Les femmes à terme de grossesse et admises au service de la maternité de l'hôpital à El Mohgoun affirment «être maltraitées par le personnel médical et paramédical de ce service». Un service qui accueille quotidiennement entre 08 et 12 femmes enceintes, venant des localités environnantes d'El Mohgoun. «C'est vrai que l'hôpital a bénéficié, ces derniers temps, de travaux de rénovation et a été doté d'équipements nouveaux, cependant la mentalité du personnel et de certains paramédicaux, notamment, les sages-femmes qui assurent les accouchements dits normaux, n'ont pas évolué d'un cran. Pis encore, elles régressent d'un jour à l'autre. C'est honteux que de voir des employés d'une structure hospitalière lancer des grossièretés et des injures à l'encontre des femmes enceintes qui sont, de surcroît, en état de souffrance au moment de l'accouchement», dira la parente d'une femme venue accoucher. Notre interlocutrice ajoutera: «La salle d'accouchement, située au deuxième étage de l'hôpital, ressemble plus à un lieu d'incarcération et au moment de leur accouchement, les femmes y subissent toute sorte d'humiliation ainsi que des violences verbales de la part de certaines sages-femmes.» De leur côté, certains parents et époux de femmes hospitalisées dans cet établissement révèlent: «Nous sommes parfaitement au courant de ce qui se passe à l'intérieur de cet hôpital. Des sages-femmes et des femmes de ménage humilient nos filles et nos épouses. Nous avons maintes fois pensé à déposer plainte contre celles-ci, mais nous craignons d'entrer dans un cercle judiciaire interminable et puis aucune des patientes de cet hôpital n'a souffert, à ce jour, de complication de santé.» Le dénommé L.H. dira à son tour: «Personnellement, je ne prendrai plus le risque d'emmener ma femme accoucher dans un hôpital où elle risque d'être malmenée.» Un autre témoignage sur cette situation désolante nous vient d'une femme qui a requis l'anonymat: «La dernière fois que j'ai accouché dans cet hôpital, j'ai été livrée à moi-même. Ni la sage-femme et encore bien moins l'infirmière, ne m'ont aidée à accoucher. Je n'ai pas cessé de les supplier mais aucune d'elles n'est venue à mon secours. Tout ce qu'elles ont fait, c'était de couper le cordon ombilical et nettoyer le lit.» Selon d'autres femmes, ayant accouché dans cet hôpital ou ayant accompagné des parentes: «Le personnel paramédical, constitué majoritairement de femmes, se livre à de longues heures de conversations interminables avec un infirmier qui est omniprésent dans la salle d'accouchement, bien que sa présence en ces lieux soit vraiment inutile. Ce fait est d'ailleurs vivement dénoncé par les femmes enceintes qui se disent très gênées par sa présence.» Pour avoir des éclaircissements sur cette affaire, nous avons demandé à voir le directeur de cet hôpital, mais comme il était en déplacement, nous avons consulté le chef de service de gynécologie et obstétrique de cet établissement. Cette dernière niera ces accusations et dira: «Je réfute catégoriquement ces dires. Aucune infirmière ou sage-femme ne se comporte ainsi, c'est-à-dire agressivement avec les femmes prises en charge dans notre service.» Puis ajoutera: «Les infirmières et les sages-femmes de ce service accomplissent parfaitement et correctement leur travail, en dépit des conditions difficiles dans lesquelles elles exercent.» Soulignons que nous avons été invités par notre interlocutrice à interroger, à ce propos, des femmes qui venaient justement d'accoucher et ces dernières se disent très satisfaites des conditions d'accueil et de prise en charge dans cet hôpital.
