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Le phénomène des gangs s'étend à l'université
Etudiant : les autres articles
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2013

Crans d'arrêt, lacrymogènes, complots, harcèlement, agressions… des gangs ont fait des enceintes universitaires leurs champs d'action. Ce ne sont pas des jeunes de l'extérieur de l'université, mais bel et bien des étudiants. Le port d'arme blanche est perçu par certains étudiants comme une nécessité absolue, voire indispensable. El Watan étudiant s'est infiltré dans leur milieu. Enquête
Ce cran d'arrêt, je le porte uniquement pour me défendre», nous dira Hamza, 21 ans, étudiant en sociologie à Bouzaréah en exhibant le couteau qu'il dissimule d'habitude dans son cartable. Selon lui, l'insécurité qui règne au sein des campus est devenue une réalité avec laquelle il faut composer. «Hélas, le couteau est aussi indispensable que ce stylo que j'utilise pour écrire mes mémos, ironise-t-il. C'est devenu presque une mode dans le milieu estudiantin.» Si pour Nazim «posséder une arme blanche est quasiment une obligation, surtout quand vous habitez une résidence universitaire éloignée des centres urbains comme à Beni Messous ou à proximité des cités-dortoirs de la capitale, il peut s'avérer utile voire être votre sauveur», assure-t-il.
Pour Hichem, son camarade, l'arme blanche est un outil utilisé pour le chantage, l'intimidation. Un danger réel pour les autres étudiants. S'agit-il alors d'un effet de mode, ou bien la situation au sein des campus est devenue tellement pourrie que cela pousse la future élite à user de ces armes blanches ? En tout cas, la rue s'invite bien à l'université et la loi de la jungle se substitue à la discipline censée régenter la vie estudiantine.
Caïds
«En effet, il s'agit d'un phénomène de mode. Exhiber des couteaux procure à leurs possesseurs le pouvoir et suscite la crainte de leurs camarades. Ils se prennent pour des caïds», explique Foued, 24 ans, étudiant à sciences po d'Alger. Malgré le renforcement des dispositifs sécuritaires installés à l'entrée des campus comme l'usage de la carte magnétique, cela n'a pas dissuadé les plus téméraires. Et ils sont nombreux ceux qui échappent aux mailles du filet, selon les aveux des agents de sécurité que nous avons interrogés. «Nous ne pouvons rien faire. Certains n'ont rien d'étudiants, ils sont pourtant inscrits à l'université, mais ils se comportent comme des voyous. Parfois, je me sens moi-même dans l'insécurité totale», révèle un agent de sécurité de l'université de Bab Ezzouar. Et son témoignage est de poids, et pour cause : des «gangs» d'étudiants sèment la terreur au sein des campus. «Ils sont très dangereux. Ils peuvent t'agresser pour un oui ou pour un non», confie un agent qui préfère garder l'anonymat de peur de représailles.
Chnawa
Agents de sécurité et étudiants s'accordent à dire que le phénomène des gangs se propage et prend des proportions alarmantes. «A ce rythme-là, ils vont finir par gérer l'administration, l'affichage, et s'occuper des résultats», lâche Naïma, 22 ans, étudiante à Dély Ibrahim. Pour Sarah, «l'université est devenue un grand stade. Des étudiants voyous se regroupent derrière les amphis et les salles de cours et s'adonnent à leur activité préférée : fumer de la zetla et chanter les tubes de leur équipe favorite. C'est insupportable !», s'offusque-t-elle. Même phénomène, même pratique à la faculté de Bouzaréah. «En plus des chants et du bruit, certains vendent carrément du shit au vu et au su de tout le monde».
Allégations ou vérité amère ? La réponse nous vient d'un agent des renseignements généraux de la DGSN. «effectivement, selon nos informations, des étudiants s'adonnent à la vente de drogue, à la violence en tout genre, voire même à l'agression à l'arme blanche. Seulement voilà, les victimes ne les dénoncent pas et refusent pour leur majorité de porter plainte», affirme-t-il. Pour lui, le statut particulier de l'université rend «toute intervention difficile à opérer, cela provoquerait le tollé des associations estudiantines et leurs supporters et la police sera accusée de violation de la franchise universitaire.»
