De nombreux travailleurs du secteur public vivent dans l'incertitude quant à leur avenir et celui de leur entreprise en difficulté. Leur inquiétude est d'autant plus justifiée que certains d'entre eux ne perçoivent pas de salaire depuis des mois. Parmi les entreprises dont les travailleurs sont sans salaire depuis deux mois, nous citerons, selon une source syndicale, la verrerie industrielle spécialisée dans la production de flacons pour produits pharmaceutiques, cosmétiques et agroalimentaires (Nover) ainsi que l'Entreprise nationale d'intervention et de rénovation (ENIR) qui a, à son actif, une série de réalisations d'équipements publics au niveau national. D'ailleurs, d'après les échos qui nous sont parvenus hier, les travailleurs de cette dernière entreprise observent, depuis une semaine, une grève illimitée pour protester contre la dégradation de la situation de leur outil de réalisation. Le flou entretenu sur le sujet ne fait qu'ajouter du désarroi aux centaines d'employés qui ne savent pas ce que le silence des pouvoirs publics leur réserve, surtout que la loi de finances de 2016 prévoit l'ouverture du capital des entreprises publiques. Lesquelles ? On n'en sait toujours rien. Il faudra certainement attendre le décret d'application de la LF, notamment son article 66, pour connaître leur sort. Toujours est-il que d'anciennes entreprises du bâtiment, de plasturgie et de verrerie qui jouissaient d'un savoir-faire remarquable sont à l'agonie, car elles sont étouffées financièrement. C'est le cas aussi pour une ferme-pilote agrumicole, l'unité ayant remplacé l'ex- Onama et l'Emifor. Selon une source de l'UGTA, cette situation s'explique par l'absence de plan de redressement financier et structurel de ce potentiel énorme de production et de réalisation dans les secteurs de l'industrie, du BTPH et de l'agriculture. Elle déplore aussi le «goulot d'étranglement» que représente la centralisation des pouvoirs de décision en matière de financement et d'investissement. Les collectifs des quatre unités de plasturgie, par exemple, attendent toujours leur regroupement au sein de l'entreprise mère, en l'occurrence Sonatrach.