La réforme de l'examen phare du secondaire est maintenue, mais ce ne sera pas pour tout de suite. Même si la mouture du baccalauréat adoptée pour la session de juin 2017 ne porte aucun changement dans le nombre des matières et montant des coefficient, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, affirme qu'«il n'y a pas eu de recul sur le projet de refonte adopté par la commission chargée de ce travail en concertation avec le partenaire social». Mise en place en octobre 2015, la commission, chargée de fournir des propositions pour remédier aux dysfonctionnements relevés dans l'organisation et le contenu de cet examen, a été confrontée à de vives polémiques sur les solutions proposées. La suppression de certaines matières secondaires et la révision des taux des coefficients présentées comme solution possible pour remédier à la surcharge de l'examen et au caractère généraliste du baccalauréat ont été la cible d'une violente campagne menée par les partis et autres milieux islamistes réticents aux réformes que mène le département de Mme Benghebrit. Lors d'un point de presse tenu hier en marge de sa visite d'inspection dans la wilaya de Tindouf, la ministre de l'Education nationale réitère son engagement à mener à bout la refonte du baccalauréat. La réduction d'une journée du calendrier de cet examen national, tout en gardant le même nombre de matières soumises à évaluation que les années précédentes, reflète, selon Mme Benghebrit, «une application progressive» et «une démarche pragmatique». Ayant pu réunir le consensus avec le partenaire social, cette mesure commence en fait avec l'application, dès la session prochaine, de la mesure de la réduction du nombre de jours d'examen tout en maintenant l'option des deux sujets au choix et de la demi-heure supplémentaire. «Dans les années à venir, nous allons introduire de manière progressive une des propositions importantes qu'est la prise en compte du contrôle continu. Elle ne sera pas effective cette année, mais cela va venir», affirme la ministre, en précisant que son projet de refonte du baccalauréat «suit une démarche visant à ne pas bousculer les habitudes, ce qui demande du temps pour convaincre». Pour la ministre de l'Education nationale, on a «besoin de temps pour expliquer le projet aux élèves et convaincre le partenaire social et tous ceux qui sont concernés. Nous avons décidé de prendre notre temps, mais ce n'est pas un recul». Classe-pilote contre l'échec scolaire En plus de l'inauguration d'une unité de médecine du travail, Mme Benghebrit a inspecté plusieurs projets de réalisation d'extensions d'établissements scolaires. Comme le problème du foncier ne se pose pas, la construction de nouvelles classes constitue une solution à la double vacation. «Cette réalisation ainsi que la dotation de tous les établissements du Sud en équipements de climatisation sont un aspect de la gestion de proximité prônée par la tutelle», explique Mme Benghebrit. Cette visite a également permis de lever le voile sur l'expérience des classes-pilotes d'adaptation. La classe-pilote visitée hier à Tindouf est présentée comme une expérience pour remédier aux difficultés rencontrées par les élèves n'arrivant pas à suivre le rythme de leurs camarades. Ces élèves ont ainsi la possibilité d'être suivis de près par un effectif spécialisé et rejoindront leur classe d'origine dès que leur niveau sera amélioré. Cette expérience pour lutter contre l'échec et la déperdition scolaires «devrait être généralisée dans tous les établissements», estime Mme Benghebrit.