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Repères économiques : Quelles politiques adopter vis-à-vis de l'informel ?
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Publié dans El Watan le 04 - 07 - 2016

Les politiques publiques vis-à-vis de l'informel sont en train d'être reconsidérées. Le phénomène est analysé surtout d'un point de vue journalistique et très peu d'une manière académique. Chacun adopte une attitude en fonction de sa position sur l'échiquier économique. Relativement aux autres phénomènes économiques, le secteur informel se caractérise par peu de recherches académiques fort poussées pour le cerner. Les instances internationales essayent de compenser notre manque de savoir sur le sujet par le financement d'études empiriques. Il y a une lente évolution qui se dessine et qui aboutit vers plus de nuances et moins de positions tranchées.
L'informel ne laisse personne indifférent car c'est un vécu quotidien de tous les citoyens : ceux qui sont acteurs ou simples citoyens qui le côtoient dans leur vie de tous les jours. Il arrive que dans des débats des personnes aient des positions tranchées sur la question. Généralement les organisations patronales appellent à le combattre sans relâche.
Pour eux, il n'est pas normal de tolérer une compétition injuste où les acteurs de l'informel ne paient pas d'impôts, de cotisations sociales, ne respectent pas la réglementation sur des tas d'aspects : hygiène et sécurité, environnement, protection sociale et autres. Un «entrepreneur» informel qui opère dans un garage réduit ses coûts de production de 40 à 70% par rapport à quelqu'un qui est dans la légalité et le respect total de la réglementation.
Les agents de l'informel rétorquent que si les activités formelles étaient capables de leur procurer des moyens de subsistance décents ils seraient les premiers à intégrer le système formel. Mais ils refusent de mettre fin à leurs activités sans contrepartie effective. Analysé plus profondément, le phénomène se révèle plus complexe que les positions tranchées les uns et des autres ne le laissent croire. Après tout, si le phénomène existe dans tous les pays de la planète à des degrés divers c'est qu'il remplit des besoins économiques et sociaux non satisfaits.
Quelques éléments du problème
Les analyses économiques des années cinquante et soixante ont sous-estimé le phénomène. Selon la lignée des analyses de K. Lewis (prix Nobel d'économie), l'analyse économique considérait que l'économie disposait d'un système de correction automatique des problèmes de l'informel. Le raisonnement était simple.
La croissance économique va améliorer le niveau de vie des populations. Lorsque les salaires vont s'élever au-dessus du niveau de subsistance (Lewis turning point) les citoyens vont migrer massivement des activités informelles vers les activités formelles. Cette manière de voir considère uniquement un type d'activités informelles (les activités de subsistance). Les définitions internationales de l'informel ont évolué en y intégrant la partie informelle qui se trouve dans les entreprises officielles (production et effectifs non déclarés), sous-traitant informels des entreprises formelles, membres de la famille qui travaillent dans l'entreprise, etc.
Cette migration après élévation du niveau de vie a eu lieu historiquement dans les pays développés mais pas dans les pays en voie de développement. Le phénomène de l'informel se trouve amplifié durant les périodes de récession, même dans les pays développés. Le monde semble en train de perdre la bataille de la lutte contre l'informel. Il s'érige de plus en plus comme une soupape de sécurité dans tous les pays, surtout les plus pauvres.
Par ailleurs, il contribue grandement à la réduction de la pauvreté. Lorsque les politiques économiques d'un pays sont inefficaces pour réduire le chômage et la pauvreté, l'informel prend le relais pour atténuer les maux économiques et sociaux. Ce faisant, il décourage le développement de l'économie formelle et le pays s'enfonce dans une spirale désastreuse. Même les pays développés ne peuvent pas s'en passer.
Il joue également chez eux un rôle d'amortisseur social. Sur la base des nouvelles définitions internationales des activités informelles, l'emploi informel dans les pays avancés représente la moitié (50%) de l'emploi formel (Vaneck et al 2012). Dans les pays en voie de développement, l'emploi formel arrive à 82% de l'emploi formel, toujours selon la même étude. Lorsqu'on élargit la définition de l'informel (tout travail rémunéré ou non mais pas déclaré ; on exclut les travaux domestiques faits par les membres de la famille) on s'aperçoit de l'étendue du phénomène.
Lutter contre l'informel
Mais les décideurs sont intéressés par les politiques de lutte contre l'informel ainsi que leur degré d'efficacité. L'ampleur de l'informel est révélatrice des lacunes des politiques économiques du pays. Plus un pays dispose de saines politiques économiques moins d'informel il aura à gérer. Qu'on ne s'y trompe pas ! En premier lieu, on ne peut pas éradiquer l'informel. On peut le gérer, le minimiser mais jamais le radier des champs économiques.
Il constitue un problème énorme pour le développement de l'économie formelle. Mais en même temps, c'est une soupape de sécurité qui permet de minimiser la pauvreté. La plupart des recommandations des instances internationales écartent l'option policière pour le réguler à long terme. Bien sûr qu'il y a des activités que de nombreuses sociétés ne tolèrent pas (prostitution, drogue) ; nous parlons des activités informelles mais qui sont utiles. En plus des déstabilisations qu'elle peut occasionner, l'approche policière serait inefficace. Elle accroît le risque donc les coûts de l'informel, amplifie la pauvreté et court le risque de remous sociaux : toute action induit une réaction.
Ce sont les activités informelles peu utiles qui vont se développer. Pour une fois je présenterai surtout les recommandations sur lesquelles insistent les instances internationales qui ont analysé pendant une longue période le phénomène de l'informel. Je pense qu'elles ont du sens, et pour une fois les institutions internationales produisent des recommandations qui ne sont pas inspirées directement du consensus de Washington. Les préconisations ne sont pas comme à l'accoutumée trop libérales. Il y a quatre axes sur lesquels on insiste :
1. Créer plus d'emplois dans l'économie formelle. Cette préconisation est particulièrement valable pour l'Algérie où le problème économique essentiel réside dans l'atrophie de l'économie. Nous avons besoin de créer plus d'un million de PME/PMI pour réduire drastiquement le chômage, les importations et réussir la politique de diversification économique. Par ricochet, l'informel se trouverait fortement réduit
2. Faciliter l'intégration de l'informel vers le formel : facilitations administratives, progressivité des taxes, crédits bancaires, foncier etc.
3. Minimum de protection des travailleurs de l'informel (afin de mieux saisir le phénomène et montrer les avantages d'une intégration maximale)
4. Améliorer la productivité dans l'informel : par exemple des paysans mieux formés seraient intéressés par des crédits bancaires pour moderniser leur exploitation.
Ce n'est que le résidu (minimal) qui peut être traité par voie purement légale. L'informel doit être considéré comme un baromètre des politiques économiques. Un ajustement efficace de ces politiques permettrait de le réduire à l'extrême.


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