C'est l'impasse à la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). Les négociations entre la direction générale et les représentants des travailleurs autour de la reclassification des conducteurs de train n'ont pas encore abouti à un consensus pouvant mettre un terme à la grève enclenchée depuis une semaine. Le trafic ferroviaire risque d'être bloqué encore davantage, même si le service minimum est assuré via deux dessertes quotidiennes. Le président de la section UGTA des conducteurs de train, Sid Abdelkader, dénonce le deux poids deux mesures pratiqué par la direction de la SNTF vis-à-vis des conducteurs, dont la classification dans le grade est inférieure à celle appliquée pour les autres catégories de travailleurs, titulaires de diplômes similaires. «Une discrimination», selon ce syndicaliste. «Avec cette grève, nous souhaitons aboutir à un accord pour mettre un terme à une injustice existant depuis des années. Nous ne reculerons pas. Nous exigeons un accord signé de la direction», insiste le responsable syndical, réduisant à néant l'espoir nourri par la direction générale d'aboutir, dans les meilleurs délais, à la suspension du mouvement de protestation. Le préjudice financier causé par cette «discrimination dans la classification» est de l'ordre de 4000 DA sur le salaire de base pour les conducteurs de train. Pour Abdelmalek Hamzaoui, directeur technique à la Sntf, les négociations menées avec la Fédération nationale des cheminots (FNC) depuis le début du conflit tablent sur un possible accord pour la reprise du travail et la suspension de la grève dans les plus brefs délais. «Une reclassification de tous les travailleurs issus des 36 filières de la SNTF est actuellement menée. On ne peut pas proposer une nouvelle classification des conducteurs et exclure les 35 autres filières», explique le même responsable, soulignant que les discussions avec la FNC visent une solution globale dans le cadre de la convention collective qui apportera des réponses à toutes les doléances exprimées par les cheminots. La grève illimitée enclenchée depuis huit jours est suivie par quelque 1600 conducteurs de train, selon la section syndicale. La SNTF compte près de 12 500 travailleurs. Les conducteurs grévistes réclament, en plus de la nouvelle classification, une augmentation de la prime de travail posté, l'indemnisation des heures travaillées durant les week-ends et les jours fériés, l'augmentation de la prime de travail de nuit et le reclassement. La direction de la Sntf, qui dénonce le recours à la grève, appelle les grévistes à mettre fin à leur action de protestation. A rappeler que la direction de la Sntf a poursuivi des grévistes en justice.