Présent sur le marché national depuis quelques années déjà, le gérant de Md-Ciné, Ryad Ayadi, nous éclaire sur l'approche de cette société en plein essor. - Présentez-nous votre société de distribution Md-Ciné... Nous sommes une société légale depuis 1997. Nous achetons tous nos films. Tous les films distribués par Md-Ciné sont des droits de cession, suivis par la délivrance d'un visa d'exploitation par le ministère de la Culture. A l'époque, nous distribuions des films en 35 mm, mais depuis trois ans nous sommes passés au numérique. Nous travaillons dans la légalité la plus totale. Cela fait des années que nous opérons. Je peux vous dire que nous avons rencontré beaucoup d'obstacles dans notre métier de distributeur. - Quels sont les problèmes que vous rencontrez ? Je dirais que nos négociations avec nos fournisseurs à l'étranger ne sont pas faciles. Nous devons respecter notre cahier de charges. Nous avons un certain nombre de films à exploiter. Parfois, cela est très compliqué pour nous eu égard à l'absence de salles de cinéma. C'est un combat au quotidien, mais nous sommes déterminés à ne pas lâcher prise. Si nous avions plus de salles, cela faciliterait la distribution. Nous travaillons depuis deux ans en étroite collaboration avec la salle Ibn Khladoun, dépendante de l'Etablissement Art et Culture. Cette salle est détentrice d'un projecteur numérique. Dieu merci, nous avons un excellent retour des cinéphiles qui nous ont toujours fait confiance. Ils viennent très motivés à nos projections. Nous avons réussi, sans prétention, notre pari à fidéliser notre public grâce au catalogue des films proposés. Depuis septembre dernier, la salle Cosmos a rejoint notre réseau de distribution. Celle-ci est équipée d'un projecteur numérique dcp. Nous espérons avoir d'autres salles obscures ou même des multiplex à l'avenir afin de promouvoir le 7e art et relancer en force la distribution, notamment en films d'auteur, films arabes et les blockbusters. Il est à noter qu'il ne faut pas oublier les gens de l'intérieur du pays qui sont très demandeurs. Quand je rentre en salle et que je vois 600 ou 700 personnes en train de sourire, c'est une joie terrible pour moi. Je me dis que pendant ces deux heures nous avons donné de la joie de ces personnes. - Combien de films distribuez-vous par an ? En 2016, nous avons distribué une quarantaine de blockbusters. Pour 20117, nous espérons rester sur la même lancée avec de grosses sorties et plein de surprises qui enchanteront plus d'un. Parmi ces films, je vous dévoile quelques sorties à venir, dont, L'Ego Batman, La belle et la bête ; Baby boss ; Les Schtroumpfs et Pirates des Caraïbes. Il est à noter que nous avons instauré un nouveau concept : chaque mercredi, à la salle Ibn Khaldoun, les films sont projetés en version originale et sous-titrés en français. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personnes qui préfèrent voir les films en version originale. - Etes-vous tenus par un choix de films très sélectif ? Depuis la création de notre société, nous avons ramené des centaines de films. Il faut dire que nous sommes obligés de ramener des films commerciaux. On ne peut pas ramener des titres d'auteur, car cela ne remplit pas les salles. Nous avons fait une promesse à nos cinéphiles, celle de sortir les blockbusters simultanément avec l'étranger. Pour rappel, nous avons créé au Théâtre de verdure, en 2016, la première édition du cinéma en plein air qui s'appelait «Cinéma Ramadhan», où tous les soirs on projetait des films pour enfants, suivis par des films grand public. C'était une belle opération qui a eu un grand succès. - La distribution de films reste tout de même un créneau commercial... Je pense qu'il n'y a pas que le côté commercial qui compte. Il est surtout question de relancer la culture cinématographique en Algérie et réapprendre aux cinéphiles à revenir dans les salles obscures. - Un dernier mot sur le piratage des films... Il faut respecter notre environnement. Il y a des règles à respecter. Nous ne sommes pas dans la jungle où le plus fort fait passer ce qu'il veut. Il y a des lois à respecter. Ce n'est pas possible d'acheter des dvd à 200 da et gagner de l'argent sur le dos des gens. Nous faisons rentrer des films que nous payons très cher à l'étranger. Il y a des procédures à respecter.