Depuis la fin du contrat de concession de la sablière, c'est la course au trésor qui a poussé les pilleurs de sable à s'approprier le «droit» d'exploitation de cette immense dune. Ce n'est plus du pillage qui s'opère à la sablière de Oued Z'hor, à l'extrême nord-est de la wilaya de Jijel, mais une véritable grande razzia. La richesse en sable des dunes de cette région enclavée aux fins fonds de la frontière avec la wilaya de Skikda a déclenché l'appétit vorace des pilleurs de cette matière très demandée, de surcroît, et dont le commerce est réglementé. Les mesures prises par les services concernés pour mettre un terme à ce vol, qui s'opère en plein jour, n'a pas freiné l'ardeur des pilleurs. Les camions de grand tonnage, dont les fameux 15 tonnes, devenus célèbres dans la région pour leur rôle dans le transport du sable pillé, sont le témoin de cette razzia qui génère de grands bénéfices. Le pillage du sable qui se fait jour à Tassossut et dans les localités côtières, situées à quelques kilomètres à l'est de Jijel, peut paraître insignifiant par rapport au crime organisé opéré à Oued Z'hor. Depuis la fin du contrat de concession de la sablière de cette région, c'est la course au trésor qui a poussé les pilleurs de sable à s'approprier le «droit» d'exploitation de cette immense dune. «Cette sablière est devenue une source de richesse, elle est exploitée à outrance, ce qui a permis à beaucoup de gens de s'enrichir en peu de temps», affirme-t-on dans la région. Les 15 tonnes, terme utilisé pour désigner ces camions qui servent à ce pillage, sont devenus le rêve de tout le monde. Ces engins, qu'on voit garés devant presque chaque maison, sont le trésor familial dans les localités du nord-est de la wilaya et des villages situés au-delà des limites frontalières avec la wilaya de Skikda. Tout au long du parcours d'une trentaine de kilomètres qui sépare Oued Z'hor à Tanefdour, une localité semi urbaine, située, à 3 km au nord de la ville d'El Milia, le sable entreposé ici et là laisse deviner avec une quasi certitude que de nombreuses personnes s'adonnent à ce trafic. De l'autre coté de la frontière avec la wilaya de Skikda, c'est le même constat. Le sable est entreposé par tout. De là, on se débrouille, surtout la nuit, pour le transporter ailleurs. Véritable no man's land, dont le territoire est abandonné à son triste sort depuis la décennie du terrorisme par l'APC d'El Milia dont il dépend, Oued Z'hor est un village exclusivement investi par les pilleurs de sable. Les barrons de ce pillage se recrutent ici et là. Ils semblent opérer dans un territoire bien conquis loin des regards, mais au vu et au su des habitants et des visiteurs de la région. «Tout a été massacré, on assiste à une grave atteinte de l'environnement, les terres aéricoles et l'Oued ont subi les effets pervers de ce crime contre la nature», dénonce les habitants. Approchée pour confirmer ou infirmer les rumeurs qui circulent depuis quelques jours sur l'attribution d'une nouvelle concession de l'exploitation de cette sablière, une source responsable a catégoriquement nié cette histoire. «Il n'y aura plus d'autorisation d'exploitation de cette sablière, les lois sur la protection de l'environnement sont claires pour interdire toute atteinte au sable de cette cote», nous affirme notre source. Pendant ce temps, le pillage continue à Oued Z'hor.
