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«Une mensualité d'un joueur de foot équivaut au budget annuel d'un club de handisport» Samy Doucene. Président de l'IR Boufarik (basket-ball sur fauteuil)
Samy Doucene, le président de l'IR Boufarik, club sportif des handicapés moteurs, évoque, dans cet entretien, les difficultés que rencontrent les clubs de handisport en Algérie. Un fauteuil de basket-ball coûte 7000 euros, par exemple, ce qui n'est pas à la portée de la quasi-totalité des clubs. Et si son club survit, c'est grâce à quelques sponsors. Tout d'abord, les résultats de votre club cette saison sont-ils satisfaisants ? Nous sommes une jeune équipe avec quelques anciens joueurs. Cette année, on a terminé la saison à la 3e place du championnat national. Nous sommes qualifiés pour le Championnat arabe, qui aura lieu à Agadir au Maroc, un rendez-vous durant lequel on va défendre notre titre qu'on a décroché il y a quatre ans. Participer à une compétition à l'étranger est-il facile sur le plan financier pour un club de handisport ? C'est vrai qu'on n'est pas privilégiés par rapport aux valides. Mais, si on participe à des événements internationaux, c'est grâce, entre autres, au concours de quelques sponsors que je remercie à cette occasion. Par exemple, pour le Maroc, la billetterie a été prise en charge par Man Algérie et son DG M. Salhi qui est toujours à nos côtés. Et au cours de l'année, nous avons comme sponsors, Djezzy, Saidal et Cevital qui sont à féliciter. Quant à l'administration, je tiens à préciser qu'on a déposé un dossier au MJS et Monsieur le ministre m'a reçu et promis de nous aider. Les recettes émanant du sponsoring suffisent-elles à couvrir toutes les dépenses du club ? Nous avons des joueurs issus de familles très démunies. Ils vivent avec les indemnités que le club leur offre. On essaye de les aider autrement aussi. Lorsqu'on gagne par exemple un titre, on demande toujours à l'APC de débloquer des postes d'emploi pour les joueurs. Mais souvent la réponse est négative. Finalement, leur gagne-pain c'est le basket. En quelque sorte, c'est du semi-professionnel. Il faut savoir qu'il est extrêmement difficile de pratiquer ce sport. Un fauteuil roulant coûte en moyenne 7000 euros. Et la procédure pour leur acquisition n'est pas aussi simple, puisqu'il faut les commander à l'étranger. Malheureusement, au niveau local, il n'y a pas cette culture de sponsoring. Comme s'il n'y a que le football en Algérie ! Pourtant, si vous faites une comparaison, on est mieux médaillés que les valides. Aux derniers JO, on a eu 16 médailles. Malheureusement, sur le plan des récompenses ou des moyens, il y a une très grande différence entre les valides et les handicapés. La mensualité d'un joueur de la Ligue 1 de football équivaut au budget d'un petit club de handisport pour une année. Vous arrivez quand même à former des joueurs de haut niveau... Dans notre esprit, nous sommes une grande équipe. Nous avons possédé les meilleurs joueurs d'Algérie. Nous sommes le réservoir de l'EN. Par conséquent, après chaque Championnat du monde ou un autre événement majeur, des joueurs sont contactés par des clubs étrangers. Et on les libère. On a en ce moment sept joueurs qui sont à l'étranger. C'est l'ossature de l'EN. Ce qui est en soi le fruit d'un grand travail. On a, par ailleurs, d'autres jeunes, comme Diafi Abdelhak, Azouz Aymen ou Ayoub, le plus jeune joueur pour ne citer que ceux-là, qui ont montré de très bonnes dispositions techniques. Ils sont à la porte de l'équipe nationale. Il faut dire qu'on a un entraîneur, Meddour Toufik, technicien en basket, qui fait du très bon travail. C'est l'un des meilleurs techniciens d'Algérie dans la discipline. Votre appréciation du niveau du championnat national ? Beaucoup de clubs dans le championnat de basket-ball sur fauteuil ne cherchent pas la performance. Ils jouent pour la forme. Et sans la performance, on n'évolue pas. Nous sommes seulement trois à quatre clubs qui font les beaux jours de ce sport au niveau national. On souhaite que d'autres clubs travaillent davantage pour relever le niveau. C'est la mission aussi de la fédération. A cet effet, je souhaite aussi beaucoup de succès pour le nouveau président de la Fédération algérienne handisport. Et qu'il regarde un petit peu vers le basket-ball. L'ancien président a négligé totalement ce sport. Il n'y a pas que l'athlétisme.