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Menace sur les caisses de la sécurité sociale
Financement de la santé et accès aux soins
Publié dans El Watan le 09 - 11 - 2014

En dépit de l'augmentation de la dépense, l'accès aux soins dans le secteur public est en deçà des attentes. La part des ménages est passée de 10 à 40%.
En matière de soins, les hôpitaux sont accessibles aux riches et aux connaissances. Seulement quelques Algériens bénéficient de la sécurité sociale», une déclaration du Pr Ahmed Bendib, chef de service de sénologie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) qui résume la situation actuelle du système de santé en Algérie. Ils sont de plus en plus nombreux les Algériens à payer de leurs poches, en plus cher, leurs soins de santé. 70% des actes médicaux se font chez le privé, et ce sont généralement les classes défavorisées qui recourent au secteur privé car elles n'ont pas toujours accès aux hôpitaux. Un constat fait par de nombreux professionnels de la santé.
La gratuité des soins n'est en fait qu'un mythe. Les examens nécessaires pour le diagnostic et le suivi d'un cancéreux se chiffrent en millions de dinars. Outre la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie — lorsque cela est possible —, tout le reste est à la charge du patient. «Les malades doivent débourser au minimum entre 100 000 et 200 000 DA entre la première consultation, le diagnostic, les examens d'exploration, et ce, tout au long du suivi de la maladie sans être remboursés par la sécurité sociale», fait remarquer Mme Kettab Hamida, secrétaire générale de l'association El Amel d'aide au personnes atteintes de cancer.
Une fois diagnostiqué, une batterie d'examens radiologiques, biologiques, médecine nucléaire (scintigraphie) et autres analyses est effectué, et ce, généralement en dehors de l'hôpital en raison des pannes répétitives des machines dans les services hospitaliers, a-t-elle ajouté. Le recours aux établissements privés, notamment l'imagerie médicale, laboratoires d'analyses médicales et même pour l'exploration anatomopathologie est donc systématique. «J'ai eu à faire trois scanners (thoracique, abdominal et pelvien) avant de commencer le traitement dont le prix varie entre 20 000 et 30 000 DA avant de faire d'autres examens radiologiques et biologiques», signale un patient rencontré au CPMC souffrant d'un cancer du poumon.
«Pour certains malades, une biopsie au scan guidé qui se fait uniquement chez le privé revient à 15 000 DA, le bilan biologique est entre 8000 à 10 000 Da. Pour assurer le suivi de la maladie, des examens complémentaires sont indiqués tous les trois mois (scanners, IRM, examens biologiques, etc)», a souligné Mme Kettab. Il en est de même pour le cancer du sein, où souvent des femmes sont contraintes de vendre leurs bijoux pour avoir accès à ces examens (IRM, scanner, microbiopsie, échographie), surtout lorsque l'on sait que la maladie n'attend pas.
Les différents acteurs du secteur — médecins de santé publique, hospitalo-universitaires, syndicats —, que ce soit dans le public ou le privé, sont unanimes à dire qu'en dépit de l'augmentation de la dépense, l'accès aux soins dans le secteur public est en deçà des attentes.
Ainsi, la part des ménages dans le financement est passée de 10 à 40% aujourd'hui, ce qui indique clairement que les Algériens sont de moins en moins couverts par le système mutualisé de la protection sociale. L'Etat s'est progressivement désengagé de ce secteur, obligeant en quelque sorte la Sécurité sociale à prendre le relais et les ménages à y contribuer, même de façon symbolique. La part des ménages est devenue ensuite de plus en plus importante malgré les dotations budgétaires multipliées par quatre entre 2000 et 2010.
La part de la CNAS a progressivement augmenté comparativement à l'apport de l'Etat à travers le ministère de la Santé, bien que le remboursement par la Sécurité sociale des coûts des prestations fournies par le privé restent dérisoires voire inexistants. «Les moyens de diagnostic et les traitements dispensés aujourd'hui ne sont plus ceux pratiqués dans les années 70'. Ils sont devenus de plus en plus performants et sophistiqués, donc onéreux», fait remarquer un professionnel de la santé. «A cela s'ajoute le fait que le patient algérien devient de plus en plus exigeant , à juste titre, mettant les praticiens devant une obligation de résultats qui les force à s'entourer du maximum de précaution pour assurer des soins sans risque ; cela a également une incidence sur le coût des soins. Des coûts qui ont doublé en raison de l'augmentation de l'espérance de vie de la population algérienne et l'apparition des maladies chroniques (diabète, HTA, pathologies cardio-vasculaires etc.», signale notre interlocuteur.
