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Ouled Chebel, ou l'autre Alger !
Régions déshéritée de la capitale
Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2006

Même si son nom parait inconnu au bataillon, la localité de Ouled Chebel n'en est pas moins une commune d'Alger. Délaissée par l'autorité centrale et exclue des « plans » de développement, la bourgade de Ouled Chebel, située à 25 km au sud, à équidistance de Blida et d'Alger, s'essaie, à la survie, son lot de toujours.
Ce bout de La Mitidja a été annexé à la wilaya d'Alger en 1997 par Cherif Rahmani. Ses atouts fonciers, dont avait besoin à l'époque le projet de Gouvernorat du Grand Alger, y sont pour beaucoup dans cette annexion, dont elle n'a tiré ni gloire ni profit. Car, malgré ses potentialités agricoles, elle demeure une des plus pauvres agglomérations de la région algéroise. Ainsi, en matière d'infrastructures et d'équipement publics, Ouled Chebel caracole au « bas de l'affiche », comparé aux autres municipalités. Les réseaux d'assainissement, d'eau potable, de gaz, des télécoms, les établissements scolaires et de santé, tout reste à faire et à construire dans ce bourg de 20 000 habitants. Pour illustrer l'immense retard qu'accuse la région, le maire, M. Medah, donnera pour exemple le téléphone dont les premières lignes, raconte-t-il, n'ont été mises en service que vers la fin des années 1990. A un peu plus d'un siècle et un quart de l'invention de Graham Bell. Autre cas désolant : le gaz de ville, dont l'Etat a investi depuis 18 mois plus de 9 milliards de centimes pour l'installation du réseau de distribution par Sonelgaz, qui refuse toujours, selon le P/Apc, d'ouvrir les vannes pour faire bénéficier les 14 000 foyers de la commune des « bienfaits de la civilisation ». La raison, énonce excédé, le P/Apc, ne tient qu'à une « affaire » d'étude planimétrique qui tarde à terminer, car le bureau d'études, qui s'est vu confier la réalisation de cette dernière, traîne la patte. Il n'aurait pas été encore « payé » pour la première tranche des plans exigés par Sonelgaz. « C'était un projet qui devait s'achever en six mois, et là on a dépassé ce délai d'une année », déplore le président de l'assemblée. Toujours en ce qui est des projets avortés, des suites surtout de l'inexistence de soutien actif de la wilaya, le maire citera le cas de la proposition que l'Apc a faite pour transformer un terrain de 45 ha de terre en jachère, appartenant à une ferme pilote, basée à Chebli, en marché de gros de fruits et légumes. Laquelle proposition n'a pas rencontré, d'après M. Medah, l'écho escompté : « Ceci aurait pu constituer une manne financière importante pour la commune, et nous n'aurons même plus besoin des subventions de la wilaya. » Car sans ces dernières, le budget de la commune, 2 milliards de centimes, ne couvre que six mois de salaires des employés communaux, ajoute-t-il. Ses « collègues » — Le maire de Bougara et celui de Boufarik — adjugent chaque année, selon Medah, le marché de gros de Bougara à 20 milliards de centimes et celui de Boufarik pour 14,8 milliards de centimes. à vocation agricole, Ouled Chebel fait siennes les cultures maraîchères et l'exploitation des arbres fruitiers, c'est aussi un peu l'eldorado des éleveurs. « Nous avons une quinzaine de poulaillers installée sur le territoire de la commune, un élevage de bovins qui représente environs 600 têtes, principalement des vaches laitières », nous indiquera un élu, au cours d'une visite effectuée à quelques fermes du patelin. Ce qui a favorisé sans doute la petite industrie agro-alimentaire qui s'est développée dans la commune. Celle-ci compte actuellement 4 fromageries, dont la marque de produits laitiers Chebli, propriété, nous dit-on, d'un « cousin » au général Nezzar. L'activité agricole représente un tiers des emplois créés, soit 890 emplois, selon une étude du Cneru. Les autres secteurs secondaires et tertiaires concentrent plus de 67% des emplois, soit 1873. Le chômage toucherait, selon le vice-président chargé du volet social, quelque 3000 personnes, et plus de 1000 autres sont officiellement considérées « pauvres » par l'APC laquelle, le mois de ramadhan de l'année dernière, a offert 1700 couffins pour les familles nécessiteuses.
Une commune pas... très à sa place !
La nature juridique des terres constituant cette commune, dont la proportion la plus importante revient, selon le président de l'assemblée locale, au privé, est une des contraintes majeures pour le développement de la commune. Contrainte qui va même jusqu'à remettre en cause… le choix du site où est implanté actuellement le chef-lieu de la commune. « Pas très judicieux », selon M. Medah, du fait que la commune ne dispose pas d'assiettes de terrain pour sa propre extension. Aussi « inconcevable » que cela puisse paraître, la commune de Ouled Chebel, malgré ses 29 km2 de superficie, a un sérieux problème de foncier. Lors de la création en 1987 des EAC et EAI, les concepteurs de la réforme agraire, remarquent les élus de l'assemblée, n'avaient pas prévu des poches foncières pour l'implantation des équipements d'utilité publique. Le Pdau, actuellement en révision, doit impérativement, selon les responsables de la commune, prévoir des espaces pour les équipements publics et la création d'une zone d'activité. Avec une population de 20 000 habitants et un taux d'occupation du sol des plus faibles d'Alger, la commune de Ouled Chebel connaît, selon le maire, avec l'amélioration des conditions sécuritaires, un « inversement de la tendance » : « beaucoup de familles viennent s'installer, et construire ici leur propres maisons. » Ce n'est pas souvent d'une manière légale, comme c'est le cas pour les 23 haouchs (des anciennes fermes coloniales) de la région échappent complètement au contrôle de l'Apc. Les constructions illicites ne concernent pas seulement ces fermes, mais aussi les exploitations agricoles, individuelles ou collectives, dont des superficies considérables ont été la proie des constructeurs. Une situation que l'absence des programmes de logements a considérablement favorisée. En 22 ans d'existence, la commune de Ouled Chebel n'a eu droit qu'à trois programmes de logements sociaux, sans once d'envergure. Le premier de 25 unités d'habitation et le second de 30 logements. Des « opérations terroirs » les qualifie le maire, dont l'unique objectif était de recaser les habitants de l'ancien « camp de concentration » de Chaïbia et non de répondre aux demandes insistantes en la matière. Un nombre de demandes qui, actuellement, atteint les 1200 demandes. La commune a bénéficié via le Fades, le Fonds arabe du développement économique et social d'un projet de construction de150 logements sociaux. « Malheureusement, dira M. Medah, il y a eu le séisme du 21 mai, et les appartements ont été rétrocédés aux victimes du sinistre. » Ouled Chebel, c'est aussi les braises encore fumantes du terrorisme. A celui-ci, la commune, du fait de sa localisation, aux frontières de Boufarik, Sidi Moussa, Chebli, singuliers fiefs des islamistes, a payé un lourd tribu. « Le 13 août 2003, se souviendra le maire, c'était le tour de l'ancien DEC », assassiné par les intégristes. « On a vécu l'enfer… tout ce temps-là (…), les citoyens sont rançonnés dans leurs vies comme dans leurs biens » par les fous d'Allah.


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