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«Vers un chômage de masse et une précarisation des emplois»
Abdoune Bennaloua, Professeur d'économie
Publié dans El Watan le 31 - 10 - 2016

10% de la population se trouve dans une situation précaire et risque de basculer de nouveau dans la pauvreté à cause du chômage, selon la Banque mondiale. Qu'en pensez-vous ?
Ces dernières années, une nouvelle approche de l'analyse de la relation entre la vulnérabilité sur le marché du travail et la pauvreté est apparue. Cette dernière dépasse l'approche dichotomique emploi/chômage ou secteur formel/secteur informel. Elle part du constat que même les emplois formels sont de moins en moins protégés et présentent des caractéristiques de vulnérabilité manifeste.
En Algérie, ces dernières années, nous avons vu naître ce genre d'emplois formels et très précaires avec les dispositifs de création d'emplois aidés (Anem DAS...).
Ces emplois sont formels, car officiels et déclarés, mais très mal rémunérés et temporaires, donc très précaires. Une telle stratégie a contribué à l'augmentation de la part des emplois précaires en Algérie, car les pouvoirs publics étaient obsédés par l'objectif de la baisse du taux de chômage qui est l'indicateur le plus observé et analysé par l'opinion publique.
L'Etat a voulu ainsi se substituer à une économie nationale incapable de créer des emplois productifs. Il convient, par ailleurs, de rappeler que la vulnérabilité sur le marché du travail est fortement liée à la pauvreté quelle que soit l'approche du bien-être considérée. Elle représente même une dimension à part entière de la pauvreté non monétaire et multidimensionnelle.
Il est ainsi nécessaire de relativiser les progrès liés à la baisse du taux de chômage en Algérie entre les années 1990 et 2000. En effet, la part des emplois précaires (aide familiale + salariés temporaires + apprentis) avoisine les 40% de la population occupée en 2015.
Il s'agit ainsi de prendre en compte, au-delà des 10% des individus qui risquent de basculer dans la pauvreté à cause du chômage, les 30% de la population occupés (les précaires) qui ne peuvent résister à un choc économique. La Banque mondiale sous-estime, à mon sens, le risque de détérioration du niveau de vie en Algérie, d'autant plus que l'occurrence d'un tel choc ne fait plus de doute.
Quels sont les risques à moyen terme avec les difficultés financières que connaît le pays et l'absence d'une économie diversifiée créatrice d'emplois ?
Pendant des années, l'Etat algérien, grâce à une manne financière abondante, s'est mis à lancer divers programmes de création d'emplois. Nous avons assisté à un phénomène de baisse du chômage combiné à une hausse de la part des emplois précaires comme nous l'avons souligné plus haut.
La diversification de l'économie tardant à venir et les ressources financières étant en baisse, nous pouvons redouter l'explosion du taux de chômage, qui va désormais accompagner la tendance à la hausse de la précarité. Nous allons assister ainsi à un cocktail explosif, combinant chômage de masse et précarisation des emplois et donc une vulnérabilité et une incertitude face à l'avenir.
C'est la cohésion sociale qui est menacée, car les individus précaires et exclus du marché du travail se sentent forcément exclus de la société dans laquelle ils vivent (phénomène de «disqualification sociale» que nous devons à Serge Paugam)
C'est en milieu rural que le problème se pose beaucoup plus alors qu'à ce niveau les jeunes pourraient contribuer à développer l'agriculture. Quelles sont les solutions à mettre en œuvre dans ce cadre ?
L'emploi agricole représente 8,7% seulement de la population occupée. Compte tenu du potentiel agricole du pays, il est évident qu'il y a des progrès considérables à faire dans le domaine de l'emploi agricole. Le développement de l'emploi agricole ne peut s'enclencher sans un développement du secteur agricole dans le cadre d'une stratégie globale de développement rural ayant pour objectif la préservation de la cohésion sociale dans le monde rural et l'amélioration des conditions de vie des populations, grâce à la revitalisation des territoires ruraux.
C'est cette dynamique qui serait susceptible de créer les conditions d'une attractivité territoriale rurale qui encouragerait les jeunes à s'engager dans un secteur plein de potentialités et qui ne demande qu'à être valorisé.
Il y a aussi une réflexion à mener et des solutions à apporter à la problématique du foncier agricole, qui est au cœur du problème du développement agricole en Algérie. La terre devient l'objet majeur des spéculations. Les pratiques informelles et les modes de faire-valoir indirect déterminent de plus en plus les rapports du citoyen à la terre. Nous assistons à l'absence d'encadrement du foncier agricole, qui est à la fois rare et facilement accessible.
Rare à cause d'une pression urbaine et démographique qui pèse sur la terre. Facilement accessible compte tenu des divers modes d'appropriation qui favorisent des excès accentués par la faiblesse de l'encadrement administratif. La problématique de l'emploi en Algérie s'explique en grande partie par des considérations qui sont en dehors du marché du travail stricto sensu. Les réponses à apporter devraient évidemment intervenir à un niveau plus global et qui concerne une stratégie multidimensionnelle de développement.


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