En dehors du fait qu'elle a été prise en charge à temps et qu'elle a mobilisé tout le personnel de santé, l'intoxication alimentaire ayant eu lieu à la résidence universitaire de Guelma a fait finalement plus de peur que de mal. Cependant, elle soulève plusieurs questions. D'abord, le directeur de la résidence universitaire Habache Ahmed-Chérif a été relevé de ses fonctions d'une manière rapide, voire expéditive, et l'on se demande sur quoi l'on s'est basé pour le faire, alors qu'on venait juste d'apprendre l'information sur cette intoxication. Autre chose, ce même directeur avait eu, peu de jours avant, maille à partir avec certains étudiants parce qu'ils avaient bloqué l'accès à l'administration, voulant qu'on leur réserve une salle à l'hôtel Mermoura (EGT/Annaba, trois étoiles) pour fêter leur soutenance de thèse. Il les a poursuivis en justice et a eu gain de cause. Le jugement en référé a ordonné l'évacuation de l'accès à l'administration. Il a poursuivi à nouveauen justice six d'entre eux pour dégradation de biens publics, insultes et autres méfaits. L'on nous apprend que ces six étudiants n'ont pas été « touchés » par cette intoxication. Comme on le sait, vendredi dernier, il y a eu plus de 1000 repas préparés et servis, le repas en question étant composé de chorba, de kefta (viande hachée et œuf), de fromage en portions et d'abricots. Comme c'était un jour de week-end et environ seuls cinq cents étudiants en fin de cycle étaient dans la résidence, plusieurs d'entre eux ont mangé des rations supplémentaires. Certains ont même pris des repas dans leur chambre. Quoi qu'il en soit, l'on a compté en tout 185 étudiants qui ont fait l'objet de consultation, 115 hospitalisés, dont 26 étrangers originaires des pays subsahariens. Hier, il ne restait à l'hôpital lbn Zoher que 8 malades, toujours sous surveillance. Les autres, rétablis, ont quitté l'hôpital. Selon le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Guelma, « nous n'avons pas trouvé de repas témoin dans la chambre froide ». Les analyses bactériologiques effectuées sur un autre plat n'ont servi donc à rien. Concernant les hémocultures effectuées sur 102 malades, tous les résultats ont été négatifs, c'est-à-dire qu'il n'y a aucun germe dans le sang. Et parmi les 70 coprocultures effectuées sur autant de malades, une seule fait état d'une salmonelle que la DSP va faire vérifier par le laboratoire de référence d'EI Tarf, (à l'Institut agroalimentaire). Restent les résultats de cinq autres coprocultures. Après l'enquête effectuée par les services de la DSP et concernant le mode opératoire de préparation du repas, l'on avance le fait que le contaminant probable serait l'eau de nettoyage des œufs ayant servi à préparer la kefta. Selon toujours la DSP, les œufs restant du même lot ayant servi à la préparation du repas ont été vérifiés par flottaison. Et ils ne sont pas impropres à la consommation en attendant les résultats complémentaires de leur qualité par le laboratoire de l'Institut agroalimentaire d'EI Tarf.
