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Les villages souffrent depuis plusieurs semaines du manque d'eau
La Kabylie a soif
Publié dans El Watan le 29 - 08 - 2006

Aftis, dans la plaine des Ouadhias, une localité accrochée au flanc du mont Kouriet, à 35 km au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, les journées caniculaires de ce mois d'août n'ont pas eu, tout à fait, raison de la flore qui garde encore de sa verdure. « C'est grâce à la neige et à la pluie des deux dernières saisons hivernales qui ont ravivé les nappes phréatiques », répond un vieux fellah.
Mais cette eau qui coule des hauteurs du grand Djurdjura semble ne pas bénéficier aux habitants de ce petit village des Iwadhiyen, qui affirment avoir constamment soif. « Nous avons de l'eau une fois par semaine et pendant une à deux heures seulement. Ce système de rationnement est pratiqué durant toute l'année, depuis longtemps », déclare le propriétaire d'un magasin de fortune à Aftis. Assis sous l'ombre d'un olivier, trois jeunes, habitant les villages d'Ighil Igoulminène et Boukilal, affirment, à leur tour, que les robinets sont à sec depuis plusieurs semaines. Selon eux, la défectuosité du réseau d'alimentation en eau potable (AEP) et les branchements anarchiques en sont la principale cause. A travers toute la localité des Ouadhias, où des centaines d'hectares de terres agricoles demeurent inexploitées en raison de l'éternel manque d'eau, le constat s'avère être le même. La réparation d'un tronçon important de la conduite venant des forages de Takhoukht semble ne pas apporter une solution définitive aux abonnés de l'Algérienne des eaux (ADE). Pour subvenir à ses besoins, la population des Ouadhias est contrainte de s'approvisionner en eau potable des sources naturelles de la commune voisine d'Amechtras (daïra de Boghni). Le prix d'une citerne de 3000 mètres cubes est de 12 000 DA. Ceux qui ont les moyens réalisent des puits à des coûts très élevés, mais rares sont ceux qui trouvent de l'eau. Faute d'autres alternatives, des camions-citernes appartenant à l'antenne locale de l'ADE permettent également de soulager les résidents de certains quartiers du chef-lieu de la commune, où l'on déclare, toutefois, que la situation s'est un peu améliorée cet été. Les ferronniers et soudeurs se sont ainsi convertis à la fabrication des citernes en raison de la forte demande des citoyens de la région. A la sortie nord-ouest des Ouadhias, sur la route qui mène à Beni Douala, le propriétaire d'une station de lavage automobile déclare qu'il n'a jamais eu d'eau. « J'alimente ma station où je dispose d'une bâche à eau grâce à un camion-citerne de 12 000 l que je remplis deux fois par jour », dit-il, faisant remarquer qu'un quartier limitrophe a été privé d'eau durant environ un mois cet été. Sur les hauteurs des Ouadhias, aux frontières avec la daïra de Beni Douala, un cafetier de Taguemount Ledjdid affirme que l'eau est rationnée durant toutes les saisons et depuis des lustres. Il ajoute que certains quartiers situés en bas de son village sont mieux alimentés que ceux d'en haut. La répartition des conduites de l'AEP et l'absence d'un système fiable de régulation de la distribution sont mises en cause. C'est le cas à travers la plupart des villages de la wilaya de Tizi Ouzou qui souffrent du problème du manque d'eau, constate-t-on.
« mauvaise gestion »
Les branchements illicites aggravent davantage la situation. Au chef-lieu de la ville des Ath Douala, les citoyens rencontrés affichent leur satisfaction quant à la disponibilité de cette source de vie. Dans la commune de Beni Aïssi, à la sortie nord de Beni Douala, les habitants du village de Tighzert estiment qu'ils sont lésés. Ils accusent l'ADE de mauvaise gestion et de négligence devant les pannes et les fuites qui se déclarent tous les jours. A l'extrême sud de la wilaya de Tizi Ouzou, que se soit à Assi Youcef, dans la daïra de Boghni, ou dans les villages de Draâ El Mizan et Tizi Ghenif, les réponses se ressemblent. « Nous manquons d'eau depuis des années et toutes nos démarches auprès des services concernés de l'ADE et de l'hydraulique pour régler ce problème sont restées sans réponse », s'accorde-t-on à dire dans ces régions déshéritées de la haute Kabylie. « Ce n'est pas l'eau qui manque, mais sa gestion qui fait défaut », avancent des employés indiscrets au niveau de la direction de l'ADE et de l'hydraulique de la wilaya (DHW) de Tizi Ouzou. Au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, la situation est des plus dramatiques malgré l'abondance de l'eau, pompée à partir de nombreux forages existant dans l'oued Sebaou. Alimentées via la grande conduite, dite la chaîne côtière (MTI) qui traverse l'axe Makouda-Tigzirt et Ifflissen sur une distance d'environ 125 kilomètres linéaires, plusieurs dizaines de villages continuent à se plaindre. « Je remplis toujours des bidons et des citernes pour le nettoyage de mon local », lance un boucher établi au chef-lieu de Makouda qui n'a droit qu'à une demi-heure par jour, le temps de faire sa réserve d'eau. Cela n'est pas le cas d'un restaurateur qui lui fait face. Ce dernier déclare qu'aucune goutte n'arrive chez lui. « Je m'approvisionne en eau avec une citerne que je paye à 600 DA », assure notre interlocuteur. L'éclatement de la conduite d'adduction à plusieurs endroits, parfois situés à l'intérieur de la forêt, est à l'origine de la perte d'importantes quantités d'eau qui peuvent alimenter des villages entiers sans interruption. L'opposition des propriétaires terriens complique la tâche des agents de l'ADE