- Soficlef s'impose comme un label de référence et de qualité dans le domaine de l'outillage professionnel, de la serrurerie et des produits de quincaillerie, quels sont les facteurs-clés de cette réussite ? Il faut que vous sachiez d'abord que la structure de l'entreprise a vu le jour en 1994. La distribution a été son premier métier. Nous avons ensuite développé notre propre marque qui est Soficlef, en 2005. La force de la marque c'est son savoir-faire, son réseau de distribution, son système de logistique et l'organisation de son management. Nous avons commencé la production en 2007 en mettant sur le marché deux produits sortis de nos unités : la poignée et les plaques d'immatriculation. Malgré les difficultés, la concurrence déloyale et un environnement peu favorable à la production, nous avons continué à investir dans certains services : la communication, le service après-vente, la distribution… En Algérie, il y a un phénomène pour le moins bizarre ; lorsque vous avez une entreprise de 300 employés, tous déclarés à la Sécurité sociale, et un importateur qui n'a aucune charge, il se trouve, au final, que cet importateur dispose de meilleurs avantages par rapport à cette entreprise. Il s'agit là d'une concurrence déloyale à laquelle fait face notre entreprise. Pis encore, pendant que cette entreprise tente, à la sueur de son front, de normaliser ses pratiques commerciales en exigeant la facturation et la déclaration de ses profits, l'importateur, lui, s'adonne au vu et au su des autorités à toutes les infractions connues : défaut de facturation, fausses déclarations, évasion fiscale…Dans tout cela, il y a aussi de la concurrence déloyale, voire un manquement à la législation en vigueur en matière de transactions commerciales. Autrement dit, la concurrence est faussée dès le départ ; les règles ne sont pas appliquées de la même façon. - L'informel passe pour être le premier concurrent de l'entreprise, que prévoyez-vous pour y remédier ? La marque Soficlef est déclarée à l'Inapi et enregistrée à l'international. Nous travaillons d'arrache-pied pour que le produit Soficlef soit protégé contre la contrefaçon. Nous avons nos cahiers des charges que nous imposons à nos fournisseurs, un système de contrôle de nos produits, une équipe dédiée au développement des produits et services et nous travaillons actuellement sur un projet de laboratoire qui sera consacré au contrôle de tous les produits Soficlef. - Vous avez acquis récemment un terrain qui sera dédié, semble-t-il, à la production. Pouvez-vous nous en parler ? Le défi de la production et sa maîtrise est un axe de développement important de l'entreprise. L'enjeu de la production locale est, certes, d'une première importance, mais il faut que le discours soit transformé, sur le terrain, en avantage au profit des entreprises de production. Celles-ci font face encore à des écueils insurmontables : la bureaucratie, déficit en main-d'œuvre qualifiée sous l'effet d'un fossé qui ne fait que se creuser davantage entre l'entreprise et l'université, absence de protections douanières, informel, concurrence déloyale… Pour encourager la production locale, l'Etat gagnerait à mettre en place des avantages fiscaux et parafiscaux au bénéfice des entreprises, à s'attaquer à l'économie informelle et à aller au bout de son opération de régulation du commerce extérieur. - Les indicateurs financiers ont beaucoup évolué ces dernières années. Soficlef accapare d'importantes parts de marché et entend accroître son chiffre d'affaires. Peut-on avoir quelques détails ? Pour la plaque d'immatriculation, nous détenons pratiquement 90% des parts du marché algérien et nous avons les capacités de couvrir 10 fois plus ses besoins. C'est pourquoi, nous sommes en train de développer notre système d'exportation et nous travaillons afin de pouvoir obtenir les homologations pour pouvoir exporter vers l'Europe. Nous avons effectué des opérations d'exportation vers des pays africains et nous travaillons davantage afin de solutionner les difficultés de transport à destination de ces pays. Pour la serrure et la poignée, nous avons 70% des parts de marché, tandis que pour l'outillage électroportatif nous possédons 30% des parts de marché. Nous avons l'objectif de réaliser un chiffre d'affaires de 4,5 milliards de dinars cette année. Financièrement, l'entreprise se porte bien.