Absence de gaz de ville, d'éclairage public, d'eau potable, de bitumage de la chaussée, défaut d'enlèvement des ordures ménagères… Situé à proximité du quartier Haï Kaddour Benaïchouba, à quelques encablures du centre de la commune de Mouzaïa, le domaine n° 22, Chahid Mohamed Bouchenak, ex-Lambèze, ne semble pas figurer dans les programmes de développement sociaux initiés par les pouvoirs publics. Ses habitants, plus d'une centaine de familles, ne cessent depuis plusieurs années d'interpeller et de se plaindre auprès des autorités locales, afin d'améliorer leur quotidien, qui ne cesse de se dégrader au fil des années. Eclairage public, gaz de ville, eau potable, bitumage de la chaussée, enlèvement des ordures ménagères…Tout pose problème au niveau de ce domaine agricole, qui se trouve non loin de l'autoroute Est-Ouest. Dans une lettre, dont nous détenons une copie, adressée au premier responsable de la direction de l'énergie et des mines de la wilaya de Blida, les habitants, se plaignent de l'absence de raccordement au gaz de ville. «La station de gaz de ville qui alimente le quartier voisin est à quelques mètres de nos habitations», explique un quinquagénaire. Les dernières intempéries et la vague de froid ont été très difficiles à supporter et le raccordement des foyers au gaz de ville épargnerait aux chefs de famille et aux enfants la corvée d'aller acheter la bonbonne de gaz lorsque celle-ci est disponible et à la portée des bourses défavorisées. «Malgré nos nombreuses sollicitations écrites aux responsables du secteur, aucune suite n'a été donné à nos doléances», déplore un autre habitant. Un autre problème, soulevé par les habitants du domaine Chahid Mohamed Bouchenak, et non des moindres, est celui de l'approvisionnement en eau potable. Obligés d'aller puiser le précieux liquide dans des puits et sondes de fortune, les habitants s'exposent aux maladies à transmission hydrique. D'ailleurs, il y a à peine deux années, des personnes ont contracté des maladies, après avoir consommé une eau infecte. Là aussi, les habitants se demandent à quoi aurait pu servir le château d'eau réceptionné récemment et qui se trouve à une dizaine de mètres de leur habitation. «Très souvent, nous sommes contraints d'acheter des citernes d'eau à 800 DA l'unité», se plaint un père de famille. Le soir, à la nuit tombée, le domaine agricole sombre dans une obscurité totale en raison de l'absence d'éclairage public et autres dangers qui guettent les habitants. Des chiens errants, dangereux, infestent les lieux et constituent une véritable menace à l'intégrité physique des personnes. «Nous avons saisi, à maintes reprises, les autorités locales pour organiser un abattage des chiens errants, en vain», rappelle un habitant. La présence de meutes de chiens est favorisée, selon des citoyens, par l'entassement et le débordement des ordures ménagères dans les bacs à ordures en nombre insuffisant. «L'enlèvement des ordures par l'EPIC Nadhafa n'est pas assuré selon un programme établi», regrette un autre habitant. Quant à l'unique accès, impraticable, au domaine agricole, il nécessite un bitumage. Se sentant abandonnés, les habitants du domaine Chahid Mohamed Bouchenak réclament une intervention des autorités locales afin de combler les lacunes existantes. «Et dire que certains responsables locaux aspirent à se présenter aux prochaines élections législatives!», conclut un quadragénaire.