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Sellal va-t-il «sauver» Alger ?
Le gouvernement au chevet de la capitale
Publié dans El Watan le 13 - 09 - 2014

Jeudi 11 septembre. Branle-bas de combat aux abords de l'imposant bâtiment de l'ex-Conseil populaire de la ville d'Alger (CPVA). Chassé-croisé de voitures officielles. Barrières de police. Cordon de sécurité tout au long de la rue Asselah Hocine. Le maillage sécuritaire s'étend jusqu'à Bab El Oued. Un tapis rouge est déroulé à l'entrée de l'ex-CPVA. Des plaques de ciment frais témoignent d'un rafistolage de dernière minute de pans de trottoir.
Les passants décochent un œil perplexe vers ce charivari des grands jours. «Wech kayen ?» demande un piéton. «Bouteflika est en visite officielle en Algérie», lâche un plaisantin. Non, ce n'est pas le président de la République qui débarque mais son Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Accompagné d'une armada de véhicules blindés. Quinze ministres au total. Pour un conseil interministériel spécial Alger. Une première. «Et soudain, le gouvernement s'émut de l'état de sa capitale», est-on tenté de dire en voyant la haute gouvernance se précipiter avec autant de sollicitude au chevet d'El Bahdja. Dans la grande salle de réunion, une nuée de costards.
Outre le wali d'Alger, tout ce que compte Alger d'édiles, de notables, de gestionnaires, ont été mobilisés : maires, élus APC et APW, députés, sénateurs... Le DGSN Hamel a été également convié, ainsi que le patron de la Gendarmerie nationale, Ahmed Boustila. Dans les travées de la grande salle, habituellement réservée aux délibérations de l'APW, la question qui était sur toutes les lèvres était évidemment de savoir qu'est-ce qui allait sortir de neuf de ce concile aux allures de conseil de guerre. Sellal va-t-il «sauver» Alger ? 10h15. Le Premier ministre s'installe à la tribune officielle, accompagné du wali, Abdelkader Zoukh, et du P/APW, Karim Bennour. Abdelmalek Sellal prend la parole en premier. Discours d'une vingtaine de minutes où il dresse un sévère constat de l'état de la capitale, et que les Algérois connaissent par cœur.
«La capitale a connu un développement considérable, avec d'importantes réalisations à la clé, mais les équipements publics n'ont pas suivi dans certains endroits et secteurs. Il est temps de trouver les solutions appropriées et prendre les décisions nécessaires, surtout qu'Alger est la vitrine de l'Etat algérien», dit-il avant d'ajouter : «Nous devons nous arrêter et nous interroger pourquoi n'a-t-on pas réussi à améliorer le quotidien de nos concitoyens et donner une belle image de la capitale à ses visiteurs.» Le chef de l'Exécutif ne cache pas son agacement de voir Alger s'éteindre dès les premières lueurs vespérales. «Si vous vous promenez rue Didouche Mourad ou Larbi Ben M'hidi, dès 18h, la plupart des commerces sont fermés. Il faut qu'Alger s'anime !» martèle-t-il. M. Sellal estime que s'il faut revoir le dispositif administratif et organique qui préside à la gestion de la capitale, qu'à cela ne tienne ! «Il est temps de donner à la capitale un visage civilisationnel moderne», conclut-il.
La séance est levée sur un goût d'inachevé
Prenant la parole après le P/APW, Abdelkader Zoukh s'évertuera à défendre son bilan, chiffres à l'appui. Retenons qu'en matière de logement, les opérations de recasement entamées en juin dernier ont concerné 5650 familles occupant des habitations précaires, auxquelles se sont ajoutées 1056 familles touchées par le séisme du 1er août, soit 6706 au total. M. Zoukh a, en outre, indiqué que 50 hectares ont été récupérés sur l'ensemble de la wilaya, entre immeubles démolis ou vidés, chalets et bidonvilles rasés.
Une partie de ces assiettes foncières seront reversées à l'AADL pour la réalisation de 3000 logements et 2000 autres seront construits en LPP (logement public promotionnel). M. Zoukh ajoute que 331 familles issues de La Casbah ont été relogées. Evoquant le fameux Plan stratégique d'Alger (2009-2029), le wali a profité de cette opportunité pour attirer l'attention du gouvernement sur les blocages que connaît ce mégaprojet. «Nous avons un problème de foncier pour la réalisation de 60 projets. Il nous faut 500 hectares», a-t-il fait savoir. Le wali a, en outre, signalé un sérieux manque au niveau technicité pour mener ce plan à son terme. «Les moyens locaux s'avèrent insuffisants et il nous faut recourir à l'expertise étrangère», dit-il.
Les journalistes sont ensuite priés de libérer la salle. Les travaux se poursuivront à huis clos jusqu'à un peu plus de 15h. Rendez-vous est donné à la presse dans l'atrium du beau bâtiment de style néo-mauresque abritant la wilaya d'Alger. C'est le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, qui est chargé d'annoncer la batterie de mesures prises. «Ce sont des mesures d'urgence et elles ne sont guère exhaustives», précise d'emblée M. Belaïz.
Le ministre décline un plan d'urgence en huit points. Ce plan prévoit notamment la poursuite des opérations de relogement au profit des familles en situation précaire, en s'engageant à les reloger avant fin 2014, la création d'un organisme chargé de la réhabilitation du vieux bâti ainsi que d'une entreprise publique économique dédiée à l'embellissement de la capitale. Il a aussi été décidé de réfléchir à une nouvelle organisation administrative pour une meilleure gestion de la wilaya.
Le ministre a annoncé, par ailleurs, la réactivation de la police communale. Autre résolution : le gouvernement a donné des instructions fermes pour un meilleur accueil des citoyens aux guichets des différentes administrations. L'entretien des cimetières est également pris en compte dans ce pack de mesures. Enfin, un autre groupe de travail a été spécialement créé pour trouver des solutions à la morosité nocturne de la ville et mettre de l'animation sur les grandes artères.
Où sont passés nos experts ?
L'impression qui se dégageait au moment où Tayeb Belaïz a rangé sa feuille et levé le point de presse était un irrépressible sentiment que la montagne a accouché d'une souris. Vu l'ampleur des chantiers ouverts et l'importance des énergies mobilisées, ce pack de mesures nous aura, en effet, laissé sur notre faim. Ce décalage tient sans doute au fait que quelque chose de crucial manquait au conclave de ce jeudi : la parole des experts. «Ceux qui ont le pouvoir de sauver Alger pensent-ils qu'elle est en péril ? Alger, mais aussi Oran, Constantine, Sidi Bel Abbès, Sétif, Annaba… J'ai le sentiment que nous n'avons pas la même conscience du péril. Peut-être parce que nous sommes des techniciens, des hommes du terrain», estime Halim Faidi, le concepteur du MaMa et du nouveau siège du MAE, dans un dossier à paraître dans notre édition de demain. Le lauréat du Prix national d'architecture et d'urbanisme 2012 plaide pour une approche globale des problématiques de la ville en associant tous les spécialistes. «L'urbanisme est une science transversale. Ce n'est pas une science du dessin, c'est une science de la stratégie», professe-t-il en regrettant que les connaisseurs soient très souvent exclus du «circuit de la décision».


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