qui arrivent difficilement à réparer les fuites, justifie-t-on au niveau de l'antenne commerciale de Makouda. Le cas d'une fuite qui date depuis trois mois à cause de l'opposition du propriétaire d'un champ est très illustratif. Selon certaines sources, l'entêtement de cette personne cause la perte sèche d'environ 3000 mètres cubes d'eau par jour. Le directeur de l'ADE, regroupant les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès, parle, quant à lui, d'une perte de 100 m3 d'eau par jour. Ce qui ne permet, toutefois, pas aux responsables de cette entreprise de négliger le problème et d'attendre les résultats du procès engagé contre le mis en cause pour réparer la fuite en question. Concernant la ville de Tigzirt, qui a longtemps souffert du manque d'eau, la réalisation d'une station de dessalement d'une capacité de production de 2000 mètres cubes par jour a, relativement, soulagé les habitants de la région. Au bout de la MTI, la commune d'Ifflissen a pris l'habitude de voir ses robinets d'eau à sec, aussi bien en été qu'en hiver, depuis environ une quinzaine d'années. Sur la route qui mène à cette région, qui compte 38 villages, la circulation des tracteurs et camions-citernes est ininterrompue. Sur les terrasses des habitations, l'on remarque qu'il y a autant de citernes que d'antennes paraboliques. Le prix d'une citerne varie entre 500 et 1100 DA, selon la distance parcourue. Le propriétaire d'un puits, sis à la plage Feraoun de Tigzirt, déclare que le nombre de tracteurs-citernes qui alimentent Ifflissen dépasse les 100 par jour. Le vice-président de l'APC d'Ifflissen explique cette situation par le mauvais placement des réservoirs et de la conduite de transport qui devrait, selon lui, être déviée de son ancien itinéraire. Notre interlocuteur évoque aussi le problème de la vétusté de ladite conduite. Le captage des rares sources existantes à Ifflissen et la réalisation d'un réseau de fontaines publiques dans certains villages avec l'argent des PCD calment la population locale qui crie à la marginalisation. Dans d'autres villages, à l'exemple de Isenhagène, les habitants ont recours à la réalisation de forages dont la profondeur atteint parfois plus de 100 m. Certains de ces forages sont réalisés avec l'appui du fonds national pour le développement agricole et après autorisation du wali. Mais la plupart seraient réalisés illégalement, confie-t-on. Le vice-président de l'APC d'Ifflissen affirme que « l'Etat ne veut pas prendre sérieusement en charge le problème ». A voir les multiples fuites d'eau, visibles à l'œil nu sur les bords des trottoirs des villages et quartiers des villes, à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou, l'on est tenté de croire qu'il n'existe aucune volonté de la part de l'Algérienne des eaux à préserver cette source de vie. Son absence à travers huit communes à Tizi Ouzou est perçue comme un mépris de la part des citoyens de ces régions, comme cela est le cas à Boudjima, où la commune réclame l'installation d'une antenne ADE et l'amélioration du service dans certains de ses villages. « Sinon, pourquoi mettre une grande partie des agents techniques en congé au milieu d'une saison où l'entreprise doit renforcer sa présence sur le terrain », s'exclame un fonctionnaire indiscret de l'ADE au niveau de l'antenne de Tizi Ouzou. Interrogé à ce propos, le directeur de l'unité de l'ADE à Tizi Ouzou se défend et tente de se montrer rassurant. Il n'hésite pas à afficher sa satisfaction quant à l'amélioration de la situation cette année. Selon lui, le manque d'eau est causé par la baisse du niveau des nappes phréatiques durant l'été. Notre interlocuteur reconnaît que le problème de l'eau est lié principalement à la défectuosité des conduites d'adduction, aux branchements anarchiques et illicites ainsi qu'au manque de moyens matériels et humains pour effectuer les réparations nécessaires en cas de fuites importantes, sont autant de raisons. Quant au directeur de wilaya de l'hydraulique, il déclare que le ministère de tutelle a dégagé une enveloppe de 40 milliards de centimes pour la réhabilitation des réseaux AEP à travers la wilaya, par ordre de priorité. Cette opération inscrite pour l'année 2007 a été avancée pour 2006 en raison de l'urgence manifestée dans la wilaya de Tizi Ouzou. En attendant, que fait l'ADE pour répondre aux doléances de ses 170 000 abonnés qui réclament un meilleur service et une bonne qualité de l'eau distribuée ?
Des dettes qui affaiblissent l'ADE
Selon les chiffres des responsables de l'Algérienne des eaux (ADE) à Tizi Ouzou, le taux des pertes en eau enregistrées dépasse les 40% par an. Cette perte est causée par les incessantes fuites des conduites d'adduction, jugées trop vieilles, ainsi que par la prolifération des réseaux anarchiques et illicites. Les créances que les différentes administrations doivent à l'ADE s'élèvent à près de 300 millions de dinars, dont 200 millions sont détenus par les seules APC. La plupart de ces dettes sont irrécouvrables, estime-t-on à l'ADE, vue l'incapacité des APC à les honorer. Depuis l'année 1994, les pertes de l'ADE en matière d'équipement volé des stations de pompage ont dépassé les 700 millions de dinars. Le nombre de plaintes déposées par l'ADE de Tizi Ouzou au niveau de la justice est de 4200. Les mis en cause sont poursuivis pour non paiement de leurs redevances, branchements illicites et sabotage des conduites d'eau. Le manque à gagner pour cette entreprise dans ces conflits avec ses abonnés est de 700 millions de dinars.


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