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Rentrée universitaire à Médéa : à chacun son calendrier
Le 6 septembre pour l'administration, après l'Aïd pour les étudiants
Publié dans El Watan le 17 - 09 - 2014

Chaque année, la rentrée universitaire suscite débat. Si les établissements universitaires annoncent le début des cours pour les premières semaines de septembre, il est rare qu'ils réussissent à imposer ce rythme. D'ailleurs, et dans le meilleur des cas, la machine n'atteint son rythme de croisière qu'à la fin novembre, voire plus tard. Cette année encore, ces «ratés» de démarrage ne semblent pas résolus. Exemple à l'université Dr Yahia Farès de Médéa.
Je suis venu pour rien. La date de démarrage des cours est fixée pour le 6 septembre, je devais avoir cours ce matin. Mais l'amphithéâtre est vide», déplore Hakim, nouvellement inscrit en sciences économiques. Mercredi 10 septembre, 11h du matin, les deux facultés des sciences technologiques et économiques érigées à quelques mètres de l'imposant bâtiment du rectorat de l'université Dr Yahia Farès sont orphelines de leurs étudiants. L'Université de Médéa a fixé la date du 6 septembre 2014 pour le début officiel des cours pour les nouveaux inscrits.
Le 10 du même mois, dans le hall de la faculté des sciences économiques, entre les portes fermées des amphithéâtres, les tableaux vitrés affichent les listes nominatives des étudiants, leurs affectations et les programmes des cours et des travaux dirigés. Mais les bancs restent obstinément vides. Quelques petits groupes d'étudiants sont parsemés le long du bâtiment flambant neuf (la faculté étant érigée dans le nouveau pôle urbain de la ville, opérationnel depuis 2010), à l'abri du soleil. «Je suis étudiante en deuxième année. La plupart d'entre nous est venue pour s'inscrire. On a entendu dire que les cours ne commencent réellement qu'après l'Aïd El Kebir», explique une étudiante sans lâcher son miroir de poche.
A chacun son calendrier donc. Si l'administration de l'université Dr Yahia Farès se positionne sur le calendrier grégorien, les étudiants, eux, semblent opter pour celui de l'hégire pour le démarrage de l'année universitaire. La fête religieuse étant prévue pour le 4 ou le 5 octobre prochain — cela dépendra des facéties lunaires —, le décalage entre les deux est donc d'un mois. «ça démarre timidement. Mais, je suis persuadé qu'au bout de la troisième semaine l'université fonctionnera normalement», espère le Dr Haïssam Moussa en précisant que le début des TD est prévu pour la semaine d'après.
Le 13 septembre est également la date fixée pour la rentrée des deuxièmes, troisièmes années ainsi que des étudiants en Master 2. Toutefois, le Doyen de la faculté des sciences humaines explique que le début des cours annoncé dès la première semaine du mois de septembre n'est pas une nouveauté à l'université de Médéa. «L'année dernière, on avait fixé la date de la rentrée pour le 8 septembre. A la faculté de Droit, par exemple, les cours avaient commencé normalement», assure-t-il.
D'après les explications du Dr Haïssam, ce sont les directives du ministère de l'Enseignement supérieur qui imposent entre 14 et 16 semaines de cours pour la validation du semestre, les aléas du calendrier ainsi que les spécificités géographiques de la ville de Médéa qui exigent un démarrage précoce (par rapport aux autres établissements) de l'année universitaire. «Il est préférable de finir l'essentiel de l'année avant le mois de Ramadhan. Et avec la particularité de la région montagneuse de Médéa, on est tenu de grignoter sur les horaires du matin et du soir pour arranger nos étudiants qui habitent loin. Et pour rattraper ces heures, on est donc obligés de commencer le plus tôt possible», explique le Doyen.
Ce dernier soutient que «tout a été préparé à l'avance pour que cette rentrée ait lieu dans les meilleurs délais», poursuit-il en affirmant que les résidences universitaires ont ouvert leurs portes dès le 1er septembre et que les bus des étudiants «circulent à vide».
«L'année dernière, on a commencé réellement les cours et les TD vers la mi-octobre», dément une enseignante en sciences de l'information. Pour elle, la décision prise par l'université Dr Yahia Farès d'entamer l'année universitaire «aussi précocement, c'est du tape-à-l'œil. Car tout le monde sait que la reprise effective ne se fera qu'après l'Aïd. ça a toujours été comme ça», insiste-t-elle en précisant que depuis le 6 septembre, rares sont les enseignants qui ont réellement dispensé leurs cours. «On vient en amphi, on attend quelques minutes, puis on rédige un PV pour signaler l'absence des étudiants. Aux premiers cours, certains nouveaux inscrits sont venus assister. Mais quand ils ont vu que les lieux étaient quasiment vides, ils ont à leur tour déserté les bancs», raconte l'enseignante.
De son côté, Kouadik Smaïn, le vice-recteur chargé de la formation du premier et second cycles (licence et master), assure que toutes les dispositions ont été prises pour le démarrage de l'année universitaire. Pour ce responsable, les retardataires subiront l'application stricte de la réglementation. «Nous avons annoncé le démarrage officiel des cours sur tous les supports médiatiques. On a signalé les absences. Et la réglementation stipule que l'étudiant qui comptabilise cinq absences, justifiées ou pas, risque l'exclusion de l'université», menace-t-il. «Des sanctions contre les étudiants retardataires ! Ils n'ont jamais appliqué ce genre de mesures et ils ne les appliqueront pas. Ils ont peur des conséquences», réfute l'enseignante.
A l'entrée de l'université de Médéa, sous un dôme abritant la maquette du nouveau pôle urbain, deux couples d'étudiants, visiblement nouveaux bacheliers, discutent autour d'une table en béton. «J'ai découvert par hasard que les cours devaient commencer cette semaine. J'étais juste venu pour me renseigner sur la possibilité d'un transfert. J'ai été affecté en biologie et je veux suivre des études en sciences économiques», raconte Amine Ziani. «On n'a pas encore entamé les études. Tout le monde dit que les cours ne commenceront réellement qu'après l'Aïd, donc je repars chez moi ce soir», dira-t-il. Et quand on lui demande qui est ce «on» qui a fixé la date du démarrage «réel» des études, il répond : «c'est tout le monde» ; la rumeur donc.
Cette lutte des calendriers qui oppose l'administration et les étudiants, loin d'être un fait anodin, renseigne sur le déphasage existant entre les deux entités. C'est la preuve, s'il en faut, de l'absence de coordination, de discipline et d'autorité. A l'instar de tous les établissements supérieurs du pays, après des décennies de laxisme et de retard, une simple date de démarrage de la lourde mécanique qu'est l'université devient presque un défi, un challenge. Or, la solution est tellement simple, il suffirait juste d'appliquer la réglementation dans sa rigueur. Au moins une fois pour donner l'exemple, car les étudiants ne sont pas dupes et au final ils n'attendent qu'une chose, «juste qu'on nous dispense une formation de qualité», conclut le jeune Amine Ziani. Mais c'est tellement compliqué de faire simple…


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