«Nous n'acceptons pas le sang particulier des juifs éthiopiens.» C'est avec cette phrase que la députée noire israélienne Pnina Tamato-Shata a été reçue, mercredi, par un membre de la Magen David Adom - l'équivalent de la Croix-Rouge - alors qu'elle se rendait à une collecte de don du sang à la Knesset, le Parlement israélien. Ce refus a provoqué un tollé dans l'Etat hébreu. Selon les médias, le ministère de la Santé s'est justifié en affirmant que le sang des juifs d'origine éthiopienne - qui ne sont pas nés en Israël - serait susceptible de propager des maladies, notamment le sida. Un argument qui ne tient pas la route, selon la députée, qui fut la première représentante de la minorité falasha (les juifs éthiopiens) à accéder au Parlement. «J'ai 32 ans, je suis arrivée à l'âge de trois ans en Israël, j'ai effectué mon service militaire et j'ai deux enfants, il n'y a aucune raison de me traiter de la sorte», s'est-elle indignée. Pour Pnina Tamato-Shata, la cause de ce refus serait surtout raciste. Lors d'une interview sur la chaîne de télévision privée «10», elle s'est insurgée contre cet «affront fait à toute une communauté en raison de la couleur de sa peau». Pour tenter de calmer la polémique, les responsables du Magen David Adom ont décidé de revenir sur leur décision. Seulement voilà, ils ont indiqué qu'ils étaient prêts à accepter le don de sang de la députée falasha, mais que celui-ci serait congelé et non utilisé. Alerté, le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, a indiqué qu'il allait faire examiner les directives à l'origine de cette affaire. Selon l'ONU, environ 52% des familles juives éthiopiennes vivent en dessous du seuil de pauvreté.