Les habitants des haouchs à Chéraga attendent toujours la régularisation de leur habitation. D'après eux, le P/APC, M. Chermat, leur a, lors de la campagne électorale pour les élections communales, promis de prendre en charge leurs problèmes, d'autant plus que ces citoyens occupent des haouchs depuis l'indépendance. «Le P/APC a argumenté cette démarche de régularisation par des textes de loi qu'il a mis en exergue. Il s'agit d'une instruction interministérielle portant le n° 2, relative à la promotion des lotissements destinés à l'habitat rural», assurent-ils. «Après l'élection de Chermat à la tête de l'assemblée, il a complètement oublié ses promesses», poursuivent-ils. Selon les responsables locaux, la solution à ce problème ne dépend nullement de la seule volonté de l'APC. C'est un problème qui concerne plusieurs départements, dont l'Habitat, les Domaines et l'Intérieur. «Le rôle de l'APC est restreint, il se limite au recensement des habitants et la transmission de leurs doléances aux pouvoirs publics», dira le P/APC dans un précédent entretien. «Les promesses que nous avons faites à nos concitoyens sont réelles, nous sommes d'ailleurs en train de suivre sérieusement cette affaire jusqu'à son aboutissement», avait-il déclaré lors de cet entretien. Les occupants de ces haouchs sont entrés dans une interminable expectative, et se disent «victimes des promesses des responsables de l'APC qui les ont, après les élections communales, totalement ignorés». «La signature du P/APC figure dans un procès-verbal où il s'engage à régler le problème dans les plus brefs délais. Actuellement, il réfute ces propos, en expliquant que ce n'est pas du ressort de l'APC», affirment les habitants. Par ailleurs, ces citoyens assurent que les responsables de l'APC ne leur permettent pas d'assister aux plénières, conformément à la réglementation. «On nous refuse le droit d'assister aux réunions. L'assemblée a été différée à maintes reprises pour ne pas nous permettre d'y prendre part. Cette démarche visant à nous exclure est grave, mais nous n'allons pas baisser les bras, nous allons continuer à revendiquer ce droit qui est garanti par la loi, notamment l'article 26 du code de la commune», fulminent-ils. Les responsables locaux affirment que les portes de l'APC sont ouvertes pour tous les citoyens, «mais dans un cadre organisé». Ils se disent, par ailleurs, volontaires pour associer les administrés dans la gestion des affaires de la commune. «Nous invitons les citoyens à prendre part aux plénières pour écouter leurs suggestions», affirment les élus locaux. En tout état de cause, les problèmes de ces citoyens méritent d'être pris en charge avec beaucoup plus de célérité, car c'est de leur avenir et celui de leurs enfants qu'il est question. «Nous sommes rentrés dans une interminable expectative, particulièrement après que les responsables locaux nous aient refusé le droit de nourrir un quelconque espoir. Ces élus n'ont pas tenu leurs engagements, ce qui est en soi un manque de sérieux et une atteinte aux droits des citoyens que nous sommes», déplorent les occupants de ces haouchs qui, faut-il le souligner, sont au nombre de 40. Outre le refus de prendre en charge la régularisation de ces résidants, ces haouchs suscitent des convoitises. «Il y a des haouchs qui surplombent la mer. Ce sont des endroits paradisiaques. Ils suscitent donc la convoitise de la mafia du foncier, qui veut nous en chasser pour prendre place. Cette mafia peut attendre longtemps avant que nous abdiquions», expliquent-ils. La quarantaine de haouchs compte un nombre d'habitants très important pour lesquels il faut trouver une solution pour les rassurer sur leur avenir et celui de leurs enfants. «Nous avons grandi dans ces haouchs, certains d'entre nous se sont mariés et ont des enfants qui, à leur tour, grandissent ici. Il faut que les pouvoirs publics se penchent sur notre cas», concluent nos interlocuteurs.