Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute. L'indu secrétaire général du FLN, Amar Saadani, a fait de cet adage, tiré de la fable de La Fontaine Le corbeau et le renard, un principe intangible de conduite. Chaque fois qu'il ouvre la bouche et dans n'importe quelle circonstance, il use et abuse de flagorneries à l'égard de Abdelaziz Bouteflika, au point qu'il doit certainement gêner le destinataire de son message. Il est vrai qu'il lui doit une ascension fulgurante si bien qu'aujourd'hui il est devenu riche et qu'il se permet d'avoir des appartements à Paris, Alicante et Londres. Il a poussé l'audace jusqu'à continuer de défendre un homme comme Chakib Khelil, qui avait érigé la corruption en mode de gestion des affaires pétrolières quand il était ministre de l'Energie et avait bradé aux Américains notre unique richesse nationale. Heureusement que des patriotes et des hommes intègres ont donné un coup de frein à sa politique de trahison. Il se trouve que seul Saadani se met encore à l'encenser, osant une démarche qui, en principe, lui aurait valu d'être derrière les barreaux. En effet, quand le scandale avait éclaté, il s'était permis d'aller voir le ministre de la Justice de l'époque, Charfi, pour lui demander de retenir le dossier Chakib Khelil. Est-il chargé de préparer un autre coup tordu contre l'Algérie pour plaire à son maître du moment ? Ce qui est sûr, c'est qu'il fait preuve d'une agressivité et surtout d'une grande ingratitude à l'égard de ceux qui ont fait de lui ce qu'il est. Il a été le premier à attaquer ouvertement le général Toufik, alors que c'est le DRS qui est derrière son ascension. Dans les années 1990, il était dans un réseau de soutien au terrorisme. Lorsqu'il a été découvert, il s'était transformé en indicateur des Services, permettant le démantèlement de réseaux à Oued Souf. Il a été récompensé. Puis, il s'était engagé dans des magouilles, comme la Générale des concessions agricoles (GCA) où il a dilapidé plusieurs millions de dinars. Depuis, il fait preuve d'un incroyable opportunisme, s'attaquant à tous les grands commis de l'Etat d'une façon qu'aucun pays normalement constitué n'aurait tolérée. Apparemment, son audace, il la doit à des garanties et à une impunité juridique qui fonctionne jusqu'à ce jour. Même Ahmed Ouyahia, qui fait pourtant preuve d'une grande patience avec lui, n'échappe pas à sa vindicte. Mais grosse surprise, il vient de s'attaquer à l'ancien président Liamine Zeroual, l'homme qui a vécu le terrorisme islamiste, mais qui ne s'en vante pas et qui fait preuve d'une totale discrétion depuis qu'il a quitté la Présidence. Saadani lâche son fiel contre tout ce que respectent les Algériens, comme par exemple le combat des peuples palestinien et sahraoui. Pour qui roule-t-il en réalité ? De toute évidence pas pour les intérêts de l'Algérie et on commence sur ses origines réelles. Malheureusement, c'est le système pervers algérien, l'absence de démocratie qui ont permis à un tel individu d'avoir pignon sur rue. Rendra-t-il un jour des comptes ? Car il fait partie de cette engeance qui contribue à couler l'Algérie.