Pour ce qui est de l'imagerie médicale spécialisée où le patient algérien est obligé de débourser des sommes colossales sans que celles-ci soient remboursées, elle est de plus en plus onéreuse. «L'augmentation des investissements et le coût très élevé en charges d'entretien que nécessitent ces nouveaux outils de diagnostic en imagerie (IRM, scanner, PET CT) vont inévitablement contribuer à augmenter les coûts de revient des actes de diagnostic quel que soit le secteur public ou privé, et donc pousser les tarifs vers le haut», a-t-il ajouté avant de signaler que pour le bilan d'extension d'un cancer, par exemple, il faudra très certainement prévoir un budget de plusieurs centaines de milliers de dinars par patient sans compter les traitements. Il est donc exclus de continuer à offrir des soins à tous avec les mêmes moyens.
Qui va payer, s'interroge-t-on. Outre les caisses de la sécurité sociale, les mutuelles et les assurances complémentaires inexistantes en Algérie, ce sont plutôt les ménages qui payent la grosse facture, notamment dans le secteur privé pas toujours conventionné avec les caisses. Les remboursements des actes sont dérisoires. «L'Etat doit réguler justement à ce niveau en garantissant un partenariat entre le public et le privé et apporter des solutions en définissant un cahier de charges aussi exhaustif que possible et un champ d'intervention pour chaque secteur», estime notre interlocuteur et de plaider pour la révision de la nomenclature et la tarification des actes. Comme il est temps, selon lui, d'aller vers la contractualisation des hôpitaux et vers l'accréditation des structures privées et publiques suivant des référentiels qui correspondraient aux standards mondiaux des bonnes pratiques.
Une augmentation exponentielle des dépenses qui ne sont pas forcement puisées des caisses de l'Etat puisque ce dernier s'est contenté de rester sur un schéma classique, sans prendre en compte tous ces changements qu'il (l'Etat) est censé prendre en charge des dépenses de santé à hauteur de 75% contre 25% par la sécurité sociale. Aujourd'hui, nous assistons à l'effet inverse et la sécurité sociale est pratiquement seule en charge des problèmes de santé. Un fardeau qu'elle ne pourra plus supporter et qui risque de la mettre à genoux.
Le conventionnement avec les cliniques privées, notamment pour la chirurgie cardiaque et l'hémodialyse, avec les pharmacies, les médecins généralistes et les laboratoires d'analyses sont autant d'initiatives venues soulager les hôpitaux où les prestations laissent à désirer, que ce soit dans les services de chirurgie, les urgences, les maternités, etc. Selon une étude sur l'analyse des dépenses de santé en Algérie réalisé par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), les dépenses de santé par habitant «ont été multipliées par sept pour la période 1995-2011».
Cette étude montre que la part des ménages dans le financement du système de santé a augmenté au cours des années 2000.
En 2005, elle représentait un quart des dépenses totales de santé. «Les patients algériens ont de plus en plus recours au secteur privé de prestations de soins, dont le financement est en grande partie à la seule charge des ménages», note l'étude.
Interrogés sur ce déséquilibre, les responsables de la sécurité sociale affirment avoir engagé depuis plusieurs décennies des systèmes de sécurité sociale en faveur des assurés sociaux et ayant droits d'assurés sociaux. «Outre la contribution annuelle des organismes de sécurité sociale (forfaits hôpitaux, près de 60 milliards de DA) aux budgets des établissements publics de santé où sont assurés les soins gratuitement, la sécurité sociale est en train de développer le système du tiers payant qui permet de dispenser les assurés sociaux de l'avance des frais de soins de santé», nous confie une source proche de la sécurité sociale.
A ce titre, ce système a été déjà généralisé pour le médicament pour plus de 10 000 officines pharmaceutiques conventionnées sans limite de montant pour les malades chroniques et avec un seuil de 6000 DA par personne et par trimestre pour ceux qui ne souffrent d'aucune maladie chronique. «Ce qui couvre largement les besoins en médicaments de cette population. Si ce seuil de 6000 DA par trimestre et par personne est dépassé pour les personnes non malades chroniques, ces dernières avancent les frais et seront remboursées par la sécurité sociale, selon les modalités usuelles, notamment du contrôle quand cela est nécessaire. Cette démarche devient ainsi exceptionnelle mais reste un levier idoine pour la lutte contre les abus et les fraudes», ajoute notre source avant de préciser qu' en appui à la gratuité de soins dans les hôpitaux, le système du tiers payant est appliqué actuellement au secteur privé pour la chirurgie cardiaque et les actes de cardiologie vasculaire, l'hémodialyse, le transport sanitaire, l'appareillage médical auprès de l'Onaaph et les consultations et actes médicaux chez près de 3000 médecins conventionnés pour les retraités et membres de leurs familles sachant que «ce système se généralisera à tous les malades chroniques au plus tard début 2015.
«Ce système de tiers payant, nous a-t-on expliqué, permettra l'accessibilité aux soins, aux médicaments et à de multiples actes médicaux intégrés dans les conventions avec les médecins traitants et les conventions futures avec les laboratoires de biologie.» Notre source estime que les mutuelles sociales dont la nouvelle loi est soumise à l'APN permettront un plus grand accès aux soins et à leurs corollaires, et les assurés sociaux qui y adhèreront bénéficieront de multiples avantages et d'une meilleure couverture socio-sanitaire.


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