Un phénomène commence à prendre de l'ampleur sous les cieux du football algérien, celui des entraîneurs qui exercent clandestinement le métier d'agent de joueur. Ils pratiquent cette fonction au détriment de leur club employeur. La recette est simple. Des entraîneurs en poste mettent la pression sur le président pour recruter un ou plusieurs joueurs qu'ils présentent, bien sûr, comme une valeur sûre qui va apporter un plus à l'équipe. Rares sont les présidents de club qui résistent au forcing de leur coach. Ils ne savent pas, ou feignent de l'ignorer, qu'auparavant l'entraîneur a négocié avec le joueur sa part du montant de la prime de signature. La quote-part varie selon le statut du joueur et l'argent perçu. La pratique tend à se généraliser. Des observateurs très au fait de cette pratique pointent du doigt trois entraîneurs. Deux exercent en division nationale une et un en superdivision. Les trois hommes ont un dénominateur commun : ils changent souvent de club. Ils se distinguent aussi par une propension à recruter massivement durant l'intersaison et le mercato. Ce sont les joueurs et leurs proches qui ont vendu la mèche. Ils ont avoué qu'ils versaient une ristourne du montant du transfert à l'entraîneur qui est à la base de leur venue dans le club. Les présidents des différents clubs où sont passés ces entraîneurs se gardent de les dénoncer pour des raisons faciles à deviner. Ces pratiques, interdites par les règlements du football, peuvent coûter cher à leurs auteurs. Les footballeurs victimes de ces agissements peuvent saisir la fédération, la ligue nationale et le syndicat des footballeurs professionnels pour dénoncer les entraîneurs qui prélèvent leur dîme sur les transferts de joueurs. Les instances du football devraient ouvrir une enquête sur cette affaire qui risque de faire tache d'huile si elle n'est pas circonscrite rapidement.