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«La manière dont sont gérés les hôpitaux publics constitue une violence»
Bouraoui Amira. Gynécologue
Publié dans El Watan le 26 - 05 - 2014

Médecin gynécologue à l'hôpital de Bainem, à l'ouest d'Alger, Dr Amira Bouraoui, 35 ans, est constamment en contact avec des femmes en couche sujettes à des maltraitances. Militante active en faveur du respect des droits des femmes et de l'humanisation des hôpitaux, Amira nous parle, dans cet entretien, de la maltraitance que subissent des milliers de femmes réduites au silence entre les murs des hôpitaux surchargés.
- A quoi est due la maltraitance en milieu hospitalier ?
L'Algérie est un pays qui fait beaucoup d'enfants, malgré une courbe décroissante. Il n'y a pas que de la maltraitance mais aussi de la négligence. La mauvaise gestion des hôpitaux est une maltraitance. Lorsqu'on dit à une femme sur le point d'accoucher qu'il n'y a pas de place à la maternité ou qu'il va falloir qu'elle reste debout avant de passer sur la table, c'est sûr que cela va générer de la violence.
- Avez-vous déjà assisté à une scène de maltraitance d'une parturiente ?
De la maltraitance physique, non, je n'en ai pas connu dans ma courte carrière. J'ai été témoin, cependant, d'une scène de violence à l'hôpital de Bainem où j'exerce. Une sage-femme a eu une attitude cavalière à l'égard d'une femme en couche.
- Comment avez-vous réagi ?
J'ai dû intervenir pour la remettre en place et elle a fini par demander des excuses. J'incite, en général, les parturientes à aller se plaindre auprès de l'administration en cas de violence. Ce n'est que de cette manière que les choses vont changer. On est face à des femmes vulnérables, seules, qu'il faut rassurer. Parfois, elles sont deux à trois dans un seul lit, et cela génère de la violence.
- N'avez-vous pas eu vent, cependant, de violences en dehors de l'hôpital de Bainem ?
On m'a rapporté, une fois, qu'une femme en couche a été giflée dans un hôpital d'Alger… J'ai été choquée. Dans d'autres pays, la femme se prépare à l'accouchement en apprenant à contrôler ses contractions utérines.
Mettre au monde un enfant est le moment le plus heureux.
On n'a pas à le faire dans la violence, mais de manière sereine. On devrait passer du stade de la violence et de l'indignation à celui de l'émerveillement au moment de l'accouchement.
- Peut-on parler de recrudescence de cas maltraitance à l'égard des parturientes en milieu hospitalier ?
Oui. Cela est dû à un déficit important en infrastructures hospitalières. Le personnel médical est insuffisant, alors que la filière gynécologie est la plus prisée par les médecins en cours de spécialisation. Il faut construire plus de maternités pour espérer faire reculer le phénomène de la maltraitance.
- Les sages-femmes sont souvent incriminées lorsqu'on évoque cette question…
A l'hôpital, c'est plus une violence verbale que physique. Quand il s'agit de coups et blessures volontaires, cela relève du pénal et c'est la justice qui prend l'affaire en main. Le personnel paramédical dans les maternités est souvent dépassé, les sages-femmes excédées, parfois insensibles. Les parturientes font généralement face à des sages-femmes endurcies, presque insensibles. Il faut humaniser la pratique médicale et paramédicale.
- Et comment réagissent justement les proches des parturientes maltraitées ?
La femme maltraitée n'ira pas raconter sa mésaventure à son mari. Il est rare de voir le mari dans une maternité. La maternité est une cité interdite où sévit la loi de l'Omerta. Lorsque la machine s'enclenche, la parturiente se voit réduite au silence. Le système de santé en Algérie la pousse à se taire et à se résigner. Tout cela doit changer si l'on veut préserver la dignité de la femme algérienne.

- La maltraitance dans le secteur public est-elle la cause principale qui fait que les femmes préfèrent accoucher dans des hôpitaux privés ?

La manière dont sont gérés les hôpitaux publics constitue une violence. C'est pour cette raison que beaucoup de femmes choisissent d'accoucher dans des établissements privés, mieux gérés et moins bondés, pour éviter justement cette violence. Et pour cela, elles doivent mettre le prix.


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