Sur la liste d'attente depuis longtemps, une quinzaine de malades nécessitant une intervention au genou ou à la hanche ont enfin été soulagés, en ayant accès à une meilleure prise en charge médicale à l'EPH Lakhdar Bouzidi de Bordj Bou Arréridj, grâce à une action diligentée par une équipe spécialisée du CHU de Douéra. Cette dernière, composée de 12 membres, entre chirurgiens, anesthésistes et instrumentistes, a pu réaliser des interventions chirurgicales, en coordination avec le personnel médical et paramédical de l'établissement, dans le cadre du jumelage entre différentes structures de santé. Trois salles d'opération correctement préparées ont été nécessaires pour mener, simultanément, trois interventions retransmises sur un écran placé dans le couloir jouxtant le bloc opératoire, pour permettre au personnel de l'hôpital de bénéficier des techniques de la chirurgie orthopédique. «Cela fait longtemps que nous attendons ce jour. Nous ne pouvons même pas nous tenir debout, comme vous pouvez le constater», nous disent trois femmes alitées, peu de temps avant de passer sur le billard. Dans l'étage d'en bas, d'autres malades, qui attendent leur tour, affichent leur satisfaction de l'opportunité qui s'offre à eux d'avoir enfin la chance d'être opérés. «Croyez-moi, j'ai souffert le martyre en me déplaçant d'un hôpital à un autre. Et la dernière escale était dans une clinique orthopédique privée à Constantine, où on m'a exigé de débourser 47 millions de centimes, que je ne vois même pas dans le rêve. Maintenant, je ne peux être qu'heureux», nous dit Djemaï, 48 ans, qui se prépare pour une prothèse totale de la hanche (PTH). Juste à côté, Salim, 57 ans, lui aussi, ne cache pas son soulagement d'avoir accès à une prothèse totale du genou (PTG), pour en finir avec le mal dont il souffre depuis un accident survenu en 2002». «Pour atténuer la souffrance des malades, mais aussi pour alléger le fardeau du coût de l'opération qui peut aller jusqu'à 90 millions de centimes, nous avons fait appel à l'équipe spécialisée de Douéra pour effectuer des interventions dans notre établissement. D'abord, pour éviter le déplacement aux malades, ensuite pour transmettre son savoir-faire au personnel sur place, en termes de techniques d'implantation de PTH et PTG», nous confie M. Messaadia, directeur de l'EPH Lakhdar Bouzidi. Entre deux interventions, nous avons saisi l'occasion de questionner deux chirurgiens sur leur mission louable. «L'équipe sur place est coopérative et compétente, le bloc est correctement préparé et le contexte est spécifique pour mener avec succès ce genre d'opérations. Nous avons déjà mené d'autres actions similaires un peu partout à travers le pays», révèle Pr Abdellatif Saïghi Bouaouina, chef du service orthopédie au CHU de Douéra. Le docteur Nacim Halfaoui, chirurgien dans le même établissement enchaîne : «Nous sommes venus ici avec un staff médical spécialisé pour soulager des malades et prêter main-forte à nos collègues qui ont fait l'école de Douéra, en les aidant à se former. Parmi le staff, Mahfoud, notre mascotte, un technicien prothétique, à la retraite depuis 4 ans, mais dès qu'il s'agit d'une action de ce genre, n'hésite pas à enfiler sa tenue pour nous faciliter la tâche au bloc», conclut-il.