Une liste de nouvelles médailles a été publiée hier au Journal officiel. Elle vient corriger des injustices historiques et, au passage, gratifier quelques heureux élus parmi les haut gradés de l'ANP. C'est d'abord l'instauration d'une médaille de bravoure de l'ANP, qui récompense les auteurs d'actes de courage en temps de paix ou en opération militaire, qui répare une injustice. Ce sont des centaines, voire des milliers de soldats qui en ont été privés lors de la décennie noire. Les deux seules décorations reconnaissant la bravoure d'un soldat étaient celles liées à sa blessure à travers les médailles de blessé avec et sans citation. Seule ombre au tableau, cette décoration n'ouvre pas droit à une rémunération. Autre tort rattrapé, l'attribution prochaine d'une médaille aux membres de l'ANP ayant participé aux guerres du Moyen-Orient de 1967 et 1973. Cette décoration touchera l'ensemble des contingents ayant été présents activement sur le théâtre des opérations pendant plus d'un mois. Là aussi, cette décoration n'ouvre droit à aucune allocation. Grosse déception chez les anciens des guerres israélo-arabes qui se battent depuis plus de quinze ans pour la reconnaissance de leurs droits. Ce qui est encore plus bizarre, c'est l'existence, par le passé, de décorations et de médailles consacrant la participation algérienne à ces guerres. Selon des pilotes algériens qui avaient participé à la campagne de 1973, ces derniers s'étaient vus proposer une médaille de reconnaissance par l'Egypte. Ego Le commandement de l'armée de l'air l'aurait refusée, pour des raisons d'ego et de bureaucratie, car il ne faut pas l'oublier, les aviateurs de 1973 étaient ceux de la deuxième génération de pilotes et leurs aînés les voyaient débarquer et faire le coup de feu qu'ils n'ont pas pu faire eux-mêmes. Mieux, l'ANP a créé des insignes et des médailles commémoratives pour les campagnes de 1967 et 1973. Destinées essentiellement aux forces terrestres et à la 8e Brigade blindée. Elles étaient portées par les hommes de cette unité mythique qui avaient participé aux deux conflits. Enfin, avec la création de la médaille aux trois chevrons, qui elle, ouvre droit à une allocation, le président Abdelaziz Bouteflika décore une catégorie très particulière au sein de l'ANP. Les rares soldats qui ont dépassé la limite des 25 années de service, applicable pour tous, pour atteindre les 30 années de service, que seuls, quelques officiers-généraux ont eu le droit d'atteindre. Cette dernière décoration a été vue comme une aggravation de l'écart générationnel au sein de l'état-major de l'ANP, surtout depuis les «purges» du début des années 2000, où un bon nombre d'acteurs de la lutte antiterroriste ont été mis à la retraite.
