A Aïn Témouchent, lors du meeting qu'il a animé dans la matinée d'hier, Ali Fawzi Rebaïne a exhorté les électeurs à s'impliquer en faveur de l'élection présidentielle : «Boycottez, allez avec Barakat, mais ne demeurez pas indifférents !» Le président de Ahd 54 a indiqué : «J'ai des informations certifiant qu'il va y avoir fraude et que cela commencera avec les corps constitués. Et de la sorte, on va compromettre l'armée dans cette affaire comme lors des dernières législatives à Tindouf. Combien sont-ils ces soldats qui disposent de cinq cartes d'électeurs ? Connaît-on la liste du corps électoral ? On nous dit c'est un secret, mais c'est secret juste pour nous, Algériens, parce que les Américains et les autres savent de quoi il retourne.» L'orateur aborde deux autres questions lors de son discours : l'émigration et l'institution d'un Etat moderne. Pour ce qui est de ce dernier point, il commence par s'étonner que l'on demande des comptes aux hommes politiques de l'opposition comme de savoir où ils étaient en 1994 : «Mais où étaient à ce moment-là l'actuel Président ainsi que Gaïd Salah ? On veut juger de mon patriotisme ? Mais moi, alors que j'étais embastillé pour avoir défendu les droits des enfants de chouhada, ceux du FLN, en 1986 ou 1987, avaient ouvert les portes du pays aux enfants de harki.» S'en prenant à ceux qui clament que c'est le FLN qui a libéré le pays, Rebaïne rétorque : «Ce n'était pas le FLN mais le Front de libération nationale !» Il appelle les tenants du pouvoir à céder la place à la nouvelle génération qui aura la charge d'édifier un Etat moderne, «un Etat de la décentralisation économique et sociale», un Etat, explique-t-il, où le pouvoir local reviendra aux élus, «ceux choisis par le peuple» et non plus au wali ou au chef de daïra. Enfin, Rebaïne dénonce le fait que la communauté à l'étranger soit obligée de faire des collectes pour rapatrier un compatriote décédé : «Je promets, si je suis élu, que le transfert de toute dépouille mortelle d'un Algérien sera à la charge de l'Etat. Que font nos représentations diplomatiques qui, plutôt que de soulager notre communauté, lui infligent leur bureaucratie ? Que font-elles pour la mobiliser et en faire un lobby pour la défense des intérêts de notre pays à l'étranger ? Moi, j'ouvrirai les portes à nos émigrés désirant investir au pays. Les compétences au sein de cette émigration sont à même de nous éclairer sur la fiabilité des entreprises désireuses d'investir en Algérie. Et il faudra, grâce aux compétences qu'elle recèle, constituer un observatoire de prospective.»
