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Noël Favrelière : «Partir, c'était comme un cri»
Télévision : Les déserteurs français durant la guerre d'Algérie
Publié dans El Watan le 14 - 08 - 2017

Dans le documentaire Algérie, les deux soldats, deux déserteurs témoignent. On retient surtout la parole forte et humaniste de Noël Favrelière, qui a refusé, dès 1956, de cautionner la violence militaire injuste.
Quelle bonne idée a eu la Chaîne Toute l'Histoire de proposer en ce mois d'août le film documentaire de Marc Bessou, Algérie, les deux soldats*. Alors que l'Algérie célèbre cette semaine les 59 ans du soulèvement d'août 1958, ce film démontre s'il le fallait la brutalité de la soldatesque française.
Le film suit le parcours de deux parachutistes : le sergent Noël Favrelière et le sous-lieutenant René Técourt. Ce dernier, en 1960, déserte pour prendre fait et cause pour l'armée secrète OAS, favorable au maintien de la domination française en Algérie. Son témoignage, comme ceux de son camp, est inflexible. Il défend l'entêtement de pratiques terroristes pour sauvegarder la mainmise sur une terre qui n'a jamais été la sienne. Il gargarise que du côté de sa mère, la lignée coloniale date du tout début de l'invasion française.
Du côté de son père, il a assuré que son grand-père s'est battu avec le maréchal Lyautey, qui mit au pas le Maroc. Cette musique arrogante du «je ne regrette rien» est pleine de fausses notes que l'histoire a déjà pris le temps de balayer. Même si le documentariste prend le risque de les mettre à égalité, Noël Favrelière, qui quitte son bataillon à 22 ans, pour dire non à la guerre coloniale, sonne plus vrai. Plus intéressant, son témoignage mérite encore des éloges, soixante ans après.

«NE PAS DEVENIR UN BOCHE»
Fils de résistants, le soldat assiste à plusieurs exactions dans sa compagnie de paras : enfant abattu par un tireur d'élite, prisonnier jeté d'un hélicoptère en vol... «Les fils de fer serrés sur les bras des prisonniers jusqu'à leur couper les bras, cela me rappelait ce que me disait un oncle déporté par les nazis en Allemagne. Je n'en pouvait plus».
D'autant que son père, opposé à la guerre, l'avait mis en garde de ne pas «devenir un boche», comme on appelait alors les Allemands. Avant de lui dire, en un dernier adieu devant le train qui s'ébranlait : «Je sais bien que tu ne le seras jamais.» Devant la barbarie à laquelle il assiste, il décide alors de s'enfuir, le 19 août 1956. «Partir, c'était comme un cri». Il convainc le jeune moudjahid de 19 ans, Necir Mohamed Salah, dont il a la garde, de le suivre, même s'il est blessé au pied. Ils vont marcher quatre jours pour arriver à un poste de maquisards, dans la région de Tébessa, «je ne voulais pas qu'il meurt, ce petit gars», dit-il.
Si Favrelière témoigne, Necir aussi, des années plus tard. Puis, comme l'explique le commentaire du documentaire, «ce qui n'était qu'une révolte instinctive devient un engagement». Noël Fabrlière rejoint la rébellion algérienne. Avec le partage de la souffrance et des longs déplacements dans les Aurès. Le déserteur avoue alors : «Je croyais que les paras étaient des durs. Comparer à ce que faisaient les fellaghas, les paras, c'était des chochottes.» Le colonel Boughezala (nom de guerre) témoigne à son tour de l'abnégation de Favrelière et sur l'amitié dans les maquis.
Quant à ceux qui parmi ses désormais compagnons voulaient savoir de quel bord il était, Favrelière rappelle le propos d'un supérieur : «Favrelière, lui, il est là parce que c'est un vrai Français.» Le déserteur raconta son périple dans le livre Le désert à l'aube (éditions de Minuit) censuré à sa sortie. Le cinéaste René Vautier s'en servit pour écrire son mémorable Avoir 20 ans dans les Aurès !.Walid Mebarek

*Algérie, les deux soldats, documentaire de Marc Bessou (2012). Chaîne Toute l'Histoire (câble et satellite). Le mercredi 16 août à 18h50 ; vendredi 18 août à 12h30 ; dimanche 20 août à 13h39 ; mardi 22 août à 7h17 (horaire algérien).


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