Le parquet général se dit déterminé à combattre l'insécurité à Alger, annonçant des mesures draconiennes dans, notamment, l'application des peines. Ainsi le vol d'un portable ne sera plus considéré comme un petit larcin qui mènerait son auteur, dans le pire des cas, à un « bref séjour » en prison, mais d'un crime passible de 3, 4 voire 5 ans de détention ferme. Dans ce sens des instructions fermes ont été communiquées aux cinq tribunaux rattachés à la cour d'Alger, à savoir ceux de Sidi M'hamed, Bab El Oued, Hussein Dey, El Harrach et Bir Mourad Raïs. Le parquet général, qui reconnaît que « trop d'indulgence » a été enregistré jusque-là, s'engage à nettoyer la capitale avec la ferme intention la « libérer des griffes de la délinquance dans les six prochains mois ». « S'il faut mettre 100 000 délinquants en prison, nous le ferons, en toute responsabilité et en obéissant aux lois de la République. La capitale doit retrouver la quiétude et la sécurité », a indiqué à El Watan le procureur général près la cour d'Alger, Douadi Medjerab. Le représentant du ministère public invite la société civile à s'impliquer dans cette lutte qui, à ses yeux, sera indéniablement couronnée de succès « si tout le monde s'y met ». Comment ? « Nous demandons tout simplement au citoyen de garder le contact avec les services de sécurité. De réagir à cette poussée d'insécurité que l'on enregistre dans, quasiment, tous les quartiers de la capitale. Il ne faut pas avoir peur de signaler au commissariat du coin tout acte répréhensible, qui met la cité en péril », souligne le procureur général. Et d'ajouter : « Afin de garantir leur sécurité et de leur épargner le déplacement au tribunal, la justice n'aura même pas à convoquer ces citoyens. » Le parquet général se dit également mobilisé pour ce qui est du délit du port d'armes blanches. « Le tribunal ne s'empêchera pas de recourir à la peine maximale s'agissant du port d'armes blanches. On peut tuer avec un canif », relève l'homme de loi. La résurgence de l'insécurité ces dernières années s'est traduit, il faut le dire, par un phénomène nouveau : des bandes de délinquants sévissant dans des quartiers populeux brandissent non pas des couteaux de cuisine mais des sabres dépassant souvent un mètre de long. En bandes organisées, elles écument les endroits isolés, particulièrement les autoroutes. Nombre de citoyens en font malheureusement les frais. Sur ce chapitre, le procureur général parle de coordination du parquet avec les services de police et ceux de la gendarmerie. « Les services de sécurité sont instruits afin d'occuper d'une manière permanente ces lieux. Nous avons eu vent de ces bandes qui évoluent dans des coins plus ou moins isolés. Il y aura des déploiements importants en forces de sécurité, conformément à ce plan de travail initié par les trois institutions, à savoir le parquet général, le groupement de Gendarmerie nationale et la sûreté de wilaya d'Alger ».