Franchise
Devant cette situation, seule l'intervention des recteurs pourrait débloquer la situation. «Il faudrait que les recteurs et autres directeurs des instituts sollicitent la police plus souvent et délivrent des autorisations spéciales afin que nos agents opérationnels puissent intervenir d'un côté et sensibiliser les étudiants et leurs associations d'autre part quant à l'urgence d'une telle opération. Il faut agir au plus vite avant que la situation ne dégénère», prévient-il. Pendant ce temps, «Chikona» et sa bande continuent à semer la terreur à la fac de Bab Ezzouar. «La majorité des membres de sa clique ne sont pas des étudiants. Ils ont fait des quartiers sud de la faculté leur quartier. Pas une fille ne passe sans être harcelée dans les meilleurs des cas. Le vol des bijoux à la sauvette ou sous la menace d'un couteau est leur hobby», dénonce Samia, 23 ans, qui emprunte le train de banlieue pour se rendre chez elle.
«Même nos copains refusent de passer par là et préfèrent prendre les bus du cous pour rentrer chez eux. Ils ont la trouille de croiser ces gens-là», confie-t-elle. Nous nous sommes rapprochés de «Chikona» qui nie les faits. «Je suis accusé de tout et n'importe quoi, mon seul défaut est que je provoque les ‘‘halabine'' (Tchichi) et je n'hésite pas à les frapper. Rien d'anormal, ces gens-là se prennent pour je ne sais quoi, alors je suis là pour les remettre à leur place», nous lâche-t-il. «Chikona» est étudiant en informatique. Il habite à proximité de la fac, à la cité Smaïl Yafsah de Bab Ezzouar. Ses fréquentations l'ont rendu ainsi. «C'est un féru de foot, un chauvin du Mouloudia. Il partage les mêmes passions que ses amis du quartier. Il n'était pas comme ça avant, mais à force de les côtoyer il est devenu comme eux, un voyou», se désole un de ses amis du lycée.
Chantage
Sa bande est rivalisée par un autre «complot» (bande) de Dergana, et ses éléments n'hésitent pas à user de couteaux pour régler leurs comptes. «Ils sont cinq et ne se déplacent qu'en groupe. Leur dada : draguer et harceler les filles, certaines filles cèdent au chantage, d'autres ont fini par quitter la faculté», raconte une étudiante rencontrée à la sortie ouest de l'USTHB. Ces révélations font froid dans le dos. «Une ex-camarade a été violée à l'intérieur de la fac. Elle n'a pas pu porter plainte de peur des représailles. L'un des ses violeurs connaît sa famille et l'a menacée de s'en prendre à elle au cas où elle oserait dénoncer cet acte», nous révèle-t-elle les larmes aux yeux.
La victime n'a trouvé d'autre refuge, toujours selon les propos de cette étudiante, que de devenir «moultazima», pieuse. «Elle a porté le nikab et adhéré à une association de prédication. Elle a dû prétexter qu'elle ne pouvait plus suivre les cours dans un milieu de ‘‘fosk'' à sa famille pour quitter l'université». Le chantage est aussi un moyen utilisé par la bande pour soutirer de l'argent, surtout aux filles. «La plupart des filles cèdent et donnent de l'argent, pourvu qu'elles ne soient pas agressées, elles ont toutes peur de ‘‘lama'' (lame de rasoir) et se retrouver balafrées», révèle de son côté Asma, 20 ans, étudiante de Rouiba.
«J'évite au maximum de venir à la fac si je n'ai rien à y faire. Je vis un cauchemar, j'ai dû mettre le hijab pour minimiser le harcèlement, mais cela n'a rien changé. Ils nous appellent ‘‘Kinder surprise''», confie-t-elle. Ces étudiantes ne sont pas les seules dans cette situation, même les professeurs et autres agents de l'administration vivent la même situation et ont fini par accepter le fait accompli. Selon le témoignage d'un prof de la faculté de l'USTHB, «un des étudiants m'a menacé et a promis qu'au cas où je ne lui cédais pas son module en dette de s'en prendre à mes enfants. Il m'a même exhibé un couteau pour me prouver sa détermination. Que voulez-vous que j'y fasse ? j'ai accepté et je ne peux pas le dénoncer, car il connaît effectivement mon domicile et ma fille âgée de 16 ans», confie-t-il.
Un autre professeur de la même faculté a été agressé à l'arme blanche l'année dernière. «Je n'ai pas osé dénoncer l'étudiant, car comme mon collègue qui m'a raconté son histoire, j'ai renoncé à porter plainte et mon agresseur traîne toujours à la faculté ; cette année, j'ai changé de faculté, si cela continue je finirai par quitter l'université», lâche-t-il.


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