Lancée par Orascom Télécom Algérie, la nouvelle formule du service prépayé Djezzy baptisée Allo semble avoir la cote auprès des opportunistes entretenant le marché parallèle, qui d'instinct ont flairé le bon filon qui sera à l'origine du trafic pratiqué dans la ville de Constantine. En effet, offrant aux nouveaux abonnés le mode de tarification par seconde, une nette réduction sur le coût des appels et SMS facturés désormais à 5 DA, en plus du rallongement de la durée de validité portée à 3 mois, le service Allo sera par-dessus tout prisé pour... la carte de 500 DA ! Toutefois, la désillusion prendra vite le pas sur l'enchantement fugace lorsque les clients constantinois devront mesurer leur endurance à la rareté de la carte fétiche, introuvable depuis des semaines au niveau des points de vente qui disposent et proposent aux acheteurs désemparés le substitut dispendieux de la carte de 1200 DA arguant qu'elle fait tout autant l'affaire. L'explication de cet état de fait reviendrait, selon les confidences de certains tenanciers de kiosques multiservices, à « l'infime profit généré de la commercialisation des cartes de 500 DA pour les vendeurs insatisfaits d'une marge bénéficiaire de 10 DA l'unité, et qui préfèrent de loin écouler les cartes Djezzy de 1200 DA acquises à 1164 DA, d'ailleurs leur commandes sont établies en conséquence. Rentabilité faisant loi ! » Saisissant au vol cette occasion en or, les vendeurs à la sauvette s'affaireront à déjouer la pénurie en inondant le marché et satisfaire ainsi la demande tant frustrée. Ecoulée donc dans un premier temps sous le manteau à travers les dédales de la vieille ville, notamment à Rahbat El Djemal pour la somme de 600 DA, la fameuse carte est de pus en plus disponible aujourd'hui dans les différents secteurs de la Ville des ponts et se vend comme des petits pains malgré la majoration de son prix officiel. Même les abonnés de la formule pionnière du service prépayé Djezzy ont clairement manifesté leur adoption de la carte Allo, attisée par des considérations purement économiques. Interrogés sur la filiale qui contrôle et approvisionne les indus revendeurs, ces derniers resteront évasifs en avançant des arguments tantôt crédibles, tantôt fallacieux, mais qui convergent presque tous vers la version soutenant « la stratégie commerciale mise en place par l'opérateur OTA en vue de stimuler l'écoulement des cartes de recharge de 1200 et 2300 DA visiblement sur le déclin ces derniers temps à Constantine notamment. Une décision qui émane d'Alger, nos fournisseurs également. »
