La désignation d'un nouveau directeur général de l'entreprise maritime Nashco suscite une virulente réaction du syndicat d'entreprise. Son secrétaire général accuse le ministre des Transports de s'être ingéré dans la gestion de l'entreprise en écartant un cadre qui a réussi pour en nommer un autre, choisi parmi les militants de son parti. Le syndicat de Nashco, qui agit dans le domaine du transport maritime, dénonce le «limogeage» du directeur général de la société et «son remplacement par un militant d'un parti politique». Dans un communiqué diffusé hier, le secrétaire général du syndicat, Nacer Louarti fustige «avec véhémence les pratiques de mépris et d'exclusion de certaines parties intéressées afin de déstabiliser et casser notre société». Pour le syndicaliste, ces pratiques ont pour nom «limogeage et parachutage de personnes, sans concertation avec les travailleurs ou le partenaire social, à la tête de l'entreprise, dont le seul critère contenu dans son CV ou mérite est d'être militant dans un parti politique» qu'il dit lié au ministre des Transports. Et d'ajouter : «Ces pratiques condamnables et vicieuses n'ont d'autre but que de casser l'entreprise afin de servir des intérêts partisans de personnes (…). Elles nous rappellent le triste épisode de l'affaire Sogral, où les artisans de ces pratiques ont profité de la maladie du directeur général pour imposer leur candidat-partisan.» Face à cette situation, le syndicat par la voix de son secrétaire général, exprime son refus de «tout diktat ou politique du fait accompli afin d'imposer des personnes étrangères à l'entreprise» et considère «toute décision imposée sans concertation nulle et non avenue». Cette réaction intervient en fait, à la lumière de la décision du ministère des Transports de remplacer le directeur général de Nashco, à quelques mois de son départ à la retraite, affirme M. Louarti : «C'est un cadre qui a prouvé ses compétences en préservant les intérêts de l'entreprise malgré les nombreuses contraintes auxquelles elle a fait face durant la crise qu'a connu le secteur du transport maritime. Maintenant que les navires acquis par l'Etat commencent à arriver, pour relever le défi et permettre à la société d'avoir un bon plan de charge, les appétits s'aiguisent. On veut à tout prix écarter le premier responsable qui a réussi son challenge pour le remplacer par quelqu'un que le ministre a choisi parmi les militants de son parti. Nous n'avons rien contre lui, mais nous ne comprenons pas pourquoi nommer un cadre déjà administrateur dans plusieurs sociétés, dont une est concurrente de la nôtre ? Pourquoi veut-on changer une équipe qui réussit ? Est-ce vraiment dans l'intérêt de la société ? Nous ne le pensons pas. Raison pour laquelle nous interpellons les pouvoirs publics et nous leur disons que nous n'allons pas nous taire. Nous userons de tous les moyens, en collaboration avec la coordination des syndicats du secteur, pour empêcher un tel changement, qui ne vise nullement l'intérêt de l'entreprise ou des travailleurs.» A ce titre, M. Louarti affirme avoir saisi toutes les instances ainsi que la centrale syndicale pour «mettre tout le monde devant ses responsabilités».