Saïd Chohra, le candidat FLN pour la circonscription Amériques, Asie et Océanie, a créé la surprise samedi en annonçant lors d'une conférence de presse tenue au siège du Centre culturel algérien (CCA) à Montréal qu'il s'engage à verser la moitié de son salaire de député, s'il est élu, au profit du projet de la Fondation maison d'Algérie. Montréal (Canada). De notre correspondant Sur 5 ans, ceci représentera quelque 210 000 dollars américains. Un engagement comme un autre, serait-on tenté de conclure rapidement. Mais le candidat du FLN a « innové » en s'engageant par écrit devant un notaire. La promesse notariée a été montrée aux présents à cette rencontre tenue le premier jour du déroulement des élections au Canada – elles s'étaleront jusqu'à jeudi. Le projet de la maison d'Algérie qui date de la première année du mandat du député FLN sortant, Mounir Hamdani, n'a pas avancé d'un iota, et selon, Youcef Bendada, le chargé de communication de Saïd Chohra, le projet « n'a pu réunir que la modique somme de 5000 dollars canadiens ». Cette sortie du candidat FLN a fait réagir le soir même les autres candidats sur les ondes de Radio Centre-ville, lors d'un débat, le troisième, à l'émission Montréal Labess. Un débat auquel Saïd Chohra était représenté par son suppléant. 9000 inscrits Pour Lhacène Ziani, candidat du RCD, « il ne faut pas prendre les Algériens pour des tubes digestifs. Les Algériens ont toujours été dignes. Il ne s'agit pas de donner 50% de son salaire, car je sais que je débourserai 75% de mon salaire dans les démarches qui me mèneront à rencontrer les gens et à me déplacer, entre autres. Présenter les choses ainsi, c'est vraiment dévaloriser les Algériens. Personnellement, je n'achèterai jamais des votes. Mon nom suffit ». Le candidat du RND Lamine Foura trouve, de son côté, que « parler du salaire du député est une insulte à l'intelligence des Algériens surtout pour une communauté formée majoritairement d'universitaires. La plupart des candidats ont un niveau de salaire pas trop loin de celui que touchera un député de la circonscription. Personnellement, je ne cours pas pour ce salaire. Je trouve grave qu'on négocie le salaire du député sans se soucier de son efficacité, de sa compétence ou de son implication dans la communauté ». Même son de cloche du côté du candidat du MSP, Rachid Boudjarane, qui lui aussi se dit scandalisé par cette « atteinte à l'intelligence des Algériens ». « Les Algériens du Canada ne sont pas des mendiants. Cela me choque que quelqu'un d'invisible dans la communauté ose faire cette offre. » Kheiredine Hamoud, le suppléant du candidat FLN qui n'a participé à aucun des trois débats à la radio, ne s'est pas fait prier pour réagir. « La vraie insulte à l'intelligence des Algériens, ce sont vos réactions. Nous avons posé un geste concret. Qu'avez-vous fait, vous, de concret à la communauté ? », a-t-il conclu. Une phrase qui a failli faire dégénérer le débat et poussé les autres à égrener leurs actions pour les Algériens du Canada. La surprise viendra peut-être des électeurs… ils n'ont été que 300 à avoir voté le premier jour, sur les 9 000 inscrits à Montréal.
