En novembre, la librairie Les Passeurs de textes organisera sa manifestation d'automne autour des cinquante ans de la fin de la guerre d'Algérie. En quinze jours, tous les aspects les plus polémiques seront analysés avec sérieux. Lyon / De notre correspondant L'originalité est que l'événement a reçu le rare et disputé soutien de l'Office national des anciens combattants (ONAC) de l'Aube, structure officielle de mémoire combattante dépendant directement de l'Etat via le secrétariat d'Etat aux anciens combattants. L'appui de cette instance gouvernementale est d'autant plus appréciable que les libraires ont choisi un vrai tour d'horizon lucide et sans détour. Positivement, ils souhaitent faire un «droit d'inventaire» cinquante ans après. Pour eux, parler de l'Algérie se justifie par l'importante livraison éditoriale sur le sujet en 2011 et 2012. Au programme, six rencontres-débats rassemblant une douzaine d'historiens, journalistes et écrivains. Quatre projections grand public doublées de quatre projections pour les scolaires. Avec des films longtemps mis au ban de la société française comme Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier, ou encore La Bataille d'Alger de Pontecorvo et L'Ennemi intime de Florent Emilio Siri. Ainsi, du 13 au 27 novembre, rencontres-débats et projections se succéderont. Avec l'historien Guy Pervillé, le journaliste Jacques Duquesne (La Croix, L'Express, Le Point), qui prit position contre le conflit, ou Noël Favrelière dont le récit Le Désert à l'aube (1960) a inspiré le film Avoir 20 ans dans les Aurès. Les écrivains et les films ne seront pas en reste : Alice Ferney évoquera les mânes de Jean-Marie Bastien-Thiry, instigateur de l'attentat du Petit-Clamart, Jean-Noël Pancrazi avec le bouleversant La Montagne, récit d'une enfance en Algérie, Jean-Jacques Jordi enfin, historien et chercheur, parlera de l'histoire des pieds-noirs et des harkis.