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«La consommation d'huile d'olive est encore très faible en Algérie»
Bachir Khodja . Président du conseil interprofessionnel de la filière Oléicole de la région du centre (CIFORC)
Publié dans El Watan le 03 - 04 - 2016

Bachir Khodja est gérant d'une entreprise florissante basée à Seddouk, dans la Vallée de la Soummam : SNC Khodja & Cie, «un établissement agroalimentaire spécialisé dans les produits oléicoles et du terroir».
Bachir Khodja est, par ailleurs, président du Conseil interprofessionnel de la filière oléicole de la région centre (CIFORC ; http://khodja-co.wix.com/ciforc). Il est, en outre, l'un des principaux fondateurs de la Fédération algérienne de l'olive (FEDAO). C'est pour dire que l'olive, l'oléiculture, c'est vraiment son dada. Et c'est tout naturellement que la société Khodja & Cie, qui vient de boucler ses dix ans d'existence, en a fait son cœur d'activité.
«Nous avons toujours été oléiculteurs dans la famille», raconte Bachir Khodja que nous avons joint par téléphone. «Notre unité de production est d'une capacité de 20 tonnes/jour.
Au niveau de la production primaire, nous avons un verger de 15 hectares», dit-il. L'entreprise produit 100 à 200 000 litres d'huile d'olive par an au gré des saisons. Le prix de la bouteille varie entre 550 et 650 DA le litre, en fonction de la bouteille utilisée. «Nous avons surtout recours aux bouteilles importées du fait que les bouteilles fabriquées localement ne sont pas aux normes», argue M.Khodja. Sur le site Internet de l'entreprise (http://www.khodja-olive-oil.com/), on est d'emblée frappé par la très haute qualité des produits proposés, et qui sont cormercialisés sous la marque «Blady». On est tout aussi épaté par la qualité du site web qui se décline même en anglais.
«L'Algérien consomme à peine 1 litre d'huile d'olive par an»
Evoquant la situation de la filière oléicole, Bachir Khodja pointe d'emblée la faiblesse de la consommation. «La commercialisation a stagné, car la consommation d'huile d'olive est encore très faible en Algérie», déclare M. Khodja. «Nous sommes le pays le plus faible en consommation d'huile d'olive au niveau méditerranéen. La consommation dépasse à peine 1 litre/an/habitant», affirme-t-il. «En Espagne, la consommation moyenne est de 10 litres/an/habitant, en Italie et en Grèce, elle varie entre 20 à 25 litres/an/habitant. Et chez nous ça stagne. Or, tant que la consommation d'huile d'olive n'augmente pas, cette filière ne peut pas se développer.
Parce qu'au final, on travaille en fonction d'un marché. Si le marché n'existe pas, on ne peut pas aller de l'avant. En Kabylie, aujourd'hui les gens ont abandonné l'olive et se sont tournés vers les poulaillers parce que ça travaille, il y a de l'argent, il y a un marché.» Sa propre entreprise, confie-t-il, était obligée de varier ses produits pour tenir le cap : «Nous arrivons à tenir car notre produit est une olive à double usage : on fait de l'huile d'olive, mais on fait aussi les conserves (d'olives) car il y a une forte demande en Algérie sur l'olive de table.» L'entreprise a, du reste, élargi sa gamme à d'autres produits comme les capres et surtout la figue sèche, de plus en plus sollicitée par les fabricants de yaourts locaux.
Pour développer la filière oléicole, Bachir Khodja propose de booster la consommation en mettant un peu plus d'huile d'olive dans le menu des «cantines de l'Etat» : casernes, hôpitaux, cantines scolaires, restos universitaires… «En Algérie, nous avons un sérieux problème qui est celui de la consommation. Pourtant, une solution existe : ce sont les restaurants collectifs de l'Etat qui représentent quelque 14 millions de consommateurs. Ils mangent de tout, même du kiwi, de l'ananas, sauf de l'huile d'olive. Il faut instaurer une nouvelle politique alimentaire. L'Etat doit alimenter correctement ses enfants si on veut leur épargner les maladies du siècle. Il est impératif que les gens reviennent à une alimentation saine, naturelle. Il y va de notre santé», plaide le président du Ciforc.
Concernant la valorisation de nos produits de terroir via les processus de labellisation en cours, M. Khodja ne peut que s'en réjouir, d'autant plus qu'il milite lui-même pour labelliser une variété locale d'olive appelée Azeradj. «On va peut-être faire partie de la chaîne de conditionnement de la figue sèche de Béni-Maouche», glisse notre interlocuteur. Cela dit, Bachir Khodja estime que les appellations d'origine ne sont pas la panacée : «Le label est un concept européen. Or, pour l'huile d'olive, les Européens sont déjà eux-mêmes producteurs. On vise d'autres marchés. Là où nous avons des chances de réussir, ce n'est pas l'Europe», relativise M. Khodja.
«L'huile d'olive n'est qu'un jus de fruit»
Il cite à ce propos l'énorme potentiel que représente le marché asiatique, notamment l'Inde et l'Indonésie. «Les Indonésiens sont habitués à consommer de l'huile de palme qui est de plus en plus décriée en raison de ses dégâts sur la santé et l'environnement. Ils veulent donc se tourner vers l'huile d'olive. Pour nous, c'est un marché très important», indique M. Khodja. Son entreprise a même reçu une offre très sérieuse de la part de hauts responsables indonésiens rencontrés à l'occasion d'un salon qui s'est tenu récemment au Maroc. «Ils se sont rapprochés de nous et nous ont dit : ‘‘On vous donne des terres à Djakarta, venez installer vos unités''».
S'agissant de la présumée «acidité» qui empêcherait notre huile d'olive de mieux s'exporter, Bachir Khodja rétorque : «C'est un faux problème». «Nous, si on reçoit une commande pour produire de l'extra-vierge, on produira de l'extra-vierge». Par ses qualités intrinsèques, notre huile d'olive a toutes les chances d'avoir sa place sur le marché international, soutient-il : «Il ne faut pas rendre cette filière très compliquée, surtout quand on parle d'huile d'olive vierge», lance M. Khodja. «Je dis toujours à nos agriculteurs : zit zitoune, ce n'est qu'un jus de fruit, et pour avoir un bon jus, il faut un bon fruit et une bonne machine.
C'est très simple ! L'avantage pour nous est que nos cultures sont traditionnelles, on n'utilise pas de pesticides, et il y a pas mal de produits chimiques qu'on a évités.» Et de renchérir : «C'est facile à faire un produit bio. Comme ce sont les Européens qui ont développé la culture bio, ils ont élaboré des cahiers des charges très compliqués. Mais quand on compare avec nos produits, on constate que nous sommes bien placés pour faire de l'agriculture biologique.»
Le président du Ciforc plaide pour un soutien ciblé de la part de l'Etat envers les acteurs de la filière au prorata du volume et de la qualité de leur production : «Les autres producteurs au niveau mondial sont dans un circuit de production bien huilé. Même leurs sous-produits (margines, grignons, ndlr) sont valorisés». «Si je dois faire la concurrence à un Tunisien, un Marocain ou un Espagnol, il faut un soutien équivalent», insiste M.Khodja.


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