains, la vieille femme est obligée d'acheter une bouteille chez les commerçants de la grande rue. «Je laisse une bouteille aux agents pour leurs besoins», assure-t-elle. Situé sur la grande rue de cette commune côtière, le cimetière de Miramar, qui fait face à la mer, est géré par l'Egpfc qui a placé trois agents pour s'occuper de l'espace. Un monticule de bouteilles et de bidons de toutes sortes s'amasse à l'emplacement d'une bâtisse rasée. «Il est toujours difficile aux employés d'entretenir les lieux. Il arrive aux fossoyeurs de ramener l'eau de mer, située plus en bas pour rouvrir une tombe ou se laver.Certes, le nombre d'enterrements n'est pas important vu que le cimetière est saturé depuis longtemps. Mais à chaque exhumation, c'est la galère pour l'agent polyvalent, obligé de se débrouiller. Il arrive aux visiteurs, et même quelquefois aux agents d'acheter l'eau à leurs frais», s'indigne un habitant des hauteurs de Raïs Hamidou. Les toilettes du cimetière ne sont plus utilisables. «Les gens qui auraient un besoin pressant ne sauraient pas où aller. Ils doivent se munir d'une bouteille d'eau», se plaint-il. Un litige avec la Seaal aurait retardé la réalisation d'un réseau AEP, qui ne serait pas, assure une source locale, vraiment «indispensable». «Une famille de plusieurs membres occupait une bâtisse à l'intérieur du cimetière. Elle a été relogée dans le cadre de l'opération qui a touché plusieurs cimetières à Alger. Le bonhomme a eu plusieurs logements avec ses enfants. Il abusait de la consommation d'eau. Le robinet coulait tout le temps. L'établissement a hérité d'un litige avec la Seaal. Dès que le problème en cours de règlement sera résolu, un réseau d'AEP sera installé. Maintenant, les visiteurs disposent d'une bâche à eau», rassure notre source qui a requis l'anonymat. Le cimetière de quelque 2000 m2 accueille d'illustres personnages. L'ancien président du MDS, mort en août 2005, El Hachemi Cherif, y a sa sépulture, visible à quelques marches de l'entrée et en «face de la mer», comme il l'a voulu. La famille Temzali, à laquelle appartiendrait l'espace, a construit une qouba où sont enterrés plusieurs de ses membres.