Avec son style mauresque et son architecture très raffinée, le siège du Comité d'Alger du Croissant-Rouge algérien, sis au Boulevard Mohammed V, devrait être classé patrimoine national. Depuis quelques jours déjà, le marché des vêtements de Djamaâ Lihoud, commune de La Casbah, s'est transformé en un bazar pour produits pyrotechniques. La quasi-totalité des commerces ont changé d'activité et offrent toutes sortes de pétards, de fumigènes et de fusées explosives, à l'occasion de la fête du Mawlid Ennabaoui. Un scénario qui se répète certes chaque année, mais qui ne manque pas d'interpeller les autorités publiques. En fait, officiellement, la vente des produits pyrotechniques, de surcroît au noir, est strictement interdite par la loi. N'empêche que ce marché constitue chaque année un lieu de rendez-vous pour revendeurs et détaillants. En fait, Djamaâ Lihoud offre une marchandise et des tarifs de gros, qui attirent les commerçants de toutes les communes de la capitale, voire des wilayas limitrophes. Pourtant, il est situé à quelques pas seulement d'un commissariat de police. Pis encore, d'autres vendeurs ont érigé leurs étals dans les ruelles de la place des Martyrs, connue pour son bazar d'habillement pour femmes. Sur les lieux, force est de constater que les étals restent ouverts jusqu'à des heures très tardives de la nuit et le négoce ne s'arrête pas à longueur de journée. Malgré les prix plutôt élevés, les Algérois ne se privent pas du plaisir d'acheter. Certains artifices atteignent pourtant les 2500 DA et constituent un sérieux danger pour leurs utilisateurs. D'interminables explosions, parfois assourdissantes, marquent d'ailleurs les nuits glaciales de la capitale, en attendant le jour J où il faudra s'attendre à une nuit «folle». Il est à relever cependant que chaque année la fête du Mawlid se solde par de nombreux accidents, parfois graves, mais aucune campagne de sensibilisation n'a été lancée afin de tenter de limiter les dégâts.