Le jardin public de la ville de Aïn Beïda, dont la construction remonte à la fin du XIXe siècle est par excellence l'unique lieu où l'on peut goûter au repos en cette période de grandes chaleurs. Il a certes perdu de sa superbe, faute d'entretien de part des responsables locaux, mais garde néanmoins un aspect avenant. Ali, un habitué des lieux s'en souvient : «Par le passé, il y poussait toutes sortes de fleurs. Chaque carré était dédié à une espèce différente de plantes ou d'arbres. La pergola, ou tonnelle, protégeait les promeneurs des rayons du soleil.» A un certain moment de son histoire, le jardin public, baptisé aujourd'hui «square du 1er Novembre (anciennement Willigens, du nom du premier maire de la ville), est tombé en disgrâce, car hanté par une faune d'individus consommant drogues et barbituriques. Dieu merci, ce n'est plus le cas maintenant, car les habitants ont pris possession des lieux, ils viennent certaines fois accompagnés de leur progéniture pour prendre un bol d'oxygène. Les enfants, garçons et filles, s'en donnent à cœur joie en sautillant et courant à travers les allées du jardin. Ce qu'il faut déplorer encore une fois c'est la non-mise en fonction du jet d'eau. L'appareillage qui a coûté plusieurs dizaines de millions est tombé en panne depuis plus de trois ans. Personne ne s'est soucié de le remettre en marche. Dans toute la ville, aucune aire ou espace public ne dispose d'un jet d'eau à même de dispenser un peu de fraîcheur aux alentours, d'autant qu'on est en pleine saison chaude. Il n'en demeure pas moins qu'en dépit de moult insuffisances, le jardin du 1er Novembre attire beaucoup de monde. Surtout des retraités qui y viennent se délasser et faire un brin de causette. Une façon comme une autre de tuer le temps comme on dit. Nous avons rencontré des habitants du Sud qui choisissent de passer l'été en famille à Aïn Beïda. Il y en a qui le font depuis des années, découvrant que l'air ici est moins chaud qu'ailleurs. En effet, la chaleur de la journée cède le pas devant la fraîcheur du soir, une brise prompte à vous ragaillardir semble inviter les gens à des sorties nocturnes…