Le procureur de la République près le tribunal correctionnel de Annaba a requis, dans la soirée d'avant-hier, une peine de cinq ans de prison ferme à l'encontre de deux avocates, B.L., 37 ans, et KH.M., 36 ans, relevant du barreau de Annaba, avons-nous constaté sur place. La même peine a été également requise à l'encontre de N.M., 60 ans. En prison, les trois mis en causes sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne pour «escroquerie» et «usage irrégulier sans en avoir la qualité dans une fonction publique» (OPGI). Le verdict sera prononcé dans deux semaines. A la barre, face aux nombreuses victimes, les deux avocates se sont échangé les accusations avant de plaider non coupables. Il faut dire que cette affaire, qui remonte à l'année 2016, a secoué le milieu local des robes noires. En effet, des citoyens se sont plaints officiellement auprès du conseil de l'Ordre des avocats de la région de Annaba et le parquet, pour dénoncer une escroquerie dont se sont rendus coupables deux avocates relevant du barreau de Annaba et un présumé escroc, qui se fait passer pour un cadre de l'OPGI. Ces derniers promettaient à des demandeurs de logements socio-locatifs (LSL) des attributions, en contrepartie d'importantes sommes d'argent. Pour rassurer leurs «clients», les deux avocates mises en cause établissaient des reçus, cachetés au nom de leur cabinet, à leur profit. Devant des promesses non tenues, les «futurs attributaires» s'impatientaient, et ils n'ont pas hésité à déposer plainte. N'ayant pas vu venir leurs logements, encore moins le remboursement de leur argent, ils ont réclamé justice auprès du parquet général. L'action a été entamée il y a plusieurs mois déjà. Les deux avocates ont été auditionnées par le procureur général près la cour de justice de Annaba en présence d'un délégué, dépêché par le conseil de l'Ordre des avocats de la région de Annaba. Depuis, le dossier de l'affaire a été transmis au parquet du tribunal correctionnel local.